


Avertissement
Lundi 6 octobre, Lecornu a démissionné de son poste de Premier ministre. La composition du gouvernement qu’il a présenté et la feuille de route proposée au « socle commun » ont provoqué durant
tout le week-end, une succession de critiques et de désaccords dans les rangs mêmes du « socle commun » et dans chacune de ses composantes.
La reconduite de l’essentiel du gouvernement Bayrou, qui a été très largement désavoué lors du vote de la « confiance », était une première énorme provocation.
En maintenant des ministres très controversés et en faisant entrer un Le Maire, ex-ministre de l’économie qui a masqué les dérapages de la dette, le message ajoutait le mépris : « votez ce que voulez, on
continue ».
C’est la marque de Macron, depuis les Européennes, la dissolution de l’Assemblée, et la succession des premiers ministres.
Ce journal était bouclé avant l’annonce de la démission de Lecornu.
Cette situation inédite évolue d’heure en heure : il faut la suivre de près.
C’est ce que nous allons faire, en communiquant à travers nos canaux d’expression, en premier lieu notre site.
Nous invitons nos lecteurs à le consulter régulièrement.
Edito
Lecornu – entouré des ministres démissionnaires reconduits – est en poste pour poursuivre le cap fixé par Macron : une politique d’austérité, de soutien aux entreprises et aux grands groupes monopolistes, que l’oligarchie fait payer à la classe ouvrière et aux masses populaires.
L’ampleur des attaques et la défense sans vergogne des possédants par leur personnel politique ont fait grandir la conscience de la nature de l’Etat comme instrument aux mains de l’oligarchie et à son service exclusif.
L’offensive idéologique et politique du grand patronat, qui monte ouvertement au créneau pour défendre coûte que coûte ses prérogatives, souligne qu’autour de cette question du budget, ce sont des intérêts de classe qui sont en jeu.
La traduction n’en est pas seulement une politique pro-business. Elle se matérialise également dans l’énormité des moyens policiers déployés au moment des manifestations et par la brutalité de la répression qui vise tout particulièrement les jeunes.
C’est dans ce contexte que s’accélèrent l’offensive contre le service public de l’audio-visuel et la concentration toujours plus poussée des médias aux mains de milliardaires, notamment d’extrême droite.
L’austérité c’est toujours non !
Le rejet de l’austérité est le point d’unité entre toutes celles et ceux qui se sont mobilisés depuis l’été et qui vont continuer à le faire. Il est une des raisons de la forte mobilisation, notamment le 18 septembre, des personnels de l’éducation qui voient leurs conditions de travail et leurs salaires se dégrader et les conditions d’accueil des élèves empirer au fil des années par manque de professeurs, de surveillants, d’AESH… Ce rejet de l’austérité est également au cœur des mobilisations des personnels de la santé et de l’action sociale qui ont participé aux mobilisations de septembre et du 2 octobre et qui se sont également donné rendez-vous pour une journée nationale de grève et de manifestation le 9 octobre. Il s’exprime aussi dans toutes les autres mobilisations de la période. Les marches du 28 septembre se sont inscrites dans ce contexte général de mobilisation sociale en liant fortement justice sociale et justice climatique. Il en va de même des mobilisations du 11 octobre pour le droit au logement qui pointent les responsabilités de l’Etat qui ne cesse de réduire la dépense publique au service social au profit des grands propriétaires immobiliers et des spéculateurs
Dans les entreprises, des points de résistances se cristallisent, notamment autour des licenciements et des restructurations. Chez Bosch à Vendôme, les salarié.e.s ont repris, le 2 octobre, la grève et les piquets pour exiger que le monopole qui veut vendre leur usine et « se débarrasser des hommes et des femmes qu’il exploite, garantisse l’emploi, leurs droits, leurs conquis sociaux quel que soit le nouvel employeur ».
Une des caractéristiques de la situation, c’est la participation massive des jeunes.
Ils ne veulent plus servir d’alibi aux contre-réformes et aux politiques d’austérité dont ils subissent les conséquences terribles : sous-salaires et mépris dans les entreprises, sélection sociale, précarité et pauvreté chez les étudiants. Ils sont aussi très engagés contre le génocide du peuple palestinien et la complicité des gouvernements.
Cette mobilisation et cette politisation d’une frange importante sont importantes, car si le gouvernement abandonne le SNU, il ne renonce pas à l’embrigadement et à la militarisation de la jeunesse.
Le 24 septembre, jour anniversaire de la prise de possession de la Kanaky, les militants Kanak en métropole et les collectif Kanaky ont organisé des rassemblements. Ils se sont fait l’écho de la détermination du peuple Kanak et des forces indépendantistes à accéder à la pleine souveraineté. L’information et la solidarité doivent se poursuivre car de mauvais coup se préparent malgré le rejet du texte de Bougival par le FLNKS et ses différentes composantes. Valls a été reconduit pour ce sale boulot.
Concernant la situation internationale, la vague de révolte qui soulève la jeunesse dans plusieurs pays met en évidence les blocages du système capitaliste-impérialiste qui n’a rien à lui offrir, mais aussi le potentiel de lutte de cette jeunesse.
Aux USA, l’assassinat de Kirk a été instrumentalisé par Trump pour une campagne contre tous les soi-disant « ennemis de la nation » La fascisation prend de l’ampleur, mais la résistance s’organise dans tous les secteurs.
Trump a dévoilé son « plan de paix » pour Gaza : « un plan impérialiste visant à assurer la domination de l’impérialisme US sur la région du Moyen-Orient et à sauver le fasciste Netanyahu, qui va pouvoir continuer, en toute impunité, à dérouler son plan de colonisation et d’annexion de la Cisjordanie. » Les mobilisations populaires, syndicales et étudiantes doivent continuer pour imposer l’arrêt du génocide par des sanctions, des poursuites contre les criminels de guerre et l’acheminement d’une véritable aide humanitaire à Gaza, qui doit être reconstruite.
Ces mobilisations ont pris une grande ampleur ces dernières semaines dans plusieurs pays d’Europe, notamment en Espagne et en Italie. Elles ont été largement évoquées lors de la réunion des partis d’Europe membres de la CIPOML qui s’est tenue fin septembre. Cette réunion a permis d’échanger sur la situation au Danemark, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Turquie et en France et s’est conclue avec une résolution sur la mobilisation à développer contre le réarmement et les préparatifs de guerre en Europe, et une autre sur la solidarité avec le peuple palestinien.