La Forge d’octobre est en vente et en téléchargement

TotalEnergies doit négocier et augmenter les salaires ; solidarité avec les grévistes des raffineries
10 octobre 2022
Stop aux expulsions locatives !
12 octobre 2022

« On entre dans le dur. »

C’est la réflexion qu’on peut se faire en lisant les différents articles qui portent sur les mobilisations sur les salaires, dont celles du 29 septembre dernier qui en est une étape, grèves à l’appui. Plusieurs centrales syndicales de travailleurs et des organisations de jeunesse appelaient sur une base simple : l’augmentation des salaires, des retraites et des minimas sociaux. Les manœuvres n’ont pas manqué pour essayer de brouiller le message et surtout de minimiser les grèves dans les entreprises privées. Car c’est la persistance de ce mouvement de grèves, qui dure, qui touche les entreprises petites et grandes, qui rebondit, car la hausse des prix continue à grignoter le pouvoir d’achat tout en faisant grimper les profits, qui est en quelque sorte la colonne vertébrale de la lutte de classe. C’est pourquoi, quand Macron a lancé quelques jours avant, la provocation sur le thème « je ferai passer la réforme des retraites, coûte que coûte », des manifestant.es ont répondu « augmentez les salaires, pas l’âge de la retraite » ou « augmentez les salaires, pour de bonnes retraites ».

Cela signifie que cette bataille s’inscrit dans la durée, et qu’il faut s’organiser en conséquence, soutenir ceux qui sont déjà engagés et encourager celles et ceux qui vont monter en ligne.

L’exigence et les mobilisations, notamment les grèves, pour l’augmentation des salaires, se heurte à la coalition gouvernementale et patronale, mobilisée pour drainer plus d’argent vers le Capital, comme le montre le budget 2023, mis à la discussion au Parlement. C’est l’objectif de la contre-réforme des retraites, un objectif revendiqué par Macron, son gouvernement et ses députés et élus à la tête des collectivités. L’argument avancé : « Il faut dégager des ressources, pour financer les projets en matière de santé, d’éducation, de transition énergétique »… et il faut commencer dès maintenant à diminuer les déficits. Tout est déjà écrit, chiffré, et le scénario du passage en force est quasi annoncé.

Le gouvernement prétend consacrer 42 milliards pour nous « protéger » des hausses des prix, notamment ceux de l’énergie. Mais ce sont les monopoles qui contrôlent ces marchés qui accaparent ces milliards et leurs actionnaires peuvent compter sur le président des riches, des patrons et des marchands de canons pour éviter toute taxation des profits.

La bataille se mène aussi contre les attaques du patronat, que ce soit le patronat privé ou l’Etat patron et ses ramifications dans les territoires, dans le domaine des conditions d’exploitation. Il a pris de l’avance, à la faveur de l’épidémie de Covid et de la kyrielle de mesures de flexibilité accrue. Aujourd’hui, c’est au nom des « économies d’énergie » que se généralisent le travail de nuit, le week-end, le télétravail, que les cadences augmentent,… bref, que l’aggravation de l’exploitation se généralise. Avec, en « prime », un climat de répression qui vise notamment les travailleurs combattifs.

Ce climat de répression se fait sentir de plus en plus dans l’Education nationale, où les syndicalistes combattifs se font muter ; la riposte unitaire des syndicats et le soutien des parents permettent de faire connaître ces cas de répression et de faire pression pour faire reculer l’administration. Blanquer n’est plus là, mais sa politique réactionnaire continue à s’appliquer, avec un esprit revanchard contre les syndicalistes.

Chômeurs, précaires et locataires voient leur situation se dégrader à grande vitesse. Mais là aussi, la résistance s’organise. Comme on le voit à travers les correspondances sur les mobilisations des livreurs à vélos, présents dans les manifestations du 29, « des travailleurs comme les autres », qui luttent pour des tarifs permettant de vivre et de meilleures conditions de travail. Comme le montre aussi celles et ceux qui se battent dans les quartiers populaires, pour faire reculer des municipalités qui appliquent les mesures d’économie en fermant des piscines et en faisant payer pour les salles de réunion.

Les travailleurs de Pôle emploi seront une fois encore dans la rue, pour les salaires et pour défendre le service public et dénoncer la réforme de l’assurance chômage.

La lutte des travailleurs et des peuples franchit les frontières

Le combat des femmes iraniennes et des hommes qui les soutiennent, dans leurs exigences d’émancipation, trouve un écho partout dans le monde. Celui des ouvriers et des travailleurs du Royaume-Uni, de Belgique, pour les salaires, doit être relayé plus fortement.

L’exigence de l’arrêt des combats en Ukraine est en train de s’imposer comme une exigence internationale. L’obstination de Macron à livrer des armes à l’Ukraine et à suivre l’impérialisme étasunien, doit être dénoncée et combattue. L’arrêt de cette guerre inter-impérialiste commencée en Ukraine serait un coup d’arrêt dans un engrenage qui met en danger tous les peuples. C’est ce que nous défendons, dans nos interventions et dans ce journal, qui devient une référence sur ces questions. De la même façon que nous donnons la parole aux organisations révolutionnaires qui dénoncent le nouveau coup d’état réactionnaire au Burkina.