Samedi 18 mai la manifestation de soutien au peuple palestinien a été rejointe avec un 1er appel à la solidarité avec le peuple kanak avec l’aval de toutes les organisations qui appelaient contre la Nakbah. Environ 1000 personnes ont défilé dont un tiers environ de Kanak principalement des jeunes. Nous avions confectionné un panneau recto verso : Halte au massacre à Gaza arrêt des ventes d’armes et verso Non au dégel du corps électoral en Kanaky.
Samedi 25 mai, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Toulouse en solidarité avec le peuple kanak. Un rassemblement haut en couleurs, avec les drapeaux kanak et les tenues traditionnelles fièrement arborées par les familles.
Un représentant du collectif à l’initiative de la manifestation a d’abord largement dénoncé les agissements de l’impérialisme français qui veut garder la main mise sur les richesses du territoire de la Kanaky, en particulier le précieux nickel, et veut conserver une influence dans la zone du Pacifique. La répression a été dénoncée, en particulier le recours à l’état d’urgence et le rôle des milices qui agissent en toute impunité avec la mort déjà de plusieurs jeunes kanaks.
Des intervenants d’autres peuples colonisés (Wallis et Futuna, Guyane…) ont affirmé leur solidarité avec le peuple kanak. Beaucoup de drapeaux palestiniens aussi pour affirmer le combat commun avec la Palestine contre le colonialisme.
Un intervenant wallisien s’est exprimé contre le dégel du corps électoral et a souligné la colère des jeunes kanak ou océaniens, qui malgré des formations professionnelles et des études en France, ne trouvent pas de poste lorsqu’ils rentrent en Kanaky.
Lors de notre diffusion, un guyanais nous a expliqué comment dans un pays aussi riche en ressources de matières premières en Guyane, or, diamant, bois précieux le peuple se retrouve néanmoins dans une extrême pauvreté. A la demande d’autres militants de territoires encore colonisés il avait rajouté les drapeaux de plusieurs colonies françaises sur la banderole qu’il arborait.
Ce rassemblement a réuni principalement des forces politiques : LFI, NPA, RP, LO et notre Parti qui a diffusé le communiqué de soutien.
Nous avons aussi retrouvé quelques amis qui s’étaient mobilisés contre les effets du Chlordécone en Martinique et Guadeloupe lors de la tournée effectuée en France il y a plus de 2 ans par de jeunes marcheurs que nous avions soutenus.
Cette question de la Kanaky, la résistance et la révolte du peuple kanak, rappellent bien que, si l’impérialisme français se targue d’être une « grande puissance maritime » sur laquelle, prétend il « le soleil ne se couche jamais ! » les peuples des colonies dans les différents océans, vivent eux, dans de grandes difficultés économiques et sociales et qu’ils ont bien l’intention de le rappeler !
La salle Henaff, de la bourse du travail de Paris était quasi pleine, samedi 25. Un public informé, mobilisé en quelques jours, très attentif aux interventions, restant pour beaucoup, jusqu’à la fin. Beaucoup de Kanak, qui suivent la situation du pays, à travers les échanges avec la famille. La délégation qui avait fait le voyage pour informer les groupes parlementaires sur les enjeux du vote de la loi constitutionnelle, abrogeant le « gel du corps électoral », est bloquée du fait de la fermeture de l’aéroport et la suspension des vols vers Nouméa décidées par le gouvernement. Elle est intervenue tout au long des trois « tables » qui se succédé. Ont ainsi pris la parole, les représentants de l’Union Calédonienne, du FLNKS, de la CCAT, de l’USTKE.
Les interventions des responsables Kanak ont donné le ton : avec beaucoup de calme et une grande détermination, ils ont pris le temps d’expliquer les événements, le contexte, les efforts qu’ils ont déployés pour alerter, informer… Comme l’a dit un des responsables, « la dignité du peuple Kanak ne s’achète pas », faisant référence aux annonces faites par Macron sur les millions qui allaient être investis pour « reconstruire ».
Les interventions des organisations françaises étaient à la hauteur de la gravité de la situation, toutes ont demandé le retrait de la loi constitutionnelle. Elles ont aussi rappelé leur engagement aux côtés du peuple Kanak et ont appelé à élargir la solidarité.
Le représentant de notre parti a pris la parole brièvement, en reprenant quelques idées du texte que nous publions ce dessous, qu’il a développé lors de la manifestation du lendemain.
Notre communiqué a été diffusé à l’entrée de la salle du meeting : presque tout le monde l’a eu.
Le sentiment général des militants présents était d’avoir réussi collectivement un bon meeting.
La préfecture a multiplié les tracasseries en matière de trajet de la manifestation. Malgré cela, entre 1500 et 2000 personnes ont manifesté de la République à la Nation. Au départ, des représentants Kanak ont pris la parole pour expliquer le sens de cette mobilisation, en soutien avec le peuple Kanak et son combat pour l’indépendance. Ils ont rappelé les raisons pour lesquelles le projet de loi constitutionnelle, supprimant le gel du corps électoral était inadmissible et ont dénoncé la répression qui s’abat sur le peuple Kanak.
Tout le long du cortège, où le drapeau Kanak était brandi par beaucoup de manifestants, les mots d’ordre étaient scandés, fustigeant le colonialisme, la répression coloniale et exprimant la solidarité.
Plusieurs interventions ont ponctué cette marche dynamique.
Macron est resté 19 heures en Kanaky : il a été obligé de faire le voyage pour essayer de calmer la situation explosive. Mais il a redit à plusieurs reprises qu’il refusait de retirer la loi constitutionnelle, cette loi qui veut supprimer un des piliers des accords de Nouméa, le gel du corps électoral.
il a exigé le fin des barrages et confirmé l’envoi de forces du « désordre » : en tout 3000 hommes, avec des blindés. Il a confirmé que les personnes arrêtées – essentiellement des Kanak, – seraient jugés. Pas un mot pour condamner les milices caldoches qui tirent sur les Kanak.
Il a redit que ces émeutes n’avaient rien de politique, comme il l’a dit au moment des émeutes des quartiers populaires, en juin dernier.
Comme si toutes les mobilisations préalables, les manifestations pacifiques, massives, à l’initiative du mouvement indépendantiste Kanak, n’avaient pas de contenu politique.
Le premier Mai, à Nouméa, à Paris et dans plusieurs villes en France, cette revendication politique a été portée par des cortèges de Kanak, de Wellesiens suscitant la sympathie et le soutien du mouvement syndical.
Alors que valent ses déclarations sur le « non passage en force » et sur le dialogue !?
Les organisations Kanak l’ont dit : commencez par retirer la loi constitutionnelle et reprenez le chemin ouvert par les accords de Nouméa.
C’est ce chemin, vers une décolonisation que Macron, les colons, Darmanin, Lecornu, veulent enterrer, quoi qu’il en coûte.
Les accords de 1988 et 1998 ouvraient la voie à un processus de décolonisation, aspiration légitime du peuple Kanak, reconnue internationalement, y compris par l’Onu.
le gouvernement n’hésite pas à brandir de façon grossière les « ingérences extérieures », sous entendu celles de la Chine, de la Russie, de l’Azerbaïdjan… Cela traduit sa vision colonialiste des peuples, qui, selon lui, sont incapables de réfléchir et de décider tous seuls de leur avenir.
C’est aussi par peur de voir le combat du peuple Kanak et de ses alliés donne des idées aux peuples des autres colonies française. C’est grâce à elles que l’impérialisme français revendique son statut de grande puissance maritime et de grande puissance militaire qui a des bases disséminées partout dans le monde. Sans parler des richesses, comme le nickel, que les monopoles français veulent pouvoir continuer à exploiter.
C’est aussi ce statut de grande puissance qui commence à s’effriter, avec l’obligation de retirer des troupes de plusieurs pays d’Afrique, sous les huées des peuples qui disent « soldats français, rentrez chez vous ».
Un impérialisme en difficulté, c’est un impérialisme plus agressif, plus dangereux pour les travailleurs et les masses populaires en France et pour les peuples dans le monde.
Les organisations Kanaks appellent au calme. Un grand nombre d’organisations, de personnalités, en France, ont exprimé leur solidarité avec le peuple Kanak et demandent le retrait de la loi honnie.
La lutte du peuple Kanak pour son indépendance n’a pas attendu macron et elle continuera : c’est le peuple Kanak et ses alliés qui tournent les pages de son histoire.
Les manifestations d’aujourd’hui, à Paris et dans plusieurs villes, participent de ce mouvement.
Nous appelons avec le collectif solidarité Kanaky et bien d’autres organisations à développer les actions de solidarité à travers les cadres unitaires qui reprennent les exigences du peuple Kanak:
Retrait de la loi constitutionnelle
Halte à la répression
Libération des prisonniers Kanaks
Avec le peuple Kanak, solidarité.
Pau, samedi 25 mai, 14h, rassemblement de soutien à la lutte du peuple Kanak, devant les grilles de la préfecture, à l’appel d’un collectif d’organisations politiques, syndicales et associatives (le même collectif qui travaille à l’établissement d’un paix juste et durable en Palestine). Une centaine de manifestants ont successivement applaudi l’intervention de jeunes Kanaks étudiants à Pau qui parlaient au nom du FLNKS, le communiqué commun lu par la représentante de Solidaire, l’intervention du PCF, du PCOF qui a lu le communiqué du Parti et de La ligue des Droits de l’Homme. Toutes et tous ont proclamé leur détermination à continuer leur soutien aux Kanaks qui luttent pour leur existence et pour leur indépendance contre le colonialisme de la France.
A 15h devant la préfecture et en continuité du rassemblement de soutien au peuple Kanak, à l’appel de Urgence Palestine et soutenu par l’ AFPS 64, un nième rassemblement s’est tenu. Les manifestants sont venus grossir les rangs de ceux qui étaient déjà présents pour le rassemblement précédant. Après les interventions de l’AFPS et d’Urgence Palestine, le représentant du Pcof a fait le lien entre la lutte du peuple Kanak et celle du peuple de Palestine tous deux confrontés à leur colonisateur, l’Etat français et l’Etat d’Israël. Cela a été fort applaudi. La lutte continue.