le 22 aout, le convoi de l’eau à fait une halte à Tours.

Nous publions le compte rendu de nos camarades, de la mobilisation qui a accueilli le « convoi de l’eau ». il doit arriver le 26 août à Paris.

Ce convoi a été organisé du 17 au 28 août entre Ste Soline, Orléans et Paris contre les méga bassines et pour un juste partage de l’eau.

Cette initiative, à l’appel de Bassines non merci, les Soulèvements de la Terre et la Confédération Paysanne est véritablement un succès. Le convoi de 6 à 700 participants en tracteurs et vélos a fait une arrivée impressionnante à Tours sur l’avenue de Grandmont jusqu’à la place Jean-Jaurès, accueillis par près de 400 manifestants. Les tracteurs et vélos étaient décorés de mots d’ordre également scandés par les manifestants : Pas de Bassines à Ste Soline, la guerre de l’eau a commencé, on se battra pour la gagner.

A l’arrivée il y a eu des interventions des élus et des organisations qui ont soutenu l’initiative. Les élus écologistes de la ville et du département ont apporté leur soutien aux 5 activistes de Dernière Rénovation qui passaient au tribunal ce jour-là. Ils avaient couvert les murs de la préfecture de peinture jaune pour alerter sur l’urgence climatique. Le maire de Tours a tenu à « préciser » qu’il soutenait la cause mais pas les dégradations. Les militants poursuivis ont revendiqué leur action en mettent en avant sa légitimité au nom de la mise en danger de « personne en danger ». Une jeune interne en médecine de l’hôpital de Tours a expliqué que dans son travail d’urgentiste, elle triait entre les vraies et les fausses urgences et c’est ainsi qu’elle voyait son action pour le climat. Les avocates ont expliqué qu’elles défendraient l’état de nécessité, la liberté d’expression. Elles ont déjà annoncé qu’elles poursuivront le combat judiciaire en appel, en cassation et jusqu’à la cour européenne des droits de l’homme.

Le tribunal a condamné les cinq militants poursuivis à une amende de 1000 € chacun.e.

Les 5 inculpées ont ensuite été accompagnées et ovationnées à l’entrée du tribunal.

Outre les interventions des élus écologistes et Nupes (Le maire de Tours EELV, et le conseiller régional du groupe écologie et solidarité et celui de la Nupes, une conseillère départementale EELV), il faut souligner celle de Julien de « Bassines non merci ». Il a notamment dit, « le peuple de l’eau du Poitou-Charentes vient rencontrer le peuple de l’eau ligérien. Nous sommes en train de gagner. L’agence de l’eau Loire Bretagne est phagocytée par les services de l’Etat et la FNSEA. Elle prévoit de financer 50 % des méga-bassines. Pas un centime de plus pour les bassines.

Le représentant de Dernière Rénovation (organisation de désobéissance civile qui bataille pour le financement par le gouvernement de la rénovation énergétique des bâtiments), a dénoncé la violence de la répression du pouvoir à Ste Soline et appelé à soutenir les 9 manifestants qui passent en jugement au tribunal de Niort le 8 septembre (membres de BNM, des soulèvements de la terre, de la Confédération paysanne, de Solidaires, de la CGT).

Romain de la Confédération paysanne 37, a, quant à lui souligné le fait que des militants de son syndicat « sont des petits patrons mais pas du Cac 40. Nous avons les pieds les mains dans la terre. Eux spéculent sur les terres, l’eau, l’alimentation. Notre lutte est au carrefour des enjeux alimentaires, sociaux et environnementaux. En 2019 les paysans de la Conf ont soutenu les grèves pour les retraites en fournissant l’alimentation aux grévistes. A Tours Festi’Lutte a été créé dans la foulée avec le mot d’ordre « Osons rêver » qui a rassemblé des centaines de personnes le 1er Mai dernier. En mars 2023, des paniers alimentaires ont été distribués pour les familles des cheminots, gaziers, électriciens de la centrale en grève. Le 8 sept au tribunal de Niort nous rejoindrons les syndicalistes de la CGT et solidaires et aussi les soutiens de Yohan. Ce photographe journaliste a couvert les luttes de l’hôpital de Chinon et de Tours ; son inculpation est une attaque à la liberté de la presse.

Les 5 de « Dernière Rénovation ont expliqué aller la tête haute au procès et répondre de leurs actes et demande à la justice e se prononcer sur le fond de ce qu’ils défendent : « Que dit la justice de la destruction délibérée de nos existences ; la justice ne doit pas se montrer complice de non assistance à l’humanité en danger.

Cécile, responsable interpro à Solidaires a elle aussi dénoncé cette répression en ajoutant celle qui a frappé les syndicalistes dans le mouvement des retraites, les gilets jaunes, et la répression policière lors des émeutes des quartiers populaires, suite à l’assassinat de Nahel. Elle appelé à participer, le 23 septembre, à la manifestation contre les violences policières et racistes, contre la politique répressive et régressive du gouvernement.

Mona, des Soulèvement de la Terre a listé les attaques contre le SdT : dénigrement systématique, accusation d’éco terrorisme… La répression qui ne s’est pas limitée à Ste Soline. Il y a la répression judiciaire suite à l’occupation de l’usine Lafarge polluante, les filatures des militants, les GPS sous leur voiture…

La dissolution de ce mouvement voulu par le gouvernement, le 21 juin, a été suspendue, en référé, par le Conseil d’Etat, ce qui constitue un camouflet politique pour le ministre Darmanin, qui est monté « très haut » dans cette affaire. Quelle que soit la suite judiciaire, cette première victoire est à mettre à l’actif du courant de soutien qui s’est développé. Il s’est traduit aussi par un afflux d’adhésions à ce mouvement qui revendique 150 000 membres. Les manifestations sont toujours interdites mais elles se tiennent quand même.

Rendez vous est donné vendredi, à 12h devant l’agence de l’eau