Le 29 janvier : encore beaucoup de manifestants pour la huitième journée nationale de grève et de manifestation

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L’intersyndicale a appelé à la huitième journée de grève et de manifestations, le jour de la présentation en conseil des ministres du projet de loi portant sur la réforme des retraites. Les ministres se sont multipliés sur les médias pour vanter le travail d’explication sur les conséquences positives de cette réforme, contenu dans un document de 1000 pages !

L’opération a tourné court, suite notamment à l’avis donné par le conseil d’Etat, qui a pointé l’absence d’un véritable chiffrage de cette réforme et a considéré comme inconstitutionnel le rajout, dans le projet de loi, sur la revalorisation des salaires des enseignants et les modalités qui introduisent une « rupture d’égalité par rapport à l’âge de départ à la retraite ».

Ce désaveu a troublé plusieurs membres de la majorité qui demandent au gouvernement d’attendre les conclusions de la « conférence sur le financement », voulue par la CFDT, dont le secrétaire général voudrait qu’elle se donne du temps… revenant notamment sur la nécessité d’obtenir quelque chose sur la pénibilité.

Macron et Philippe veulent, quant à eux, passer en force au Parlement, en imposant une « procédure accélérée » pour l’adoption d’un texte qui prévoit de permettre au gouvernement de légiférer à travers 29 ordonnances !

Ces questions étaient dans les discussions qui ont eu lieu dans les manifestations du 29 janvier, qui réunissaient les secteurs dans la bataille depuis le début du mouvement et ceux qui se sont rajoutés depuis, comme le montrent les correspondances de nos camarades.

STRASBOURG :

« On veut continuer à se battre … »

Que l’on soit passé à la phase parlementaire ou pas, ou que ça pèse vraiment sur le porte-monnaie, près de 1500 manifestants étaient là pour dire qu’il ne faut pas lâcher. La colère et la détermination sont restées intactes et la plupart des militants comprennent que tenir une grève de plus de 45 jours est très difficile.De la compréhension pour ceux qui n’étaient pas là ce mercredi et la conscience qu’il est difficile de mobiliser les collègues dans les boîtes.

Dans le cortège, tous les secteurs dans la rue ces dernières semaines, restaient représentés. Les cheminots, les métallos (Schaeffer, Alcan, Safran, Messier, Punch avec banderole, …) l’agro-alimentaire (Grands Moulins, Lesaffre …), le public (SDEA, Equipement, Education, Université et chercheurs, Archéologie, Inspecteurs du travail, Culture, Intermittents …), Avocats … Moins d’étudiants, qui sont actuellement en plein partiels. Les organisations syndicales, politiques et associatives. La chorégraphie des femmes « contre Macron ».

L’UD CGT a remarqué que le « nombre de secteurs professionnels en lutte contre le projet continuait d’augmenter au fil des semaines » (DNA du 30 janvier 2020). Elle écrit dans son bulletin d’information (ITR n° 14) « On est toujours là, et demain on y sera ! » et dénonce « De nombreux camarades subissent des menaces, brimades, procédures disciplinaires, garde à vue, convocation au tribunal parce qu’ils osent faire grève et manifester leur opposition. Voilà la conception du dialogue social et de la démocratie de ce gouvernement. »

Il y avait plusieurs banderoles des archéologues (de la fonction territoriale comme de l’INRA), de géographes, de la recherche. Ces secteurs sont touchés par plusieurs réformes ministérielles en cours. Il y a la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), et des dangers de privatisation de certaines branches. Mais aussi le projet de loi du Patrimoine qui veut instaurer la concurrence en archéologie préventive (celle qui intervient avant les grands projets territoriaux, comme le GCO en Alsace). Les archéologues sont touchés aussi de plein fouet par la réforme de la retraite, car leur travail se fait par intermittence, en fonction des chantiers ; les périodes sans activités existent.

Il y a eu beaucoup de discussions politiques. La conscience existe parmi les manifestants que le mouvement s’attaque à gros ; que la situation est grave et qu’il faut continuer à se battre ; que derrière Macron, la finance et les milliardaires veulent faire passer LEUR LOI ; que cette lutte va bien au-delà de la réforme des retraites ; que ce système, vraiment, n’apporte aucune solution aux travailleurs, qu’il n’y a pas d’issue dans ce système.

Des camarades ont à nouveau animé une partie du cortège avec nos mots d’ordre et « Y’a pas qu’Macron qu’il faut virer, c’est tout le système qu’il faut changer ! ». Nos camarades ont diffusé le tract et La Forge. Ils ont discuté avec certains militants et parlé de la rupture révolutionnaire avec ce système. On nous écoutait avec attention, parfois le débat fut dense, souvent la personne repartait avec La Forge.

Rendez-vous a été donné pour le lendemain pour la manifestation aux flambeaux.

MULHOUSE

Plus de 300 personnes ont défilé à Mulhouse, malgré le mauvais temps, regroupant militants et travailleurs (Cheminots, PSA …), associations et organisations politiques.

TOULOUSE

35000 manifestants : une manifestation intersyndicale combative où les pancartes, slogans et chansons ont montré une fois de plus l’opposition farouche à la réforme des retraites. La combativité de celles et ceux qui ont défilé, exprimée de différentes façons, montre qu’une étape a été franchie dans l’expérience et la lutte collective. La chorégraphie des femmes remporte un franc succès, et chaque manif voit de nouvelles pancartes faites de bric et de broc fleurir, l’important est d’exprimer son rejet. Toujours présents, les enseignants, les hospitaliers, les cheminots, les traminots, l’énergie, la Poste, Airbus, Cap Gemini, les étudiants et la FERC notamment ceux de la fac du Mirail, les avocats, les artistes, L’aviation civile, la recherche, les retraités… Les gilets jaunes qui ont occupé en début d’après-midi les galeries Lafayette haut lieu de vente d’accessoires de luxe dont certains articles de maroquinerie atteignent le montant d’un smic. Au cours des dernières semaines, des actions ciblées ont été organisées sur plusieurs sites : CCI, dépôts de bus, plateforme logistique…zone d’activité Muret. Notons que les intimidations à l’encontre des militants commencent se multiplient : La CGT énergie est assignée en référé. Une retraite au flambeau a été organisée à St Gaudens. Nous avons diffusé le journal.

TOURS

Après 2 mois de lutte, ce sont encore 1800 manifestants qui se sont retrouvés à Tours pour maintenir la pression. La détermination est toujours présente et l’imagination en action fait qu’aucune manifestation ne se ressemble. 

Cette fois-ci l’appel avait été lancé comme dans d’autres villes de France de jeter vêtements de travail et outils devant la préfecture ; ont été donc jetés ou accrochés sur la grille de la préfecture, bleus de travail, casques de chantiers, livres de classe, sur-blouses de bloc… Les manifestants de la culture ont fait un spectacle en chantant « La Marche funèbre »; ensuite le cortège s’est déroulé dans la ville. Le matin des diffusions avaient été faites auprès des commerçants pour qu’ils sifflent au moment du passage de la manif en signe de soutien. Les cheminots avaient aussi des caddies avec des appels au soutien en solidarité de la grève. Ils continuent les AG avec des grévistes tournants et plus nombreux aux temps forts. Les enseignants avaient leur AG en fin de manif.

BOURGES

Le 31, les manifestations ont fait une chaîne humaine de 200 personnes. A Vierzon, 300 manifestants les cheminots, les enseignants et la Santé à l’appel de la CGT, FSU, Solidaires, FO.

Photo du Berry