Les manifestations des hospitaliers, le 30 juin (Paris, Pau, Tours, Toulouse, Strasbourg…)

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A Nantes, Paris, Tours... et comme ici à Pau, des milliers d'hospitaliers ont manifesté pour la hausse des salaires (300 E), des moyens...

Le mardi de la colère à Pau

Les mardis de la colère continuent à Pau. Ce 30 juin, à l’appel de la CGT Santé, 400 à 500 personnes étaient réunies devant la préfecture pour revendiquer, encore et toujours, plus de moyens matériels et en personnels pour l’hôpital. Les personnels des hôpitaux d’Oloron et de Mauléon étaient présents en nombre pour dénoncer les suppressions des services vitaux comme les maternités – de même à Orthez – mettant ainsi les futures mamans des vallées pyrénéennes à plus d’une heure trente de l’accès aux services d’accouchement.

Ces manifestants ont appelé à ne pas oublier les personnels de santé morts du covid, et dont la mort aurait pu être évitée si l’hôpital public avait bénéficié d’un meilleur traitement.

La représentante de la coordination des hôpitaux en lutte a fait une intervention remarquée dans laquelle elle a, entre autre évoqué le scandale des millions d’euros accordés aux cliniques privées pour les « soutenir » mais pas pour augmenter les salaires des personnels soignants et non soignants.

Après leur intervention, le Parti a pu développer son point de vue, à la sa sono, vigoureusement applaudi. Il avait décoré la place de ses panneaux et drapeaux.

Notre intervention

Continuons à défendre les revendications des soignants et des personnels de l’hôpital, des personnels des EHPAD et des aides à la personne à domicile. Le Ségur de la santé va à l’encontre de ces revendications. Il veut noyer le poisson. Nous voulons donc plus de lits, plus de moyens en personnels soignants et l’augmentation de 300 euros pour toutes et tous.

Alors que l’Etat lâche des milliards à Renault, à Air France, à LVMH et à toutes les grosses entreprises qui pour maintenir leurs profits spolient l’argent public et vont en outrer licencier leurs travailleurs, l’hôpital ne reçoit rien, pas même à la hauteur des besoins qu’a nécessités la crise sanitaire.

La logique du gouvernement c’est : Tout pour le capital, rien pour l’hôpital, rien pour la santé du peuple. Nous devons affirmer notre position, qui est une position de classe : classe ouvrière et populaire face à la classe bourgeoise. Nous disons : de l’argent pour l’hôpital, pas pour le capital.

Nous devons donc poursuivre la lutte pour ces justes revendications et continuer, plus encore à mobiliser les couches populaires pour la solidarité avec vous, les soignants, mais aussi pour un accès pour toutes et tous aux soins gratuits, avec des réels moyens.

Dans cette société, c’est « tout pour une poignée de riches patrons et d’actionnaires ».

Que voulons-nous ? Qu’espérons-nous de l’avenir pour nous, mais surtout pour ceux qui nous suivent, nos enfants, nos petits-enfants, les générations futures ? Voulons-nous de cette exploitation, de ce mépris, et si les riches en ont besoin de leurs guerres ?

Non !

Au-delà de ces luttes pour défendre le système de santé et les personnels qui y travaillent,

Au travers de toutes les luttes des travailleurs pour leur emploi, leur salaire et les conditions de travail dans les entreprises,

Au travers des luttes pour une véritable démocratie et contre un système où ceux qui se battent en contestant l’ordre établi se font gazer, matraquer, éborgner, amputer et parfois tuer,

Au-delà de tout cela, apparait la lutte pour un changement global de société, par une rupture révolutionnaire qui amènera au socialisme véritable mettant fin, ainsi, aux lois du profit et répondant aux besoins sociaux, de santé, culturels et de paix de vous-toutes et de vous tous.

Paris

Suite à la mobilisation nationale de l’ensemble des personnels de santé le 16 juin, une nouvelle journée de mobilisation avait été appelée par les organisations syndicales et les collectifs le mardi 30 juin pour l’augmentation des salaires de 300€, l’embauche de personnel, l’arrêt de fermeture des lits…

La manifestation parisienne beaucoup moins étoffée que celle du 16 juin, était dynamique avec son lot de panneaux, de blouses blanches où s’affichent revendications et dénonciations… Le personnel de réanimation néo-nat de la maternité de Baudeloque à Port Royal avait affiché en grand sur les vitres du bâtiment cet appel « sauvez nos bébés prématurés ». Appel salué par l’ensemble des manifestants avec force saluts en direction du personnel.

Le « Ségur de la Santé » a été dénoncé comme une « imposture » par tous les manifestants.

Nouvelle façon concernant la politique de « maintien de l’ordre »? De bout en bout, la manifestation a été encadrée par un cordon de CRS et les gendarmes mobiles avec entre chaque homme une quasi « distance sociale », qui se déplaçait en parallèle à la manif. On avait déjà vu cela lors de la manifestation de soutien à la Palestine, le samedi 27.

Les camarades de notre parti ont défilé avec les manifestants-es, en distribuant le tract « Non à la relance du système capitaliste ».

La rangée de policiers qui vont accompagner toute la manifestation. Banderole des soignants de l’unité de réanimation néo natale de la maternité de Beaudeloque (Paris)

Tours

La Santé était à nouveau dans la rue à Tours ce 30 juin répondant à l’appel de la CGT, FO, SUD, le Collectif 37 Notre Santé en danger et le collectif inter urgence. 600 manifestants, c’était certes sans comparaison avec la mobilisation exceptionnelle du 16 juin, mais le personnel hospitalier mobilisé était tout autant déterminé à réclamer une juste rémunération et ne se faisant pas d’illusion sur le Ségur de la Santé. A noter aussi la présence d’autres militants syndicalistes d’autres secteurs, notamment des cheminots qui avaient tenu la grève quelques mois auparavant et des usagers.

Les revendications restent les mêmes:  300 €  d’augmentation de salaire pour tous, prime 1500 € pour tous, l’arrêt des fermetures d’établissements, de services et de lits et l’embauche immédiate des personnels nécessaires… 

Le Collectif 37 Notre santé en danger dans son intervention a insisté sur le fait que l’hôpital avait été un pilier pour lutter contre l’épidémie mais que le « Ségur » dans la continuité du plan « Cap santé 2022 » continuait de détruire l’hôpital au profit du privé. L’incapacité de traiter les autres pathologies pendant l’épidémie va être payée maintenant au prix fort aussi bien par le personnel que par les patients. 

Il a aussi dénoncé les violences policières contre les manifestants du 16 juin, et a apporté son soutien à Farida , l’infirmière violemment interpelée par la police à Paris.

Toulouse

Dans le cadre de la poursuite des mobilisations dans le secteur de la santé 300 personnes se sont rassemblées devant l’hôpital Purpan le 30 juin à l’appel de CGT et Solidaire. D’autres rassemblements avaient lieu au même moment sur d’autres hôpitaux toulousains : Oncopole, Rangueil, ainsi que la clinique privée Pasteur.

Dans le rassemblement, les slogans et les banderoles avec : « public privé même combat », « personnel technique en colère » « pas de techniciens pas de tests », « pas de labos pas d’hosto ». Quelques militants de la CFDT étaient aussi présents.

Les personnels de la santé dénoncent le Ségur de la santé qui est loin de répondre aux revendications de l’ensemble des personnels. Le représentant de l’UD CGT a fait le lien entre les différents secteurs d’activités en pointant du doigt la précarité grandissante suite aux fins de contrats précaires, il a sensibilisé sur la situation de l’aéronautique et appelé au rassemblement des travailleurs par-delà les secteurs.

Une AG CGT inter pro doit avoir lieu mercredi soir où différentes professions interviendront sur leur situation. Les représentants syndicaux de la santé appellent à monter sur Paris le 14 juillet pour une manifestation nationale en réponse aux décisions de Macron de faire défiler les personnels soignants de l’armée ce jour-là et aussi bien sûr pour continuer à exiger la satisfaction de leurs revendications.

Nous étions présents avec des amis avec l’affichette : des moyens pour l’hôpital pas pour le capital.

Strasbourg

C’est pour des rassemblements sur plusieurs centres hospitaliers du centre-ville que la CGT a appelé au soutien des soignants ce mardi 30 faisant suite à l’appel national. Ainsi des rassemblements étaient prévus le matin devant la clinique Saint Anne Strasbourg Robertsau, l’hôpital de la Toussaint, l’hôpital Sainte Barbe. Le plus important a eu lieu à 14 heures au nouvel hôpital civil (NHC), avec des soignants venu en cortège depuis la clinique privée Aréna en scandant « public, privé même combat ! », accueillis par les applaudissements des 200 personnes déjà présentes (principalement en blouses blanches ou bleues) avec les syndicats FO, CFTC, CFDT, CGT. Les prises de paroles ont porté essentiellement sur l’insuffisance du Ségur et la nécessité de poursuivre le combat.