Les condamnations des militants anti-bassines par le tribunal de Niort sont une provocation

Tract national de janvier : retrait de la loi Darmanin
15 janvier 2024
Retrait de la loi Macron-Darmanin-Ciotti-Le Pen : stop à la réaction !
17 janvier 2024

Les réactions sont nombreuses après les condamnations le 17 janvier des neufs militants poursuivis suite à la mobilisation populaire contre les méga bassines, à Sainte Soline. Les porte-parole des Soulèvements de la Terre, du collectif « bassines, non merci », de la Confédération paysanne et de solidaires, soit 9 personnes, sont condamnées pour leur rôle « d’organisateurs des manifestations à Sainte Soline en2022 et 2023. Les peines sont lourdes, avec 6 à 12 mois de prion avec sursis pour 3 d’entre eux, sans parler du « dédommagement » et des peines d’interdiction de séjour dans les deux Sèvres, des amendes et des jours amendes.

Nous exprimons notre solidarité avec ces militants lourdement « punis pour l’exemple » et dénonçons la répression dont ils sont victimes. Des mobilisations vont avoir lieu, d’autant que ce combat est loin d’être terminé, avec la trentaine de projets de bassines contestées.

Nous publions le communiqué de la Confédération paysanne.

Bagnolet, le 17 janvier 2024

Communiqué de presse
Sainte-Soline : un délibéré qui piétine l’exercice du droit syndical

Le délibéré prononcé par le tribunal correctionnel de Niort ce matin est inacceptable. Suivant quasiment à la lettre les réquisitions du procureur, le président du tribunal a fait preuve de déni climatique en refusant de prendre en compte l’état de nécessité, alors même que la justice nous a plusieurs fois donné raison sur le fond.

Tous les responsables syndicaux poursuis ont été reconnus coupables d’organisation d’une manifestation interdite. C’est une décision choquante car l’organisation de manifestations est un droit pour les syndicats et les organisations. Elle l’est aussi car des militants ne doivent pas être tenus personnellement responsables pour une manifestation organisée par le syndicat dont ils sont les porte-paroles.

Certaines peines ont été assorties d’une interdiction du territoire des Deux-Sèvres pendant 3 ans, ce qui constitue une grave entrave à la liberté fondamentale de circuler et d’agir syndicalement. Les trois confédérés condamnés, qui ont dix jours pour faire appel, souhaitent se donner le temps de la réflexion avec leurs instances nationales (pour engager un éventuel appel).

Nous sommes solidaires de nos camarades de Bassines non Merci et des Soulèvements de la Terre qui se voient infliger des peines de prison avec sursis parce qu’ils luttent pour la défense de l’eau. La violence de ce jugement s’inscrit dans la continuité des violences subies à Sainte-Soline.

Cette décision de justice condamne aussi toutes les paysannes et paysans victimes de l’accaparement et de la privatisation de l’eau au profit de quelques-uns. L’eau doit être gardée dans les sols et non pompée par une minorité pour le modèle agro-industriel.

Ces condamnations n’ont qu’un objectif : étouffer la mobilisation paysanne et citoyenne contre les méga-bassines. Comme nous l’avons tous dit ce matin devant le tribunal de Niort, la lutte continue. Nous restons déterminés à œuvrer pour la préservation et le partage de l’eau car les paysannes et paysans ont besoin de ce changement.