Les manifestations du 24 janvier l’ont confirmé : colère et détermination contre la réforme de la retraite que le gouvernement veut passer en force !
Toute la semaine, du 20 au 26 janvier, de très nombreuses mobilisations ont continué pour dire « non à la retraite à points ».
La reprise à la SNCF et, pour la région parisienne, à la RATP, après 44 jours de grève totale des conducteurs, a été comprise par l’immense majorité des travailleurs. Des foyers de grève persistent néanmoins à la RATP, où, contrairement au message de la direction, la « situation n’est pas normale ». Le « relais » a été pris par d’autres catégories de travailleurs, avec des journées de grève et de manifestations et d’initiatives très diverses, spectaculaires. Le blocage des ports par les dockers, les actions « coups de poing » de travailleurs de l’énergie, les blocages de centres de retraitement des déchets, les actions dans les entreprises de la chimie, continuent. Les « jetages » de robes des avocats, des personnels de santé, les piles de livres des enseignants, les thèses de travail et les articles jetés publiquement par les chercheurs, les concerts, chorales, devant les théâtres, les opéras, des personnels de la culture… se multiplient. Pas un ministre, pas un directeur du service public de l’audiovisuel, des services de la voirie, des égoutiers n’échappent à la colère des personnels qui viennent perturber les cérémonies de vœux ou envahir les immeubles des directions.
Dans de nombreuses villes, la veille du 24 janvier, ont été organisées en soirée des « retraites aux flambeaux » réunissant des milliers d’opposants à la réforme.
Dans l’enseignement, les annonces des dotations d’horaires, les suppressions de postes qui en découlent, tombent dans les bahuts. La désorganisation totale des épreuves de contrôle continu pour le bac, l’impréparation des élèves, et la volonté de faire passer en force ces contrôles, malgré les protestations des enseignants, élèves et parents d’élèves, ont fait grimper la mobilisation, à la fois contre la réforme des retraites et contre les réformes Blanquer.
Le vendredi 24, la nouvelle journée nationale de grève et de manifestations contre la réforme Macron Philippe du système des retraites a mis toutes ces catégories dans la rue.
Le gouvernement se réunissait pour adopter le projet de loi et les ministres faisaient la tournée des médias pour marteler les « bienfaits » de la réforme de plus en plus rejetée par les travailleurs et l’opinion publique en général. Plus ils « expliquent », plus ils produisent des « textes d’étude d’impact » – le dernier compte mille pages ! – moins ils arrivent à convaincre, plus puissant est le refus de cette réforme.
Les soi-disant bienfaits de cette réforme pour les femmes sont de plus en plus dénoncés dans les cortèges de manifestants. Une des formes qui gagne en force et en sympathie, ce sont les chorégraphies des femmes sur des aires de chansons dont les paroles ont été détournées. Une des plus connues, c’est la chanson « à cause de Macron ». A Paris, comme dans d’autres villes, ces cortèges de plusieurs centaines de personnes, qui mêlent militantes féministes, organisations de femmes, comme Femmes Egalité, militant ( e ) s d’Attac, syndicalistes, animent les cortèges, et participent à des AG de grévistes qui se rendent ensemble à la manifestation.
Il y a un puissant mouvement social qui continue à grossir, sur la base du refus de la réforme des retraites, de la colère devant la volonté du gouvernement de « passer en force », et qui se renforce des mobilisations de secteurs qui se mobilisent contre les attaques qu’ils subissent, notamment dans le secteur public, mais aussi dans le secteur privé.
Dans toutes les villes où notre parti a une organisation, le tract spécialement fait pour les mobilisations du 24 et qui annonce la tenue de notre 9ème congrès a été massivement diffusé. Son titre, « une réforme massivement rejetée, une opposition qui va continuer à s’affirmer », correspond tout à fait à l’état d’esprit général et résume les nombreuses discussions que nous avons pu avoir.
PAU : 22-23-24 janvier, le flambeau de la lutte se transmet
Le stand du Parti dans la manifestation de vendredi, le « mur » de livres empilés par les enseignants devant les portes de l’académie de Pau, une vue de la manifestation avec des camarades avec le drapeau et le cortège des enseignants
Mercredi 22 janvier : 400 personnes ont manifesté aux flambeaux, en chansons, pour marquer leur opposition à la réforme des retraites. Ambiance, solidarité, détermination résument cette manifestation.
Jeudi 23 janvier : Le mépris de Blanquer sous une pile de livre. C’est plus d’une centaine d’enseignants et de militants qui ont recouvert l’inspection académique de Pau d’une pile de livre, empêchant tout accès. C’est une action symbolique pour montrer le refus des personnels d’éducation de la réforme des retraites mais aussi des projets néolibéraux de destruction de l’Ecole publique. Les enseignants restent mobilisés notamment pour refuser les nouvelles épreuves du BAC : les E3C.
Vendredi 24 janvier : 5.000 personnes dans la rue. Une grande détermination des salariés en grève, notamment de l’Education qui formaient quasiment la moitié de la manifestation. Une reprise de « A cause de Macron » par des femmes de Nous-Toutes et de l’Education Nationale, qui a eu un très grand succès.
Nous avons largement distribué notre tract et vendu notre journal, près de notre stand. En même temps, se tenait un meeting des ouvriers en grève de Sanofi sur le bassin de Lacq.
Cet après-midi, la mobilisation se poursuit autour du lycée Saint-Cricq de Pau pour protester contre la tenue des E3C, les nouvelles épreuves du BAC.
Dans l’Est :les mobilisations persistent, dynamiques et imaginatives …
STRASBOURG : Plusieurs mobilisations dans la semaine
23 Janvier 2020 : Rendez-vous au barbecue des Cheminots de Bischheim.
Une petite centaine de militants se sont retrouvés le matin devant les ateliers de Bischheim pour un barbecue de solidarité. Syndicalistes, militants politiques, travailleurs sont venus exprimer leur solidarité et leur respect pour ce long mouvement de grève des cheminots. Certains passants se sont arrêtés pour faire de même. Les automobilistes claxonnaient leur soutien. La discussion a duré un long moment, devant la porte et dans les locaux. Elle a porté sur la suite et l’importance d’élargir le mouvement au privé. Un ancien cheminot retraité est intervenu pour dénoncer les propos du directeur des ateliers annonçant une nième augmentation de productivité (reconditionner une rame TGV en moins de 130 jours). Notre camarade est allé apporter notre soutien.
23 Janvier 2020 : Une retraite aux flambeaux de la solidarité
En début de soirée, plus de 1200 personnes se sont retrouvées au centre-ville pour défiler pendant plus d’une heure dans les rues passantes. Cette marche aux flambeaux a été lancée par l’intersyndicale pour poursuivre le mouvement de manière différente et permettre à tous de participer à la mobilisation. La marche a été très animée, par des mots d’ordre et de la musique. « Pas un jour de plus, pas un euro de moins, non à la retraite à points » a été repris très massivement. « On ne lâche rien » ont crié les manifestants à la dissolution. Rendez-vous pour le lendemain.
24 janvier 2020 : Manif interprofessionnelle – On est toujours là !
L’avant-manif a été très vivante et variée.
Plusieurs actions le matin même :
La manif interprofessionnelle l’après-midi.
La manifestation a de nouveau été très massive, les gens contents de se retrouver toujours ensemble, toujours nombreux, à plus de 6000 personnes. Dynamique, colorée, imaginative, en mots d’ordre et en chansons.
Cheminots, Métallos, Bûcherons, CTS, Territoriaux, travailleurs de Punch, de Safran, de l’Agro, de la Sécurité Sociale, de la Santé et de l’aide à la personne, de l’Education, de FR3, des Géographes en lutte, Art en Grève, Inspecteurs du travail, CGT Commerce, Avocats, Gilets Jaunes, Retraités, Etudiants et lycéens, …
Les enseignants étaient présents en nombre, un cortège vers la fin de la manif, avec drapeaux syndicaux, panneaux dénonçant les mesures gouvernementales. Enseignants de primaires et de collèges du quartier de Hautepierre, dénonçant le manque de moyen pour la REP, des enseignants de lycée (Couffignal, Marc Bloch, etc.), des collégiens de Marie-Curie.
Le cortège syndical était étoffé et bruyant. Fusées de cheminots, moteur de tronçonneuses des bûcherons, musique et chansons revendicatives, mots d’ordre combatif …
Les camarades ont animé une partie du cortège. Les mots d’ordre ont été repris par un grand nombre, surtout celui de « Y a pas qu’Macron qu’il faut virer, c’est tout le système qu’il faut changer ! » De nombreux journaux ont été vendus, des tracts diffusés ; des discussions « sur comment faire céder le gouvernement, sur la suite de la lutte, … » Une expression d’une grande colère, ne pas céder devant cette politique qui nous piétine, devant la finance qui impose sa loi …
La manifestation s’est terminée place Kléber où les Femmes, déjà présentes dans le cortège, ont dansé contre la réforme de Macron, entraînant avec elles quelques jeunes de quartier et des militants.
MULHOUSE
Jeudi soir : Plus de 200 personnes ont défilé aux flambeaux contre la retraite à points, illuminant les rues du centre-ville. Les flambeaux vendus permettent de financer la caisse de solidarité pour les grévistes cheminots.
Vendredi : Environ 700 personnes ont à nouveau manifesté dans Mulhouse à l’appel des syndicats. La manif était combative et les gens affichaient leur volonté de ne pas lâcher l’affaire. Comme à Strasbourg, des femmes ont chanté et dansé sur l’air « à cause de Macron » « … les filles sont plus sous pression que les garçons, à cause de Macron, on dit révolution ! ». Elles ont entraîné des femmes dans la danse et ont piétiné des panneaux « Black Rock ».
Tours
Quelques images de la manif du soir du jeudi 23 à Tours contre la réforme des retraites à points: 1500 manifestants éclairés par des flambeaux. Le mouvement n’a pas dit son dernier mot.
De nouvelles forces apparaissent notamment chez les jeunes comme ces orthophonistes, étudiants qui prennent conscience de la fin de la solidarité entre générations si cette réforme venait à passer et de l’avenir qu’on leur prépare s’ils n’agissent pas.
le 24 janvier, ce ne sont pas moins de 3500 manifestants à l’appel de la CGT, FSU, FO et Solidaires qui ont parcouru la ville au rythme des slogans contre la réforme des retraites et de chansons détournées. L’UNSA cheminote était aussi présente.
Les étudiant-es orthophonistes ont démarré deux heures avant en arborant des pancartes au rond-point de la place de la Liberté. Ils/elles étaient salués par les automobilistes qui passaient. Ils faisaient le lien entre la non reconnaissance de leur profession (études à bac + 5 et payés à bac + 3 depuis le 1er janvier), les retraites, les attaques contre la sécu et le système de solidarité…
La force de cette manifestation c’était encore et toujours la grève très longue des cheminots, reconduite jusqu’à lundi et celle des enseignants…
La manifestation était dynamique avec les mêmes catégories professionnelles agissantes que dans les précédentes, cheminots municipaux, enseignants, retraités, agent du trésor public, ceux de la culture avaient trouvé des renforts avec des isolés, des chômeurs, employés de petites entreprises, d’associations. Les étudiants étaient aussi présents.
Le « privé » était essentiellement représenté par la grande banderole de la SKF. Les avocats qui étaient en grève toute la semaine ont manifesté devant le tribunal pour une justice pour tous.
Le Parti a diffusé son tract dans la manifestation.
A la fin la CGT a annoncé la manifestation de mercredi prochain.
Grenoble
Précédée la veille d’une marche aux flambeaux en centre-ville, à l’unisson du climat général de colère et de détermination, la manifestation du 24 janvier a mis une nouvelle fois dans la rue des milliers de personnes (17 000 selon la CGT).
Le rejet de la réforme que le gouvernement veut faire passer en force s’exprime tous les jours par de multiples initiatives dans et hors des entreprises : blocage du barrage hydro-électrique de Grand-Maison, AG, diffusions collectives sur les lieux de passages, les marchés, dans les quartiers (dans les quartiers Villeneuve-Malherbe par exemple, où se mobilisent -aux côté et avec les syndicats de la zone-, des associations comme le DAL ou Femmes Egalité), mobilisations artistiques…
Ce mouvement social extraordinaire alimente la combativité dans tous les secteurs- et s’en nourrit en retour. C’est le cas, notamment, à l’usine des sirops Teisseire où pas un seul salarié n’a pris son poste après l’annonce de 32 suppressions d’emplois dans le cadre d’une restriction du groupe Britvic. C’est le cas aussi avec la mobilisation des lycées, enseignants et parents en lien avec les épreuves de contrôle continu du bac nouvelles formule.
La diffusion du tract complétée par la diffusion du journal (28 numéros) a alimenté de nombreuses discussions : sur la situation et, avec certains sur notre parti et le congrès dont le tract annonçait la tenue.
Chambéry
Mobilisation combative également à Chambéry (plus de 3000 personnes) .
Elle s’inscrit, là aussi, dans de nombreuses initiatives et mobilisations, comme le blocage du dépôt des bus du réseau Synchro qui a paralysé les transports urbains chambériens jusqu’à la mi-journée.
Ou cette action devant une agence du Crédit agricole
La manifestation a été marquée par de nombreux slogans, panneaux et chorégraphies dénonçant, en particulier, la nocivité de cette réforme pour les femmes comme en témoigne cette photo du Dauphiné libéré :
Toulouse
Pour cette nouvelle journée de mobilisation les grévistes de la première heure et ceux qui les rejoignent ponctuellement étaient au rendez-vous. C’est donc encore une grosse manifestation qui s’est déroulé hier à Toulouse. Toujours présents, Cheminots, enseignants, hospitaliers, postiers, télécom, safran, airbus mais aussi d’autres comme OTIS, cap Gemini, CARSAT, artistes, avocats, Gilets Jaunes, une multitude de professions déjà identifiées et des travailleurs isolés d’ici ou là. Le mouvement contre la réforme des retraites est bien ancré et jouit d’un soutien important dans la population.
La manifestation était très vivante et dynamique, à l’instar de la chorégraphie « A cause de Macron » d’une centaine de femmes syndicalistes et féministes qui ont visibilisé le fait que les femmes sont les grandes perdantes de la réforme, contrairement aux discours mensongers du gouvernement. Cette initiative est en train d’être reprise partout, et c’est un moyen joyeux et rassembleur de dénoncer les inégalités femmes/hommes. Jeudi soir l’intersyndicale avait organisé un rassemblement aux flambeaux, guirlandes, lampes frontales tous les moyens d’être vus dans la nuit sur les allées Jean Jaurès (qui sont souvent dédiées aux festivités culturelles) elles étaient pleines, ce qui prouve bien la motivation de tous les opposants à cette réforme qui ont encore répondu présent vendredi. De nouvelles journées d’actions notamment mercredi jour de l’ouverture de la conférence sur le financement.
Nous avons diffusé le journal et le tract du Parti a été bien accueilli.
Bordeaux
40.000 minimum annoncés
Une nouvelle fois le nombre et la ténacité ont été au rendez-vous pour dire NON à cette contre-réforme des retraites.
Un cortège syndical important pour la CGT et la FSU qui ont visiblement mobilisé sur les lieux de travail (public comme privé) : de nombreux collèges et lycées représentés par leur banderole respective ; les étudiants et les chercheurs du CNRS étaient représentés, preuve que la retraite des jeunes mobilise et interroge gravement les premiers concernés. Cheminots, dockers et Ports et Docks très présents et nombreux après plusieurs séries de 3 journées d’action portuaire nationales.
Le barreau de Bordeaux et le syndicat S.A.F. étaient en nombre dans la manif’ (une bonne centaine en robe et masques de plâtre au visage). D’autres professions comme les hospitaliers partagés entre manifester ou faire des actions de grève sur le lieu de travail, l’hôpital, ou les pompiers étaient moins présentes, mais toujours en lutte.
La problématique spécifique des femmes se voit de plus en plus dans les manifestations : davantage de femmes de toutes générations, des tracts ou des pancartes (notamment sur la réversion), des groupes ou organisations de femmes (Femme Egalité avec sa banderole et ses mots-d’ordre n’était pas en reste aux deux dernières manif’) et des animations chantées comme « A cause de Macron » …
La répression se poursuit : 6 militants CGT de l’énergie sont convoqués au tribunal lundi 27 janvier à 16h !
Paris et région
Une très grosse manif, combative, avec un très grand nombre d’enseignants, de chercheurs, de personnels de la culture, d’étudiants et toujours des cortèges de travailleurs de la RATP, rejoints par d’autres manifestants. Les cortèges syndicaux étaient fournis : les UD CGT ont défilé en fin de manifestation. A noter aussi la participation de travailleurs d’Air France, de l’énergie, les égoutiers, sans oublier les avocats, toujours nombreux. Le cortège des féministes, avec la chorégraphie s’est encore renforcé. FO a mobilisé.
Le déploiement policier était très important et chose nouvelle, des rangées de policiers équipés longeaient le cortège sur des centaines de mètres, renforcés par des escouades le long des trottoirs.
Notre stand était bien visible et les mots d’ordre ont été scandés de façon quasi continue. Plusieurs milliers de tracts et des journaux ont été diffusés.
Le message était clair ; le combat continue.