Manifestation massive et déterminée des personnels de la Santé

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Manifestation nationale à Paris et dans un certain nombre dans d’autres villes… Jeudi 14 novembre, la mobilisation des personnels de Santé a été très importante, Comment Macron pourrait-il ne pas avoir « entendu leur colère et leur indignation » !

Depuis des mois et des mois, dans tout le pays des luttes se mènent qui pour maintenir une maternité, qui pour l’amélioration des conditions de travail dans les Ehpad, qui au niveau des services d’urgence, qui dans les hôpitaux psychiatriques, qui pour empêcher la fermeture pure et simple de tel ou tel hôpital… toutes ces luttes, qui associent de plus en plus les usagers, ont non seulement pour objectif de préserver au moins l’existant, et de l’améliorer. Toutes posent la question de l’augmentation des effectifs, de l’augmentation des moyens humains et matériel et l’amélioration des niveaux de salaire des personnels.

Cette journée nationale de mobilisation du 14 novembre, appelée par le collectif inter-hôpitaux et les organisations syndicales à laquelle a répondu l’ensemble des personnels (de la secrétaire, à l’interne et au médecin, en passant par les infirmières…) comme d’autres secteurs de la Santé a été un succès.

E.Macron a annoncé un « plan » pour répondre « à la colère et à l’indignation ». Il devrait être présenté lors du prochain Conseil des ministres, mercredi 20 novembre. Ce plan va s’ajouter aux deux précédents annoncés en leur temps par A. Buzyn avec comme objectif de tenter de désamorcer la crise à l’approche de la grève contre la réforme des retraites annoncée pour le 5 décembre. Par-delà certaines mesures qu’il comportera, pas plus que les précédents, il ne parviendra à endiguer la crise structurelle que connaît la Santé en France, malade de la course à la rentabilité et à la productivité à tout prix qui la mine et ce au détriment des intérêts des personnels et des patients.

Paris

Le boulevard Raspail (14ème), point de départ de la manifestation des personnels de la Santé ce jeudi 14 novembre, n’a pas désempli. Blouses blanches, blouses bleues, blouses vertes, blouses roses… infirmières bien sûr, ASH, aides-soignantes, brancardiers…secrétaires médicales, élèves infirmières… mais aussi internes, médecins, spécialistes, cadres des hôpitaux…, ils/elles étaient tous là en très, très grand nombre pour fustiger A. Buzin, ministre de la santé et la politique du gouvernement en la matière.

Un cortège compact, dynamique où dominait une population jeune regroupée pour la plupart derrière les banderoles des différents établissements mobilisés pour certains depuis des mois, notamment au niveau des services des urgences.

Ceux de Marseille, de Toulon, de Brest, d’Orléans, de Clermont-Ferrand, de la Rochelle, de Valence… avaient fait le déplacement, Avec les hôpitaux de la région parisienne, ils en appelaient à « Urgence hôpital », exigeant des effectifs supplémentaires, là maintenant et tout de suite, l’arrêt de la fermeture des lits, la rénovation des locaux, des augmentations de salaires… Quelques-uns accompagnés de fanfare.

« Hôpital en colère, y’en a marre de la galère » ou bien « médecins mal formés, patients en danger » et, en écho, les banderoles des collectifs d’usagers : ceux d’Orléans, de Mayenne (53), celui de la défense des hôpitaux Nord Essonne…

Toutes les organisations syndicales étaient également présentes avec banderoles et drapeaux, mais disséminées ici et là dans le flot du cortège.

Les camarades du Parti de la région parisienne ont diffusé au cœur de la manif le tract du mois de novembre « consolider et développer les mobilisations sociales ».

Les camarades du Parti de la région parisienne ont diffusé au cœur de la manif le tract du mois de novembre « consolider et développer les mobilisations sociales ».

Tours

Ce 14 novembre, journée de mobilisation dans la santé, les professionnels de santé des hôpitaux et des EHPAD qui auraient aimé se retrouver plus nombreux cette fois-ci, ont trouvé des renforts avec les étudiants en médecine et les étudiants orthophonistes.

Avec leur dynamisme, ils ont crié avec force qu’ils n’acceptaient pas aussi bien les conditions d’étude qu’on leur fait que l’avenir qu’on leur propose dans un système de moins en moins humain. Une étudiante réclamait de soigner tout le monde et non de faire des choix, critiquant les remises en cause de l’Aide Médicale d’État (AME) pour les étrangers. C’est nouveau que les étudiants en médecine se rapprochent des syndicats, voyant leur intérêt en lien avec celui des autres professionnels de santé et des patients. Autre surprise, la conférence des doyens de faculté soutenait le mouvement !

La mobilisation qui a rassemblé plus de 500 personnes était bien organisée par une large intersyndicale, CGT, CFE-CGC, CFDT, FO le Collectif inter-urgence, Sud santé sociaux et le « Collectif 37 Notre Santé en Danger » partie prenante officiellement en tant qu’organisation agissant en direction des usagers. Le collectif qui appartient à la « Coordination des Hôpitaux et Maternités de Proximité » a fait son travail en direction des usagers, et ceux-ci étaient au rendez-vous. Preuve que la situation évolue. Certains ont d’ailleurs décidé de s’impliquer dans le Collectif.

La manifestation s’est déroulée en musique avec la fanfare de médecine et s’est arrêtée devant l’Agence régionale de santé (ARS) dont la direction a été obligée d’écouter les revendications portées par les différentes catégories de manifestants: infirmières d’ EHPAD, infirmiers, étudiants, usagers… pour terminer par un dying pour matérialiser l’état de la santé.

Un goûter partagé sur la place centrale a conclu l’initiative avec un échange avec la population.

Lyon

Malgré le froid et la pluie, 2000 manifestants de la santé se sont retrouvés à Lyon pour crier leurs impossibilité de remplir leurs missions de soignants. Pompiers en grand nombre, médecins, infirmières, aides soignantes, Ehpad aussi, Smur, …tous mélangés et unis pour défendre la santé publique. Belle manifestation et beaucoup de détermination : « Au feu les pompiers, y a l’hosto qui brûle ; au feu les pompiers, y a Buzyn qui nous enfume »


Pau

Plus de 200 personnes étaient mobilisés à Pau pour la journée d’action des personnels de santé. Ils ont manifesté en bloquant le rond-point de l’autoroute durant plus d’une heure pour alerter les usagers sur la situation des hôpitaux du département. Ils sont ensuite partis en marche vers l’hôpital.

Leur détermination reste intacte pour demander davantage de moyens humains et financiers pour soigner correctement les patients.

Des infirmiers aux aides-soignantes, des secrétaires médicales aux médecins, l’Hôpital Public pousse un cri d’alerte.

A Oloron Sainte Marie, on se bat toujours pour faire revenir la maternité. Il s’agit là d’une question essentielle. Les femmes enceintes vivant près des montagnes pyrénéennes mettent plus de deux heures pour arriver, souvent en urgence, à l’hôpital de Pau. C’est la vie du bébé et de sa mère qui est en jeu.

A Mauléon-Licharre, les personnels dénoncent un sous-effectif chronique, le recours à des contractuels ou des intérimaires qui ne connaissent pas les patients. Ils réclament l’embauche de personnels pérennes sur le site de Mauléon.

La mobilisation n’est donc pas prête de s’arrêter. Le PCOF était présent avec son tract afin d’exprimer sa solidarité avec ceux qui luttent dans la santé. La journée du 5 décembre sera un nouveau temps de mobilisation.