Manolis Glézos, symbole de la résistance antifasciste n’est plus

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Le 30 mars, Manolis Glézos, une grande figure antifasciste, est décédé. À 18 ans, la Grèce vient d’être occupée par les armées hitlériennes, il décroche avec un camarade le drapeau nazi hissé sur l’Acropole. Sous l’occupation italienne et allemande, il milite dans le KKE, Parti communiste de Grèce illégal, arrêté à plusieurs reprises, il est torturé et condamné à mort.

Après la défaite du fascisme, durant la guerre civile, Manolis Glezos est à nouveau arrêté et condamné à mort comme communiste, sa peine est commuée en détention à perpétuité. En prison, il est élu en 1951 député de l’EAD (Union démocratique de la gauche), face légale du parti communiste. Il obtient, en 1954, en menant une grève de la faim, sa libération et celles des autres députés de l’EDA incarcérés. À nouveau arrêté en 1958 sous le régime Caramanlis, il est réélu député de l’EDA en 1961 et libéré en 1962. Lors du coup d’État des colonels en 1967, il est parmi les premiers interpellés et emprisonnés. Libéré en 1971, il part en exil. En 1974, la dictature renversée, il revient en Grèce, il est élu député et député européen.

Durant la période récente, il soutient dans un premier temps Syriza, mais en février 2015, quand Tsipras s’engage plus avant dans la soumission à l’Union européenne, Manolis Glézos, doyen du parlement européen, déclare dans un communiqué « entre l’oppresseur et l’oppressé, il ne peut être question de compromis, tout comme cela est impossible entre l’occupé et l’occupant. La seule solution c’est la liberté », il s’excuse auprès des citoyens d’avoir : « soutenu l’illusion que (les réformes annoncées) cela serait réellement fait » et appelle à l’insurrection.

Un acte de Manolis Glézos moins connu, lors du décès d’Enver Hoxha, il est venu à Tirana pour rappeler et saluer l’internationalisme du Parti communiste albanais (PTA) et d’Enver Hoxha qui, lors de la guerre civile grecque ont activement soutenu l‘Armée de libération et accueilli les partisans grecs dans le moment où d’autres partis communistes les avaient abandonnés dans leurs luttes contre l’impérialisme et leur avaient fermé les frontières.
Que sa mémoire ne s’efface pas.

Nils Andersson