Mobilisation massive en soutien aux inculpés, opposants aux méga bassines

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5000 venus soutenir les inculpés, à Niort, le 8 septembre

Des camarades de Bordeaux et de Tours ont participé à la grande mobilisation du 8 septembre, à Niort, en soutien aux militants poursuivis dans le cadre de la lutte contre les méga bassines. Cette mobilisation a pris un caractère national, avec des militants et des organisations venus de différents départements et la présence de responsables nationaux d’associations, de syndicats, de partis politiques. Voici la correspondance et les photos de nos camarades présents.

Le vendredi 8 septembre à Niort (79) environ 5000 personnes se sont retrouvées pour soutenir les inculpés dans un procès contre le mouvement d’opposition aux méga-bassines. Neuf personnes sont mises en examen: Julien Le Guet et Joan Monga de « Bassines non merci », Nicolas Guarrigues, porte-parole des Soulèvements de la terre mais aussi Hervé Augun, co-délégué départemental de Solidaires 79 et David Bodin secrétaire de l’union départementale de la CGT.

Les syndicalistes sont visés pour avoir déposé au nom de leur organisation respective, une déclaration de manifestation, qui a été interdite par la suite, par la préfecture. Nicolas Girod, ancien porte-parole de la Confédération paysanne et Benoit Jaunet, porte-parole de la Confédération paysanne 79 sont mis en cause pour avoir participé à un convoi de tracteurs le 25 mars. Deux militants de Bassines Non Merci sont également poursuivis. Avec ce procès, il s’agit pour les autorités politiques, pour les partisans de l’agro-business, de faire peur, de tenter d’étouffer la mobilisation contre la privatisation de l’eau et de tous les « grands projets », de criminaliser l’action syndicale et militante.

Ce 8 septembre, la préfecture de Niort avait interdit tout rassemblement et manifestation dans un périmètre incluant le tribunal judiciaire. Le tribunal administratif de Poitiers avait entériné les arrêtés d’interdiction promulgués par la préfecture.

C’est place de la Brèche, dans un grand parc, que se sont retrouvé.es toutes celles et ceux qui voulaient soutenir les prévenus. Les différentes organisations et associations y tenaient des stands, dont notre parti. Des personnalités politiques et syndicales nationales étaient également présentes ( CGT, Solidaires, FSU, Confédération paysanne, Attac, LFI, EELV …) et les prises de parole ont commencé à partir de 14h30. Ont tour à tour été dénoncés les centaines de poursuites engagées contre des militants syndicalistes, le degré de violence de la répression contre les manifestants, la criminalisation de la contestation sociale, avec les accusations « d’écoterrorisme » lancées notamment par Darmanin et l’emploi des armes, comme celles utilisées à Sainte-Soline par les gendarmes et les policiers, en mars.

Les prévenus ont, quant à eux, réaffirmé leur volonté de se battre pour la défense de l’eau et de la terre contre tous les grands groupes qui veulent les accaparer et qui les détruisent (Lafarge, FNSEA). Ils ont dit combien le soutien de la foule présente les aidait face à la répression subie.

Le parti avait dès l’arrivée envoyé son communiqué de soutien aux responsables qui nous ont répondu par un grand « merci !

Les interventions se sont terminées par un appel à la relaxe pure et simple pour tous les prévenus du 25 mars, et pas seulement pour les 9 du jour.

Une animation théâtrale a merveilleusement mis en scène l’absurdité judiciaire dans son déroulement chaotique au tribunal de Niort alors qu’il apparaissait que ce procès monté de bric et de broc ne tiendrait pas la route face à une défense au top !

La place était remplie de stands

FO 79, Sud Solidaires79, EELV, CGT 86 et sa cantine, ATTAC %, JC, PCF, la CGT, FSU, les territoriaux CGT 79 et leur immense cantine, La Conf’79 buffet + la Conf’ nationale, la Libre pensée, le Collectif contre les pesticides de Haute-Gironde, et plusieurs stands locaux des Soulèvements de la Terre, Bassines Non Merci 79, ANTIFA 79 et le PCOF33. Comme le notent les camarades qui tenaient le stand : « comme à Melle le 26 mars dernier (cf. LF 649), l’attractivité du stand par des affiches liées à la mobilisation a payé. Nous n’avons pratiquement pas cessé d’échanger et débattre avec les visiteurs : vente du dernier La Forge de septembre et de publications comme le Dossier sur le nucléaire , un dossier avec une sélection d’articles tirés de La Forge 2022-23, dossiers Kanaky, Françafrique. Et grand succès du dernier autocollant.

Une courte manifestation très festive a quand même eu lieu dans les rues piétonnes de Niort jusqu’au barrage policier devant la mairie. Seule une quarantaine de personnes a pu entrer au tribunal à 14h avec les prévenus, accompagnés par les slogans et les chansons de lutte des manifestant.es.

Le procès s’annonçait très long, mais vers 21 h, après plusieurs suspensions de séance, il a finalement été reporté au 28 novembre. Les prévenus ont tenu une défense collective et fait de nombreuses déclarations politiques, mettant notamment en cause la répression policière qui a fait de nombreuses victimes à Ste Soline.

Comme le dit le communiqué des Soulèvements de la terre, le soir même :

leur communiqué du soir : « Cet après-midi, le procès n’était « ni fait ni à faire ». À vouloir instrumentaliser politiquement le tribunal de Niort pour tenter maladroitement de marquer un coup d’arrêt au mouvement contre les méga-bassines, le parquet a produit aujourd’hui une démonstration d’amateurisme qui a abouti in extremis à 21h à une suspension du procès au 28 novembre.

Avec un dossier indigeste, trop plein de dates, de prévenus et de faits non caractérisés, le procès s’est révélé impossible à mener correctement et dans les temps. » 

Correspondance