Non à la remise en cause du droit de manifester

Déclaration du Comité de Coordination de la Conférence Internationale des Partis et Organisations marxistes léninistes : Solidarité avec la lutte des travailleurs et des masses populaires en France (décembre 2018)
26 décembre 2018
Communiqué commun : le gouvernement veut limiter le droit de manifester : c’est inacceptable !
14 janvier 2019

Communiqué

Non à la remise en cause du droit de manifester

Le premier ministre E Philippe a annoncé une série de mesures liberticides, les unes plus dangereuses que les autres, qu’il veut faire adopter rapidement à travers une loi.
Ce sont les manifestations des gilets jaunes, les déprédations et les affrontements qui les émaillent qui sont mises en avant pour justifier la remise en cause du droit de manifester. En effet, pour la première fois, des personnes participant à une manifestation non déclarée pourront être arrêtées et poursuivies devant les tribunaux. Des interdictions de manifester pourront être appliquées à des personnes sous prétexte qu’il y aurait des « raisons sérieuses de penser » que son comportement constitue une menace pour l’ordre public. Ou parce qu’elle serait en lien avec des personnes susceptibles de commettre de tels faits. C’est l’intention supposée ou les relations qui deviennent des motifs d’interdiction de manifester. Les arrestations sur le champ seront rendues plus faciles en transformant une contravention (pour port de cagoule, par exemple) en délit.
Ce sont les mêmes notions floues, interprétables à souhait, extensibles à toutes sortes de situations, que celles qui avaient été mises en œuvre au moment de l’Etat d’urgence et qui ont inspiré toutes les lois « anti terroristes ».
Avec les lois existantes, 5339 personnes ont été placées en garde à vue depuis novembre et 150 incarcérations ont été prononcées.
Le projet de loi qu’E Philippe veut faire voter s’inspire de celui d’un député de droite. C’est un discours de droite, sur le thème du rétablissement de l’ordre à tout prix.
Pas un mot sur les violences policières, sur les arrestations arbitraires.
Pas un mot sur les causes de la contestation sociale, si ce n’est de dire que le gouvernement a déjà beaucoup donné, qu’il n’ira pas plus loin et qu’il faudra se contenter du « débat national ».
Nous dénonçons ce projet de loi qui veut dissuader, par la répression et la peur, les gilets jaunes de poursuivre leur mouvement et qui menace le droit de manifester pour tous.
Nous exigeons l’interdiction des grenades offensives, des flashball et des armes létales utilisés par la police et la gendarmerie.
Nous affirmons notre soutien à toutes celles et tous ceux qui luttent contre l’injustice sociale et pour les exigences sociales : notamment l’augmentation du SMIC, des salaires, pensions et minima sociaux, le rétablissement de l’ISF, la défense des services publics. Elles recoupent celles que défendent de nombreux gilets jaunes ; ce sont celles du mouvement ouvrier et populaire et du mouvement syndical de lutte.
Paris, 10 janvier 2019
Parti Communiste des Ouvriers de France