Solidarité avec les grévistes de l’agence de presse Notimex (Mexique)

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Le syndicat de l’Agence de presse de l’Etat mexicain, Notimex, entame le 29ème mois de grève.

A l’origine de ce mouvement de grève, le plus long dans le secteur public au Mexique et sans doute dans toute l’Amérique latine, il y a la remise en cause du contrat de travail collectif par la direction, des centaines de licenciements, le refus de toute discussion de la part d’une direction qui a continué à percevoir la rémunération payée par l’Etat et a multiplié les attaques pénales contre les responsables du Syndicat Unique des travailleurs de Notimex (SutNotimex). Le site officiel de cette agence d’information dépendant directement du ministère de l’intérieur, est resté figé depuis le 8 juin 2020. Alors que la grève lancée par le syndicat est légale, reconnue comme telle, que plusieurs jugements ont donné raison aux grévistes, que 80 d’entre eux ont un jugement pour être réintégrés à leurs postes de travail, le gouvernement laisse pourrir la situation. Le président a voulu faire cesser cette grève qui touche directement l’Etat, principal donneur d’ordre de l’entreprise, à travers une proposition contraire à la constitution et aux traités internationaux, en matière de défense de la liberté syndicale. Cette manœuvre a échoué, mais les autorités restent murées dans leur silence méprisant pour les travailleurs, dont une majorité de femmes.

Cette grève a le soutien d’un large éventail d’organisations du Mexique, qui exigent le respect du droit syndical des travailleurs et de leur syndicat, ainsi que l’application des jugements qui leur sont favorables. Ils pressent les autorités à trouver un issue positive pour les travailleurs.

Il faut souligner le fait que les journalistes et la presse indépendante au Mexique sont particulièrement visés par les attentats, assassinats, enlèvements… de la part des narcotrafiquants, des escadrons de la mort liés à des secteurs de la police, de l’armée, aux responsables politiques corrompus… Le mépris affiché par le gouvernement vis à vis des salariés de l’agence de presse d’Etat ! va dans le sens de la criminalisation du travail des journalistes et de celles et ceux qui travaillent dans ce secteur.

Le 21 juin, une action de solidarité internationale a été décidée au niveau international, pour interpeller les autorités mexicaines.

Il faut une solution juste pour les travailleurs en grève de Notimex !