Solidarité avec les « quatre de Melle »: aucune sanction !

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A Poitiers, le 12 octobre, "non à la répression anti syndicale, solidarité avec les quatre de Melle"

Les « quatre de Melle », ce sont trois enseignantes, Sandrine, Sylvie, Cécile et un enseignant, Aladin, poursuivis par le rectorat, suite à leur engagement militant au moment des mobilisations contre la réforme du bac. A Poitiers, où siège le conseil de discipline et dans plusieurs villes, des rassemblement de soutien ont eu lieu.

Poitiers

Un important rassemblement a eu lieu ce lundi 12 octobre, à Poitiers, pour les soutenir. Ils doivent passer en conseil de discipline l’un après l’autre ce lundi et les jours suivants, accusés d’avoir participé activement à la lutte contre la réforme du bac. Si Sud Education en était la cheville ouvrière, l’ensemble des syndicats de l’éducation SUD, CGT, FO, SNES FSU avaient mobilisé pour ce rassemblement. Comme l’a souligné la représentante de FO, à chaque fois les rangs des soutiens ont gonflé ; la dernière fois, en juillet, ils n’étaient que 200 et cette fois-ci ils étaient un millier qui, après les prises de parole, sont partis en manifestation dans la ville de Poitiers.

L’un des quatre, Aladin, a expliqué dans quel isolement on les a mis après les avoir informés de leur suspension administrative pendant 4 mois par un simple entretien. Ils ont alors reçu un dossier de 5 rapports à lire chez eux avec une accumulation de faits non temporalisés, des accusations générales. Ils n’ont pas pu se défendre ni sur le coup ni après. L’enquête administrative, trois mois plus tard, a repris les faits reprochés dans les rapports. Ils ont été isolés dès le départ avec interdiction de rencontrer les élèves, les parents et les collègues. C’est seulement il y a un mois qu’ils ont pu avoir accès à leur dossier mais pour le conseil de discipline. La défense s’est faite à l’aveugle. Ce lundi, ils pouvaient enfin sortir de l’isolement avec ce rassemblement. Ces trois enseignantes et cet enseignant étaient visiblement très contents et renforcés de voir qu’ils étaient soutenus par de très nombreux collègues, et plus largement.

Comme l’ont dit plusieurs intervenants, il faut réagir à cette violence de l’institution, ne plus laisser personne seul face à ce broyage, car les cas de répression sont nombreux.

Les manifestants sont venus non seulement du département des Deux Sèvres, mais aussi de Périgueux, de Bordeaux, de Toulouse, du 93…, de Tours.

D’autres « réprimés », parce qu’ils et elles luttent contre la même politique, ont fait le parcours pour montrer que cette lutte était commune : Yann, un assistant d’éducation licencié à Strasbourg après avoir manifesté avec les lycéens contre la réforme Blanquer et les E 3C (Épreuves Communes de Contrôle Continu) ; Alex syndicaliste CGT licencié de la RATP qui a notamment participé au meeting interprofessionnel contre la répression, qui a eu lieu à Paris le 16 septembre, a rappelé que la répression des militants syndicalistes combatifs, s’inscrivait dans la politique de privatisation du secteur Bus de la RATP. Julien de la CGT de l’inspection du travail est venu parler du cas de l’inspecteur du travail Anthony Smith qui avait soutenu les salariées du secteur de l’aide à la personne, qui font partie des « premières de corvée », en se battant pour obliger leur direction à fournir des protections. Cela lui avait valu une sanction disciplinaire de la part de la ministre du travail, que la forte mobilisation unitaire a obligé à reculer. Comme l’a dit la représentante de la confédération CGT, Cécile Velázquez, il s’agit bien aujourd’hui d’« une guerre de classe ».

Ceux qui étaient là étaient bien convaincus qu’à travers la répression des militants, le pouvoir tente d’empêcher toute contestation de sa politique qui écrase et laisse sur le carreau des millions d’exclus, qui détruit le service public et fait grossir les inégalités.

Notre Parti était présent avec son journal qui justement fait le lien entre les différents aspects de cette politique au service du capital et met en avant les résistances et la solidarité qui se développent entre ceux qui luttent et ceux qui sont réprimés parce qu’ils luttent.

D’autres organisations politiques étaient présentes.

Nous faisons nôtres les mots d’ordre qui étaient scandés ou inscrits sur les panneaux :

Strasbourg, Carcassonne, Bobigny…Dans tous les quartiers, dans toutes les régions Non non non à la répression !

A ceux qui veulent réprimer nos collègues, l’éducation répond résistance !

Pour Sandrine, Sylvie, Cécile et Aladin, Pour la solidarité avec tous les opprimés et les réprimés !

On ne touche pas à nos camarades !

So so so solidarité avec les réprimés !

Sur des panneaux :

Melle capitale de la répression On ne vous laissera pas détruire l’école.

Correspondance et photos de nos camarades de Tours

Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes, comme à Pau, où une cinquantaine d’enseignants se sont mobilisés devant l’Inspection d’Académie. Au lycée Gaston Fébus d’Orthez, il y avait 31 % de grévistes, chiffre important. Présence à Pau de l’UL CGT de Dax (Landes).

Dans les Landes, une délégation FSU, SNES-FSU, le secrétaire départemental FO Education sont partis au rassemblement à Poitiers. A Hagetmau, tous les personnels se sont réunis et ont pris une photo pour dénoncer la répression. 

Depuis Bordeaux, organisation de bus par le SNES-FSU pour se rendre à Poitiers. 

Les enseignants d’Hagetmau (Landes)