Solidarité avec les travailleurs et le peuple de Turquie ! Démission du régime d’un seul homme Erdogan !

Succès des manifestations contre le racisme, la réaction, pour la régularisation des travailleurs et travailleuses sans-papiers
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"Je ne permettrai pas l'établissement d'un régime fasciste"

Les manifestations gagnent en ampleur en Turquie, contre le régime d’Erdogan.

L’élément déclencheur a été l’arrestation de Imanoglu, maire populaire d’Istanbul et principal adversaire politique d’Erdogan qui s’apprêtait à être désigné comme candidat du CHP aux prochaines élections présidentielles. Cette arrestation totalement arbitraire a été vécue par une grande majorité de la population, et en particulier par la jeunesse étudiante comme une attaque de plus mais surtout une attaque de trop à la démocratie. Cela dépasse bien sûr le soutien à la personne d’Imanoglu.

La colère suite au tremblement de terre et sa gestion calamiteuse par Erdogan, mais aussi et surtout le très haut niveau d’inflation et ses conséquences dans la vie des larges masses, ont entraîné l’effritement de la popularité d’Erdogan, même dans les anciens bastions, où sa base électorale se réduit.

A cela il faut ajouter la persistance d’un mouvement de grève important dans de nombreuses entreprises, dans plusieurs secteurs, malgré la répression systématique qu’exerce l’Etat, qui soutient ouvertement le patronat. Cela a également élevé le niveau de conscience dans la classe ouvrière et les masses populaires sur la nature du régime réactionnaire, anti ouvrier et anti populaire.

Le mouvement de protestation actuel s’est d’abord développé dans les grandes villes de l’ouest largement favorables au CHP, mais il s’étend bien plus largement y compris dans des villes dominées jusqu’à présent par l’AKP.

Chez beaucoup de manifestants, notamment chez les jeunes, le verrou de la peur a sauté et ils ne sont pas prêts à arrêter de participer aux manifestations, qui sont pratiquement toutes interdites et où la police utilise canons à eau, gaz lacrymogène, tabasse et fait de nombreuses arrestations.

Face à cette puissante vague de protestation qui le cible, Erdogan affiche une volonté de se maintenir coûte que coûte. Il est possible qu’il se sente conforté, au niveau international, par la politique et les méthodes de Trump et de ses soutiens milliardaires. Mais les manifestations se poursuivent, les grèves aussi.

Nos camarades du Parti du Travail EMEP, ses élus au parlement, ses militants, son organisation de jeunesse, ses médias… sont au cœur de ce puissant mouvement. Plusieurs responsables ont été arrêtés. Nous leur apportons notre soutien.

EMEP dénonce le « régime d’un seul homme » qu’Erdogan essaie d’imposer en bafouant toutes les règles du droit.

Nous reproduisons la prise de position de la Conférence Internationale des Partis et Organisations Marxistes Léninistes.

Des dizaines de milliers de travailleurs, d’étudiants, de retraités, de jeunes, d’hommes et de femmes sont descendus dans les rues de plusieurs villes de Turquie pour exprimer leur rejet du gouvernement réactionnaire de Recep Tayyip Erdogan. Le cri est unanime: démission d’Erdogan, tous et toutes, épaule contre épaule, contre le fascisme !

Ces manifestations de masse font suite à l’arrestation illégale et arbitraire du maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, et de plus d’une centaine d’autres personnes le même jour. İmamoğlu met en péril la continuité du régime fascisant d’un seul homme, Erdogan. Toutes les analyses politico-électorales s’accordent à dire qu’il gagnerait les prochaines élections présidentielles, c’est pourquoi tout est fait pour l’écarter. L’actuel président turc est loin d’envisager une transition démocratique ; en effet, il veut faire passer une réforme constitutionnelle qui l’investirait comme président à vie. L’emprisonnement du maire d’Istanbul n’est pas le seul cas ; il y a eu des dizaines d’arrestations et de révocations de maires de l’opposition, principalement dans les provinces kurdes.

Le développement rapide et massif des protestations sociales est dû au mécontentement accumulé des travailleurs et du peuple à l’égard du gouvernement, à la détérioration accélérée de leurs conditions de vie, au renforcement du caractère antidémocratique et répressif du régime.

Les élections locales de mars 2024 avaient déjà été un thermomètre de l’humeur du peuple envers le gouvernement : Erdogan avait alors subi une lourde défaite politique.

Nous exprimons notre solidarité avec les travailleurs, les jeunes et les peuples de Turquie qui sont descendus dans la rue pour affronter un gouvernement autoritaire qui, à diverses occasions et dans diverses circonstances, a eu recours aux fusils pour réprimer les manifestations ;

Nous condamnons la répression violente exercée contre ceux qui protestent ;

Nous rejetons également la tentative de criminaliser l’activité des organisations politiques, syndicales et de l’opposition populaire.

En particulier, nous exprimons notre solidarité avec les camarades du Parti du Travail, EMEP, qui une fois encore est immergé dans le torrent qui lutte pour la démocratie, la liberté et la transformation sociale.

Conférence internationale des partis et organisations marxistes-léninistes CIPOML

Comité de coordination

22 mars 2025