Solidarité avec le combat du peuple grec contre l’austérité, pour la dignité

Bravo au peuple grec. Il a résisté aux pressions et a voté « non » à l’austérité
5 juillet 2015
Les leçons à tirer du combat du peuple grec
7 décembre 2015

Notre position sur la situation en Grèce

Le « non » au référendum, à 61 %, a démontré que la majorité de la population grecque veut que cesse la politique d’austérité qui frappe essentiellement les masses populaires. Une nouvelle fois, le peuple grec a dit « non » à la poursuite des programmes d’austérité, de privatisations, de liquidation des services publics, des pensions…

Les dirigeants de la zone euro et de la troïka n’ont pas accepté cette expression de volonté populaire. Ils sont passés à un niveau supérieur dans les pressions et les agressions, organisant l’asphyxie financière de la Grèce. En même temps, ils ont encouragé la réaction grecque à se mobiliser pour faire pression en faveur de la politique qui fait payer la crise, la dette, aux travailleurs et au peuple.

Le gouvernement Tsipras, qui avait organisé courageusement ce référendum et qui avait appelé à voter « non », a engagé des « négociations » avec ceux-là mêmes qui n’ont cessé de faire monter les exigences. D’autres, comme Hollande, ont agi pour, comme ils le disent, « éviter la sortie de la Grèce de l’euro » et pour « sauver la zone euro ».

Le résultat est un plan « d’aides financières » assorti d’un ensemble de mesures qui allient austérité et mise sous tutelle de l’Etat et de l’économie grecs. C’est un « plan » qui, par bien des aspects, va plus loin que les mémorandums précédents, notamment parce qu’il est imposé à un gouvernement élu pour mettre un terme à l’austérité sans fin.

Il faut prendre le temps d’analyser et de réfléchir à tout ce qui s’est passé en quelques semaines, pour en tirer des leçons qui, on le sent bien, sont très importantes pour tous les peuples.

Prendre le temps pour tirer les leçons importantes pour tous les peuples

La précipitation et les analyses à l’emporte-pièce ne font qu’ajouter à la confusion.

Ce travail est devant nous ; il concerne tous ceux et celles, toutes les organisations qui sont engagés dans le soutien au peuple grec et qui veulent continuer à travailler dans ce sens.

Nous allons nous y atteler, mais nous pouvons dès à présent mettre en avant plusieurs questions que nous avons soulevées tout au long de ces mois de mobilisations.

La première, c’est que les enjeux de ce combat ne sont pas d’abord économiques, mais avant tout et essentiellement politiques. En effet, l’enjeu pour les tenants des politiques néolibérales, les dirigeants qui imposent le même type de politique anti-ouvrière et anti-populaire à « leurs » peuples, est de faire la démonstration qu’il n’est pas possible de faire autrement que de se plier au diktat de l’oligarchie. Ils veulent « tuer dans l’œuf » toute idée que les travailleurs et les peuples peuvent imposer une politique qui rompe avec les dogmes du néolibéralisme.

Le deuxième enjeu, c’est la construction européenne, avec notamment les mécanismes qui permettent d’imposer cette politique néolibérale, en l’occurrence l’euro et tous les traités, règles, directives… qui l’ont mis en place. La question de la « sortie de l’euro » a été au cœur des affrontements politiques. Tsipras a toujours mis en avant la volonté de son gouvernement de tout faire pour ne pas prendre la décision d’une sortie de l’euro. Il a donné de nombreux gages dans ce sens. Et, en fin de compte, cela n’a fait qu’encourager les partisans les plus déterminés à « faire payer les Grecs » à faire monter les exigences. Le résultat, c’est ce dernier plan de contre-réformes.

Cela pose une question de fond : est-il possible de changer la nature néolibérale de la construction européenne en respectant ses règles ? Nous disons clairement « non ».

Cela pose dans la foulée une deuxième question : si une politique qui rompt avec le néolibéralisme est incompatible avec l’euro et la construction européenne néolibérale, faut-il « sortir de l’euro » pour pouvoir envisager de la développer ? A cette question, nous disons qu’une rupture avec l’euro doit se préparer et ne doit pas s’improviser. Et quand nous parlons de « se préparer », nous voulons dire, avant tout, préparer et mobiliser les travailleurs et le peuple pour créer le rapport de force nécessaire pour résister et pouvoir briser les attaques de la grande bourgeoisie, de la réaction et de l’oligarchie internationale, qui a donné un avant-goût de jusqu’où elle est prête à aller pour défendre sa construction européenne, son euro, et tous les mécanismes politiques et institutionnels qui l’accompagnent.

Comme ne cesse de le répéter Hollande, la préservation de cette construction européenne et de l’euro, sont ses priorités. Il les partage avec Merkel. Quitte à sacrifier un peuple, quitte à fouler aux pieds ses aspirations, son avenir et sa souveraineté.

Le combat des travailleurs et du peuple grec contre la politique d’austérité est plus que jamais à l’ordre du jour : soyons solidaires des combats des travailleurs, de la jeunesse, des retraités, des femmes travailleuses, des paysans… de Grèce, contre la politique d’austérité et développons le combat, ici en France, contre la politique de Hollande-Valls-Macron, au service du Medef et de l’oligarchie.

 

Paris, 15 juillet 2015

Parti Communiste des Ouvriers de France