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Nous publions les informations transmises par les camarades du Parti du Travail des Travailleurs PT de Tunisie, ainsi que sa prise de position du parti.

Informations  sur la journée du 25 juillet

La date du 25 juillet correspond en Tunisie à la fête de la République. En effet, le 25 juillet 1957, l’Assemblée Constituante, élue une année plus tôt pour rédiger une Constitution pour le pays nouvellement indépendant, a décidé de mettre fin au régime royal et de destituer le roi en place, Mohamed Lamine Bey. Depuis cette date, la Tunisie célèbre chaque année ce qu’on appelle chez nous, la Fête de la République.

En 2013, en ce même jour, le député Mohamed Brahmi, qui venait juste de rejoindre le Front Populaire, a été assassiné devant chez lui par des terroristes islamistes (2è assassinat de l’année après celui de Chokri Belaïd, dirigeant du Front Populaire), ce qui provoqua un soulèvement populaire et l’organisation d’un sit-in devant le siège du parlement, qui réclamait la dissolution de l’Assemblée Constituante (à majorité islamiste, , élue deux ans plus tôt) et du gouvernement présidé par un dirigent du parti islamiste.

Au bout de trois mois de sit-in, les manifestants ont eu gain de cause et le gouvernement fut remplacé par un nouveau dont le rôle essentiel était la préparation des élections générales en 2014.

La journée du 25 juillet est devenue également celle des martyrs et célébrée par les forces démocratiques du pays.

Cette année, vu le pourrissement de la situation politique et la lutte intestine entre le président de la République (sans grandes prérogatives selon la Constitution) d’une part, et les présidents du gouvernement et celui de l’Assemblée de l’autre, des appels anonymes ont été lancés via la toile pour des rassemblements devant le siège du Parlement à Tunis et devant le siège des autorités régionales dans les villes de l’intérieur. Ces appels étaient souvent accompagnés de proclamations à caractère réactionnaire voire fasciste, tels que la dissolution de tous les partis politiques et des syndicats, l’appel à l’armée pour s’emparer du pouvoir, la suspension de la constitution etc., c’est ce qui a fait que nous avons décidé de ne pas prendre part à ce mouvement dit « du 25 juillet » sous les bannières du parti.

Des manifestations se sont ainsi organisées dans plusieurs villes regroupant quelques dizaines ici, quelques centaines là (surtout à Tunis, Sousse et Sfax). Les slogans criés dénonçaient le gouvernement et le parlement ; le président n’a pas seulement été épargné mais on le suppliait de dissoudre le parlement et le gouvernement.

En procédant le soir même à son coup d’Etat, il prétendait répondre à une demande populaire. Mais cet acte confirme que ce sont ses partisans qui étaient derrière l’organisation de ce mouvement, en vue d’aboutir à ce résultat.

Certains indices confirment que des pays étrangers étaient au courant de ce qui allait se passer. Depuis le 10 du mois, l’ambassade américaine à Tunis a exhorté les citoyens américains de ne pas se rendre en Tunisie entre le 25 juillet et le 3 août. L’ambassade de Libye a déployé de grands moyens pour rapatrier les ressortissants libyens en visite en Tunisie…

Pour ce qui s’est passé dans la soirée du 25, nous avons exprimé notre point de vue dans la déclaration ci-dessous.