Toulouse : rassemblement, le 13/2 pour le retrait total des troupes françaises du Sahel et d’Afrique

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Toulouse : Rassemblement pour le retrait des troupes françaises du Sahel et d'Afrique

Les 15 et 16 février prochains doit se tenir un G5 Sahel, initialement prévu à N’Djaména, au Tchad, mais transformé, par décision de Macron, en réunion « virtuelle », soit disant pour cause de pandémie. Quoiqu’il en soit, ce sommet se tient alors que les peuples d’Afrique se mobilisent massivement pour exiger le retrait des troupes françaises d’Afrique. Ils paient un lourd tribu en terme d’attentats, dégâts collatéraux des frappes aériennes françaises, déplacements de populations dans ces pays parmi les plus pauvres du monde.

A l’appel d’un collectif de 16 organisations, dont notre parti, une centaine de personnes se sont rassemblées samedi 13 février pour exiger le retrait des troupes françaises du Sahel et d’Afrique. Ils ont été rejoints par LO et le POI lors du rassemblement.

Ce rassemblement avait été précédé, dans la manifestation intersyndicale du 4 février, d’un point fixe avec banderole déployée le long du cortège : « Dehors troupes françaises, du Sahel et d’Afrique » action bien accueillie par les manifestants.

La banderole dans la manifestation intersyndicale du 4 février, à Toulouse


Ce samedi, ce sont 10 interventions qui se sont succédé devant un public attentif qui est resté 1h30 pour les écouter.

Après 8 ans d’intervention militaire de la France au Sahel, l’exigence du retrait des troupes devient de plus en plus  évident, en France, la situation est donc propice pour enfoncer le clou et porter cette exigence.

Nous avons fait une intervention en donnant quelques exemples sur l’organisation de la résistance populaire dans les pays et les villages de la zone du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso) des éléments transmis par nos amis du MBDHP (mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples).

Les organisateurs se sont réjouies de cette initiative qui devrait trouver d’autres prolongements.

Nous avons donné le journal à plusieurs militants des organisations signataires et diffusé notre communiqué parmi les participants au rassemblement.


Rappel des organisations signataires : les Amis du Monde Diplomatique Toulouse – ATTAC 31 – BDS Toulouse – CGT Educ’action 31 – CNT 31 – Mouvement de la Paix 31 – NPA 31 – PCOF 31 – PCRF – Partit Occitan – Secours Rouge Toulouse – Solidaires 31 – Survie Midi Pyrénées – Toulouse Anti CRA – UCL – Union des Etudiant.e.s de Toulouse.

Intervention du PCOF 31, au rassemblement du 13, pour le retrait des troupes du Sahel PCOF 31

Aucune intervention militaire impérialiste n’a libéré les peuples de l’oppression, que ce soit en Afghanistan, Irak, Lybie, Syrie. Les puissances impérialistes dont la France n’interviennent que pour préserver leurs zones d’influences et leurs approvisionnements en ressources de matières premières.

Aujourd’hui, les peuples d’Afrique notamment au Mali, Niger, Burkina Faso organisent la résistance à ces interventions et à la politique de leur propre gouvernement par des manifestations massives où ils exigent le retrait des troupes françaises au Sahel et en Afrique.

Lors du sommet du G5 Sahel, en janvier 2020 à Pau, Macron s’en est pris de façon méprisante aux dirigeants du G5 Sahel (Mauritanie, Niger, Mali, Tchad, Burkina Faso) en les mettant en demeure de faire cesser les manifestations de contestation exigeant le retrait des troupes françaises dans les différents pays.

Des manifestations qui n’ont pas cessé depuis : nous avons demandé à un ami du Mouvement Burkinabé des droits de l’homme et des peuples de nous donner quelques exemples ;

– Au Niger, comme au Mali, des marche – meeting ont été organisées à plusieurs reprises par des organisations de la société civile contre la présence des bases militaires étrangères, avec une participation active des étudiants et élèves .

Au Mali, dans les régions du Nord et du Centre, où elles sont confrontées aux attaques terroristes, les populations dénoncent la présence militaire française qui s’accompagne par ailleurs de bavures. Elles dénoncent aussi la présence des forces militaires des Nations Unies qui n’empêchent nullement les agressions des groupes armés djihadistes .

Au Burkina Faso, dans toutes les grandes mobilisations du mouvement démocratique et révolutionnaire, dans les différentes régions et localités du pays, la dénonciation des interventions militaires étrangères et françaises en Afrique est systématique. Troupes étrangères hors d’Afrique et du Burkina Faso !

Depuis 4 ans, les journées anti-impérialistes sont organisées par le mouvement démocratique et révolutionnaire et l’ODJ (Organisation Démocratique de la Jeunesse) en décembre. Y sont invitées des organisations des pays d’Afrique et sur le plan international. A ces rencontres, le thème des interventions militaires des puissances impérialistes est posé avec tous ses enjeux .

Les populations s’organisent de plus en plus face à l’incapacité des Forces de Défense et de Sécurité à assurer leur sécurité contre les attaques terroristes. Dans les villages les gens mettent en place des groupes d’autodéfense pour assurer leur protection. Ce phénomène existe au Mali, au Burkina et au Niger .

Les populations du Lorum n’en peuvent plus de fuir , et d’être à la merci des groupes armés. Le 23 décembre 2019, dans le chef lieu du Lorum s’est tenu un conseil de guerre. Le service d’ordre était assuré par une centaine de personnes armés de fusils. Sous la coordination des organisations de la société civile (syndicats, associations de femmes, mouvement burkinabe des droits de l’homme et des peuples , ODJ, etc …)

Voici quelques exemples des actions des organisations , des peuples et de la jeunesse superbement ignorés par la presse bourgeoise.

Poursuivre cette guerre, c’est s’enfoncer dans l’engrenage des attentats, des opérations de « nettoyage » qui « dérapent ».

C’est sous traiter cette guerre à des régimes réactionnaires qui s’agrippent au pouvoir.

C’est alimenter toutes les divisions et les conflits dans ces pays.

C’est en France, lancer des campagnes de recrutement en direction des jeunes.

C’est consacrer au bas mot un milliards d’euros aux opérations «extérieures ».

C’est entretenir une conception coloniale des rapports entre les peuples.

C’est continuer à pousser à l’accaparement des terres et des richesses minières du sous sol par une minorité de profiteurs et de grandes entreprises étrangères, au détriment de la masse des paysans pauvres, des jeunes paysans chassés de leurs terres.

C’est empêcher les peuples de prendre en mains leur avenir.

Pour ces raisons nous exigeons le retrait des troupes françaises du Sahel et nous exprimons notre solidarité avec les peuples d’Afrique qui l’exigent également.

Chacun de nous ici présent peut et doit expliquer et convaincre autour d’elle, de lui, de la nécessité de revendiquer nous aussi aux cotés des peuples d’Afrique le retrait des troupes françaises du Sahel et d’Afrique