Un discours d’autopromotion et de relance sur le dos des travailleurs

13 juin : contre le racisme et les violences policières.
14 juin 2020
Le 16 juin, tous les personnels de la santé étaient dans la rue pour exiger des augmentations de salaires de 300 euros, des moyens, maintenant !
17 juin 2020


Le discours de Macron, du 14 juin, a largement tourné autour d’une autocongratulation de son action depuis les premiers jours de confinement. Il a annoncé la fin du régime spécial en Ile de France et l’ouverture des cafés et restaurants, comme la preuve de la première victoire sur le virus.

Les promesses d’augmentation de salaires pour les travailleurs et travailleuses de la santé sont renvoyées aux négociations du « Ségur » et les travailleurs des autres métiers de « première ligne » qui avaient été salués comme essentiels sont complètement oubliés. La priorité, c’est la relance de l’économie, sans « revenir en arrière », sans taxer les riches et le capital, en maintenant le cap néolibéral, du travailler plus, produire plus, pour assurer la « reconstruction » qu’il a annoncée plus écologique et plus sociale. Mais sa conception du social est celle que ses ministres déroulent depuis, c’est celle qui consiste à donner le feu vert aux entreprises pour baisser les salaires, augmenter le temps de travail, rogner des jours de congés et les déplacer, multiplier le recours au CCD, à l’intérim, au « prêts de main d’œuvre »… débarrassés des limites qui les encadraient un peu, jusqu’à présent. Tout cela, au nom de la défense des emplois, en la faisant payer aux travailleurs eux-mêmes. C’est la logique des « accords de performance collective » qui se multiplient.

Macron était attendu sur la question des violences policières et du racisme, suite aux manifestations qui exigent justice et des mesures contre les propos et comportements racistes. Il a apporté son soutien à la police et à la gendarmerie et a balayé les accusations, en les attribuant aux « forces communautaristes et séparatistes ». Il a tenu à préciser : « La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire. La République ne déboulonnera pas de statue ». Les syndicats de police, qui étaient montés au créneau pour fustiger le ministre de l’intérieur qui avait fini par parler des violences et du racisme dans la police, et l’accuser de « lâcher la police », le préfet de police de Paris qui leur a donné raison, jubilent !

Macron a donné rendez-vous en juillet pour une nouvelle intervention, après les municipales et s’est projeté non seulement jusqu’à la fin du quinquennat, mais à sept ans !

En attendant, les personnels de la santé et les soutiens seront nombreux dans les rassemblements du 16 juin pour rappeler l’urgence de l’augmentation des salaires et des moyens.