Une « feuille de route » pour le patronat qui n’éteindra pas la lutte de classes

Du refus à voter Macron… à la construction des résistances à sa politique
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Ca y est le gouvernement a fait connaître son « programme de travail pour rénover notre modèle social ». Présenté par Edouard Philippe, premier ministre issu de la droite LR, et Muriel Penicaud, l’ex DRH de Dassault et de Danone- devenue Ministre du Travail, cette « feuille de route » a un air de déjà-vu.  « Jeune » président, « jeune » 1er ministre, mais, au final, donc, de bien vieux refrains. Les travailleurs et les peuples connaissent depuis bien longtemps ces recettes éculées et savent ce qu’il en coûte. Nous n’en sommes, bien sûr, encore qu’aux grandes lignes, aux « têtes de chapitre », mais la mise en scène et le scénario ont eux aussi déjà été maintes fois rodés : de grossières provocations pour commencer avec des « fuites » dans le Parisien mises en avant comme autant de « casus belli » pour les syndicats, puis démentis et assurances à  gogo en direction des syndicats.

Il y aura, nous assure le Gouvernement, rien moins qu’une cinquantaine de réunions en tout entre le 9 juin et le 21 juillet, puis une autre série de concertations d’août à début septembre ! Des réunions en bilatérales pour la plupart, pour éviter tout « front » syndical. Des réunions sur le cahier de revendications du Medef :  « barémisation des dommages et intérêts » attribués par les prud’hommes en cas de licenciement abusif, fusion des CE, CHSCT et délégués du personnel en une seule instance représentative du personnel, et au cœur du dispositif, la priorité à  l’accord d’entreprise qui pourrait déroger à des accords de branches pour fixer le niveau de certains avantages comme les primes… Et peut-être même une extension du referendum d’entreprise à l’initiative de l’employeur.

S’ils espèrent avec la « concertation », pouvoir désamorcer par le haut la contestation sociale et ne pas se retrouver dans la situation du gouvernement précédent au moment de la loi El-Khomri, Macron et son nouveau gouvernement d’union nationale cherchent également à éviter toute « fronde » parlementaire. Ils comptent sur la majorité présidentielle que devraient conforter les prochaines élections législatives et couperont court en faisant voter, en amont, un projet de loi d’habilitation permettant au gouvernement de légiférer par ordonnances. Plus besoin de l’arme impopulaire du 49.3 !

Mais les travailleurs le savent : « réformer le droit du travail pour qu’il réponde aux besoins des entreprises et aux attentes des salariés » n’est pas possible. C’est ou l’un, ou l’autre. Parce que c’est seulement dans leur propagande qu’il n’y a plus ni classes sociales, ni intérêts contradictoires. La lutte de classe s’aiguise des deux côtés, avions-nous dit au moment de la loi El-Khomri. Elle continuera à s’aiguiser, avec les prétentions toujours plus grandes du patronat et les résistances de la classe ouvrière et du monde du travail.

C’est ce que nous mettons en avant dans le numéro de juin de La Forge : il n’y a pas eu de trêve sociale pendant la période électorale et il n’y aura pas d’Assemblée nationale « à même de travailler à  transformer les exigences sociales en réalités, par des prolongements législatifs aux luttes, aux mobilisations et aux propositions des salariés et de leurs organisations syndicales » telle que l’appelle de ses vœux un communiqué confédéral CGT. Il n’y pas d’autres voies que celle de la mobilisation, le renforcement de l’unité et de la solidarité de classe.

C’est d’autant plus nécessaire qu’après la réforme du Code du travail, s’enchaîneront celles de la formation professionnelle, des retraites et de l’assurance chômage !

Alors oui, comme nous le disons également dans La Forge de juin : « ne perdons pas de temps pour combattre la politique de Macron » !

 

La réaction et la guerre aux sommets, qui ne feront pas taire les résistances ouvrières et populaires

Le sommet de l’Otan a été le révélateur des tensions qui montent entre les grandes puissances. Trump a laissé une traînée de poudre dans le sillage de sa tournée au Moyen Orient. Dans ce contexte, Macron et Merkel n’ont plus qu’un mot à la bouche : « l’Europe de la Défense » ! Et le terrorisme continue de frapper malgré tous les dispositifs militaires et policiers, la surveillance et l’état d’urgence et toutes les lois sécuritaires qui se succèdent…

A l’opposé de cette escalade dans la casse sociale, de cette politique de militarisation et de guerre, des murs élevés entre les peuples et des Etats policiers dans lesquels on veut nous enfermer, il y a les luttes des travailleurs et des peuples.

Celle des ouvriers de GM&S et de la population qui les soutient. La grève des conducteurs de camions citerne, les mobilisations dans la santé comme dans d’autres secteurs dont nous rendons compte dans les colonnes de La Forge.

Et sur le plan international, la grève des prisonniers politiques palestiniens qui par leur courage et leur détermination ont obligé pour la première fois depuis longtemps, Israël à satisfaire un nombre important de leurs exigences. Les mobilisations sociales qui se développent en Tunisie. Le vaste mouvement de contestation qui secoue la région du Rif, dans le nord du Maroc, depuis sept mois et qui ne cesse de s’amplifier en réponse à  la pauvreté, au chômage et à l’injustice sociale.