Le 9 : des manifestations de rentrée combatives. Correspondances de Blois, du Cher (Bourges…), de Grenoble, Lyon, Paris, Pau, Strasbourg, Toulouse, Tours

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manifestation du 9 octobre à Blois

Le 9 : une bonne mobilisation de rentrée

La manifestation interprofessionnelle et intersyndicale du 9 a été une bonne manifestation de rentrée. Les chiffres avancés par les médias sont parfois grotesques (surtout à Paris), mais c’est surtout le message envoyé par ces dizaines de milliers de manifestants partout en France qu’il faut apprécier. Un message de rejet d’une politique « pour les riches et les patrons », et quand on y ajoutait, « pour les marchands de canons », on était très bien compris.

Les secteurs les plus mobilisés et les impactés par la politique de Macron et de son gouvernement étaient là : la santé, les enseignants, notamment les jeunes profs des lycées et collèges et de la voie pro, les agents de Pôle emploi, les personnels de la fonction publique territoriale, les retraités.

Personne n’a la moindre illusion sur un « changement de cap » et tous les militants (e )s savent qu’il va falloir continuer à mobiliser, à organiser la résistance, car les effets de cette politique ne font que se cumuler. Le caractère de classe de la politique de Macron qui suinte de toutes ses déclarations, quand il se lâche, revient sans cesse dans les discussions.

Une réflexion souvent entendue, notamment dans les secteurs où les conditions de travail se dégradent à grande vitesse, c’est « Ca finira par péter ». C’est dit comme une évidence et c’est même attendu. La conscience qu’il faudra passer à un rapport de force plus élevé pour arracher les exigences grandit.

C’est ce que nous avons pu vérifier dans les nombreuses discussions, dans les cortèges, avec nos diffuseurs de tracts. De l’intérêt pour la brochure sur la Kanaky (« Il faut en parler plus, c’est important ») et pour nos ouvrages récents – La Guerre civile en France, de Marx, L’Histoire du PCb de l’URSS.

Le seul « regret » : ne pas avoir eu le journal d’octobre.

A Paris, les hospitaliers ont rejoint la manifestation en cortège, les salariés de pôle emploi s’étaient rassemblés le matin pour dénoncer les coupes sombres prévues dans les effectifs ; ils ont également manifesté dans le cortège de l’après midi de plusieurs milliers de manifestants.

La CGT avait fortement mobilisé et Sud avait également beaucoup de banderoles, souvent intersyndicales, dans ses rangs.

Les travailleurs de la RATP venus en plus grand nombre que dans les précédentes manifestations (SNCF) sont visiblement conscients que la direction veut elle aussi, se débarrasser du statut et généraliser la concurrence.

 

 

La banderole de tête à Paris

 

La CGT de l’institut Gustave Roussie de Villejuif

 

Grenoble

Les enseignants dans la manifestation de Grenoble

 

L’unité syndicale a favorisé la mobilisation. Aspiration à se battre ensemble que l’on a retrouvée, par ailleurs sur les banderoles dans toutes les villes de la région (« Salariés public/privé, retraités, jeunes privés d’emploi : Tous ensemble ! » à Gap où ont défilé plusieurs centaines de personnes » ; « Revendiquez dans l’unité public et privé jeune et retraités » sur un calicot de la manifestation de Chambéry où ont défilé plus de 1000 personnes).

Le défilé a réuni du monde -entre 2500 et 3000 personnes (tout comme les autres villes de la région, grandes – plusieurs milliers à Lyon, Clermont-Ferrand, Valence- ou petites puisque parfois plusieurs rassemblements avaient lieu dans les départements -400 personnes à Bourgoin-Jallieu…)

Autre caractéristique : la combativité, que nos camarades ont pu, en particulier, mesurer avec la reprise des mots ordre. Ceux qui figuraient au dos du tract national ont tous eu un grand succès. Ils ont parfois été adaptés : « de l’argent pour la culture et pour les MJC… «  quand nous sommes passés devant une MJC du centre-ville, sachant qu’une autre MJC dans les quartiers Sud -celle de Prémol qui avait accueilli l’exposition sur la Nakba-, est en ce moment mobilisée contre une menace de chômage partiel de ses salariés, voire de dépôt de bilan. La question des salaires et des retraites, des services publics « pas pour faire du fric », était au cœur des revendications Le lien est fait avec beaucoup de colère entre l’austérité des budgets sociaux et l’argent distribué « au patrons, aux actionnaires et pour faire la guerre »

La vente du journal (même si, malheureusement, il était trop tôt pour disposer de l’édition d’octobre sortie le jour même) et des différents brochures (Kanaky, Mai 68) a donné lieu à de très riches discussions autour de la situation, mais aussi autour de questions de fond comme la « réindustrialisation » et d’autres, alimentées par le mot d’ordre qui figurait à la une du n° de septembre (« Pour une rupture révolutionnaire »).

Le tract diffusé la veille pour mobiliser pour la manif avait été bien apprécié.

 

Lyon : 6500 manifestants

Lyon

Lyon

Gros cortège syndical – CGT FO, Solidaires-compact, joyeux, bien sonorisé. Des jeunes. Une bonne manifestation de rentrée avec beaucoup de banderoles du privé, des banderoles des syndicats et des cortèges des travailleurs de la fonction publique, beaucoup d’enseignants, les personnels des écoles, cantines, la santé…

A Villefranche : 400 manifestants, même ambiance.

2000 personnes ont défilé à Nancy, salariés, retraités et étudiants.

A Epinal ce sont 800 personnes qui ont défilé. Plus d’entreprises représentées qu’auparavant, avec une bonne délégation de la santé, et des services publics.

Les salariés de L’entreprise Viskase (de Thaon les Vosges) était présents avec leur banderole pour dénoncer les 92 licenciements prévus.

Toulouse

Toulouse

Toulouse

8000 manifestants selon les organisateurs, à l’appel de CGT, FO, FSU, Solidaire UNEF UNEL. Des partis politiques, étaient aussi présents. Parmi les manifestants, beaucoup de retraités, en nombre aussi des enseignants vent debout contre les attaques du gouvernement et les surcharges de classes, des travailleurs des impôts, les cheminots, des traminots, Cap Gemini, Continental, Airbus, la Poste les télécoms, l’énergie.

Une manifestation assez massive où nous avons distribué le tract mensuel et fait connaitre le journal.

Pau

A la table du parti, signature de la pétition pour la libération des enfants palestiniens emprisonnés apr Israël

Les travailleurs, les jeunes et les retraités se sont mobilisés à Pau. 2500 personnes ont répondu présents à l’appel principalement de FO et de la CGT. Cette manifestation aura vu un imposant cortège étudiant venue depuis la faculté au départ de la manifestation. Les retraités, sont venus en nombre.

Notre parti a fait une table qui a connu un certain succès: des journaux vendus, une centaine de signatures pour la libération des enfants palestiniens ont été récoltées et nous avons eu de nombreuses discussions intéressantes à notre table.

Tous les militants avec qui nous avons discuté attendent avec impatience une continuation de la lutte contre la politique générale du gouvernement.

Un prochain rendez vous est fixé le 16 octobre lors du rassemblement à Mourenx contre les émissions de produits toxiques de Sanofi. L’accueil positif à notre article du journal d’octobre, tiré sous forme de tract, que nous avons diffusé à notre table, le 9, montre que cette question est très importante.

Cher

9 octobre un succès encourageant pour les 4 manifestations dans le Cher à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU. A Bourges 1000 manifestants grévistes et retraités en nombre. Dans la manif, les banderoles des services publics, hôpitaux, et du privé Michelin, MBDA et  celle du collectif des usagers contre la fermeture des postes et la réduction des heures d’ouverture. Les drapeaux des forces politiques, PCF, LO, PCOF, et des associations comme Attac. Le mouvement de la paix diffuse le tract d’appel à la manifestation du 14 sur la base aérienne d’Avord contre les armes nucléaires et pour la ratification par la France de leur interdiction. La manifestation se termine par une forte et vibrante internationale  en écho à la montée des nationalismes.

 

La manif « escargot » à Vierzon

Vierzon : mobilisation des personnels de santé

à Vierzon une manifestation de 800 manifestants dont nombre d’ouvriers métallurgistes et retraités innove avec une opération escargot en centre ville. Elle se termine par un pique nique géant au milieu de la rue devant l’hôpital où les grévistes campent et ont initiés un référendum populaire. contre la fermeture de la maternité.

Succès pour les mobilisations de St Florent et St Amand Montrond.

Tours

Ce mardi 9 octobre ce sont près de 3000 manifestants qui ont défilé à l’appel de la CGT, FO, la FSU et Solidaires ce qui est un bon niveau de mobilisation. Les grèves ont entraîné des perturbations dans certains secteurs: les bus, des écoles, certaines étant fermées d’autres au service minimum; des cantines scolaires, des crèches étaient fermées.
Les territoriaux étaient nombreux mais aussi les hospitaliers. Les cheminots sont arrivés à une centaine, actifs et retraités. Il y avait aussi des salariés du privé organisés comme à SKF ou bien des isolés de différentes boîtes. La CGT de la mutualité avait mobilisé une trentaine de salariés, affolant la direction d’une EHPAD qui a envoyé les gendarmes à domicile pour tenter de réquisitionner les grévistes mais qui n’a pas entamé leur détermination .

Peu avant c’étaient les magistrats avocats et greffiers qui protestaient contre la réforme de la justice en cours sur les marches du Palais de justice dénonçant dans le projet de loi une » justice payante et un tout numérique délirant ».

Blois

Le 09 Octobre à Blois, c’était toute la journée! Très tôt le matin, elle a commencé par une distribution de tract à l’entrée et à la sortie du péage, à l’appel de l’union locale Cgt. Plus d’une trentaine de militants-es se sont retrouvés au petit matin devant les barrières du péage. Il y avait parmi eux des militants et salariés de l’hôpital, de la poste, de l’éducation nationale, des transports et du secteur privé (métallurgie, le commerce, l’agro-alimentaire etc …). Cette initiative a été saluée par les automobilistes et les chauffeurs routiers au son des klaxons et des messages de soutien «on est avec vous», «continuez», «vous avez raison», «ne lâchez rien». S’en est suivi une distribution de tracts sur le rond-point appelé du « Cap’ciné » accompagnée d’un barbecue revendicatif où un grand nombre de militants avait rejoint les lèves tôt. Environ 80 personnes étaient réunies autour de ce barbecue.

Une opération escargot s’est mise en place pour rejoindre le point de départ du cortège à 14H30.

La manifestation est partie avec un peu de retard, vu le nombre, autour de 1 500 manifestants ont traversé le centre-ville de Blois, au son de «plus d’argent pour les salaires et les pensions», plusieurs prises de parole, tout au long du parcours, ont eu lieu, notamment celle des retraités devant la permanence du député Fesneau (élu sous l’étiquette LREM et président du groupe Modem à l’Assemblée).

C’était une journée de mobilisation et de manifestation pleine et réussie pour ce que l’on nomme une journée de rentrée, l’exaspération des jeunes, des retraités, des chômeurs et des travailleurs s’est véritablement ressentie.

Le parti a distribué le tract du mois et les discussions avec l’ensemble des acteurs de cette journée ont été riches et empreintes d’une volonté de remettre ça.

 

Près de 3000 personnes à Strasbourg, près de 1000 à Mulhouse, 500 à Belfort

Strasbourg : C’est derrière la banderole unitaire (CGT, FO, Solidaires, FSU, UNEF, FIDL et UNL) « RESISTANCE » que plus de 3000 manifestants ont battu le pavé à travers la ville. Contents de se retrouver après l’interruption de l’été, interruption des manifs, mais pas des luttes (Les Grands Moulins de Strasbourg en lutte contre les restructurations, qui sont venus en nombre derrière leur banderole – l’opposition au GCO – la lutte d’entreprises de la métallurgie, etc.).

Au niveau CGT les syndicats suivants ont appelé et se sont retrouvés dans la manif : Syndicat CGT de la CTS, Syndicat CGT PUNCH, Syndicat CGT Eurométropole, Syndicat du LIVRE et FILPAC CGT, Syndicat CGT des agents territoriaux, L’USTM CGT du Bas-Rhin, les Unions locales CGT du Bas-Rhin, Syndicat CGT des hôpitaux universitaires de Strasbourg, Syndicat CGT de la Poste et d’Orange, Syndicat d’entreprise de Safran, etc.

On retrouvait également des banderoles et drapeaux de l’éducation nationale, contre la casse du lycée professionnel, des étudiants d’archéologie, des salariés territoriaux, de l’Eurométropole, de la Finance, du commerce, transport, énergie, les travailleurs sociaux et médicaux, les ATSEMS, … Les retraités sont venus nombreux porter leurs revendications et défendre le système de retraite. La jeunesse était présente également et avait un cortège très animé. Les militants anti-GCO étaient également présents.

L’été n’a pas démobilisé les travailleurs et les militants. Face à la situation actuelle la question du modèle social a été posé. Le Parti a distribué le tract mensuel et a vendu des journaux. La « une » du journal de septembre attirait le regard. Alors que le gouvernement est en train de « réorganiser ses troupes », le mouvement est bien présent et important. Le succès de la manifestation laisse présager de nouvelles mobilisations massives. Rien n’est réglé et l’esprit de résistance et de contestation existe.

Mulhouse : L’intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires, a appelé à la manif Place de la Bourse.  Les 1000 manifestants ont fait du bruit dans la ville, manifestant contre la casse sociale.

Belfort : près de 800 personnes présentes à 10h devant la Maison du Peuple, dont une belle participation de retraités. CGT, FO, et présence des organisations politiques, LO et PCF, ainsi que de FI. Des interventions ont eu lieu à la fin de la manif par la CGT, FO, FSU, Retraités et Hôpitaux CGT. La Forge a été vendue.