1er Mai, c’est ensemble, dans la rue, malgré la police ! Commentaires, photos, vidéos (Est, Centre, Région parisienne, Rhône Alpes, Sud Ouest…)

Foyers, centres de rétention, sans-papiers : des mesures immédiates contre la bombe sanitaire ! Appel collectif
28 avril 2020
Déclaration du Parti du Travail de Tunisie, sur le 1er Mai
4 mai 2020

Pour ce Premier Mai en France, le gouvernement avait décidé qu’il n’y aurait pas de manifestation, le moins de rassemblements possible, sans tenir compte des mesures de distance physique, des masques portés par un grand nombre de celles et ceux qui voulaient participer à des actions collectives.

C’est un choix politique, une volonté d’empêcher l’expression de la contestation de sa politique ; celle qu’il a menée avant l’épidémie – et qui avait mis des centaines de milliers de manifestants dans les rues, notamment le Premier Mai dernier – et celle qu’il veut imposer aujourd’hui, pour satisfaire les exigences patronales.

Le patronat veut aller loin, vite, et sur tous les fronts, pour imposer l’allongement du temps de travail, une flexibilité totale des horaires, la possibilité de disposer des congés… au nom de la nécessité de « relancer ».

Le gouvernement se cale sur cette ligne pour organiser le « déconfinement », poussant à la reprise du travail, tout en multipliant les mises en garde en matière de précautions sanitaires. Mais ce Premier Mai, son souci n’était pas de faire respecter les distances et les gestes barrière, mais d’empêcher l’expression de la contestation ouvrière et populaire dans la rue, de façon collective.

Beaucoup d’initiatives ont été prises la veille, y compris des rassemblements avec banderoles, dans des hôpitaux qui continuent à manquer de moyens humains et matériels et où une partie du personnel poursuit la mobilisation commencée avant la pandémie. Comme l’ont dit certains : « on n’oublie pas », ni le mépris, ni les coups de matraque, ni les gaz lacrymogènes…

Pour de nombreux enseignants, la question de la reprise des cours ne passe pas dans les conditions actuelles : eux non plus n’oublient pas que le « creusement des inégalités sociales » ne date pas de la période du confinement, où de nombreux élèves des milieux populaires ont « décroché ». Ils ne supportent pas que des Macron ou des Blanquer mettent en avant ce type d’argument, alors que la politique qu’ils ont imposée n’a fait que creuser les inégalités, détruire l’accès pour tous et toutes à un enseignement de qualité et promouvoir la sélection.

Beaucoup de militants ont tenu à afficher, par des banderoles, des dessins, des panneaux… accrochés à leurs balcons, fenêtres, le long d’une palissade… leur volonté de donner à ce Premier Mai son caractère de classe. Quelques UL, des UD, ont appelé à des rassemblements, et il faut le souligner et les féliciter, mais il manquait un appel clair dans ce sens, au niveau national.

Notre parti a soutenu les initiatives collectives, même limitées, et il a travaillé à leur concrétisation. Cela a permis que dans plusieurs endroits, des militants de différentes organisations se retrouvent, pour des rassemblements, de petits cortèges…

Fait significatif, observé dans plusieurs villes : les porteurs de drapeaux, ou de grands panneaux, étaient systématiquement ciblés par les policiers, qui dressaient immédiatement des contraventions, sans égard aux documents de « sortie autorisée ». Des camarades en ont été victimes. L’expression politique, dans la rue, est devenue un délit ! Le droit de manifester et de se rassembler est nié.

Beaucoup de personnes, empêchées d’accéder aux points de rassemblement, ont tenu à accrocher leurs panneaux, leurs affichettes, le long de palissades, ou de les coller. C’est une activité à encourager : cela fixe un objectif aux prochaines « sorties autorisées ». Nos affichettes, rassemblées ont eu du succès et leur contenu reste d’actualité.

Région parisienne

Toutes les initiatives prises sur Paris ont été entravées par l’intervention quasi immédiate de la police. Un certain nombre d’appels avaient circulé ces derniers jours, pour se rassembler « en respectant les distances physiques », à différents endroits de Paris et à Montreuil.

Place de la Bastille, l’URIF CGT a fait une intervention, à laquelle participait P. Martinez. Place de la République, la présence massive de policiers tout autour de la place, a empêché les personnes qui voulaient se rassembler d’accéder à cette place symbolique. Plusieurs militants ont été très rapidement ceinturés et plusieurs ont été verbalisés et arrêtés. La police a occupé la place et ses alentours tout au long de la journée.

Même chose, place Gambetta, où le rassemblement n’a pas pu se développer, ce qui n’a pas empêché la police de verbaliser à tour de bras. Idem, pour le rassemblement prévu devant l’hôpital Bichat.

Une trentaine de personnes ont pu se rassembler et manifester pendant une vingtaine de minutes, place de la mairie du 11ème arrondissement. Notre parti a participé à l’organisation et au déroulement de cette action, avec des militants d’Ensemble, de LO, et des personnes venues sur la base du « bouche à oreille ». Deux camarades ont été verbalisés, visiblement parce qu’ils avaient le drapeau, pour l’une, et une pancarte, pour l’autre. Nos camarades avaient aussi « décoré » les environs avec des affichettes, qui ont été enlevées par la police, tout de suite après son intervention. « C’est bien qu’on l’ait fait » disaient plusieurs militants, « et qu’on l’ait fait ensemble ».

Sur Massy, l’UL CGT a organisé un rassemblement particulièrement réussi, qu’elle a filmé. Cette intervention devant l’hôpital Jacques Cartier a été minutieusement préparée : regardez la vidéo, tout est dit !

Le rassemblement de Montreuil avait été annoncé depuis plusieurs jours, notamment par des affichettes. Il devait avoir lieu au centre ville, à 15h. Même déploiement policier omniprésent. Beaucoup de personnes s’étaient organisées pour y participer, comme en témoignent les très nombreuses pancartes qui ont été accrochées dans toute la ville. Nos camarades y ont participé.

Dans un quartier de Montreuil des camarades ont animé un joyeux cortège dans leur rue. Voici leur témoignage : « Entre Vincennes et Montreuil, nous avons collé une affichette sur les portes des immeubles alentour pour appeler les voisins du quartier à manifester en ce 1er Mai particulier. Déjà la veille, durant l’animation quotidienne que nous maintenons depuis le 19 mars, nous avons invité les voisins à sortir aux fenêtres et sur les balcons pour accompagner le chant révolutionnaire italien Bella Ciao. Avec une voisine chanteuse de chorale, à midi pile en ce 1er Mai 2020, nous avons longé les deux rues principales du quartier et entonné Bella Ciao avec les moyens du bord, dont le mégaphone que le parti nous a prêté. Heureuse surprise, une trentaine de personnes, parents et enfants compris, ont répondu au rendez-vous. Joie, solidarité avec les personnels soignants, de la distribution (nous avons un petit Franprix sur la rue) et surtout ce 1er Mai que nous avons fêté ensemble dans ce quartier où, géographie impose, les couches populaires corésident avec des couches plus aisées de la population. »

A Argenteuil, les camarades ont distribué le tract dans les boites à lettres de cités et ont mis des affichettes au monument dédié à Rino della Negra. Des affichettes ont également été collées à Bourg La Reine, à Plaisir…


Pau et région

Le rassemblement de Pau a été lancé par un appel aux organisations de gauche paloise et aux militants syndicalistes. Notre parti a beaucoup œuvré pour que ce rassemblement ait lieu. Les militants ont, sur place, organisé le rassemblement, après avoir prévenu tout le monde du lieu et de l’heure en réfléchissant à l’endroit le plus propice. Cela tombait bien, le marché des halles était ouvert ce jour là.

Une vingtaine de personne a répondu à l’appel. Etaient présents des militants du PCF, NPA, de notre parti, de Fédération de la Chimie CGT. L’Internationale a été entonnée par les manifestants. Avec l’arrivée de la police (BAC puis renforts de fourgons de CRS), le groupe a dû se disperser après des contrôles d’identité. La presse locale s’est fait l’écho de ce rassemblement. Plus que jamais nos revendications ne sont pas confinées.

Nous avons préparé ce Premier Mai par le collage des affichettes et l’installation de banderoles, à des endroits passants de la ville.

dans la petite ville de Morlanne, le 1er mai a été préparé par un tract local incitant à se rendre devant l’EHPAD pour applaudir les personnels et exiger des moyens pour l’Hôpital et les EHPAD. Il a été bien accueilli par ceux avec qui nous avons pu en discuter. Le mauvais temps a eu raison de la mobilisation mais nous nous sommes retrouvés à cinq devant l’EHPAD à applaudir et entonner bella ciao à la trompette.  Des voisins directs de l’EHPAD sont sortis sur leurs balcons faire du bruit avec nous

Ce type de mobilisation dans lieux de vie autour de mots d’ordres clairs et concrets est à approfondir. On peut y trouver des soutiens inattendus.

Toulouse et région

La veille, avec un temps orageux, nous avons installé 3 guirlandes avec affichettes devant une boulangerie, sur l’entrée d’une promenade qui mène à la poste et devant la poste. Les affichettes devant la boulangerie où il avait affluence à ce moment-là, ont été lues et des personnes ont approuvé. Cela a permis les discussions, dans lesquelles nous avons insisté sur la nécessité d’exprimer nos exigences, le 1er Mai. Une femme a dit « oui car après les applaudissements, on va voir ce qui va se passer … »

Aujourd’hui le vent et la pluie avait eu raison de certaines affichettes mais les rares promeneurs intrigués s’arrêtaient pour lire. En tout cas, elles n’ont pas été enlevées, malgré le passage de la police municipale qui se gare à coté et revenait de sa tournée quand on installait les guirlandes.

Hier soir à l’heure d’affluence d’Intermarché (commerce qui attire beaucoup de monde) des camarades et des amis sont allés poser 150 tracts (entre 2 éclaircies et pare-brise sec !) sur le parking et ont « alimenté » les voitures présentes.
Finalement, nous avons appris que des militants ont essayé dans certains quartiers de faire quelque chose et qu’ils ont, pour certains, regretté le manque de concertation. Nous allons coller les affichettes qui nous restent dans les jours prochains (quand il fera beau) sur tous les espaces qui le permettent.

Des affichettes ont également été collées à Carcassonne.

Bourges

Nous avons couvert la place Malus des affichettes du parti devant la bourse du travail. L’UD CGT du Cher avait opté pour une vidéo, des photos de militants avec panneaux et des des prises de parole du 1er mai, le tout sur internet. Des initiatives ont été prises dans les différentes villes du département, comme l’accrochage de banderoles le 1 Mai de la CGT de l’hôpital G Sand de Chezal, avec ce commentaire secrétaire du syndicat : « Ni oubli ni pardon ! On lâche rien !! Bon 1er mai à toutes et tous. »

Blois

La veille du 1er Mai, une grande banderole a été accrochée au siège de l’UD du Loir et Cher. Le lendemain, un rassemblement a eu lieu, devant l’immeuble : FR3 a filmé :

lien vers la vidéo du 19-20 entre 12min22 et 12min55:

https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/emissions/jt-1920-centre

Tours

L’action collective du « collectif notre santé en danger 37 », que nos camarades ont contribué à organiser, a eu lieu devant le marché de Saint Pierre des Corps

Bordeaux

Accrochages et affichages de nos affichettes et distribution du tract

Grenoble et région

Dans le quartier de la Villeneuve une trentaine d’habitants se sont retrouvés ce matin pour marquer le 1er mai. Nous camarades du quartier y participaient.. Avec protections d’usage, un défilé a été organisé derrière une banderole : « De l’argent pour l’hôpital, pas pour le capital », mot d’ordre scandé  dans les allées de la Villeneuve, applaudis des fenêtres. Des jeunes du quartier avait préparé toute une série de calicots qui ont été  pour la plupart installés au grand carrefour de Malherbe, devant la Cpam «matraques partout, masques nulle part», devant la Caf «de l’argent pour les précaires, pas pour les actionnaires», la Direccte «patrons assassins, ministère du travail complice» et également devant Pôle Emploi «les métiers le plus exposés sont les moins bien payées». D’autres initiatives étaient  prévues en fin de matinée et en début de soirée dans les quartiers Sud. Dans d’autres quartiers, des tentatives de défilés ont été empêchées et sur les quais de l’Isère, une trentaine de personnes ont été verbalisées et  plusieurs embarquées. Quelques militants de Sud et de la CNT ont été placées en garde à vue.

Grand Est

1er mai 2020 à Strasbourg et en périphérie

Difficile ce 1er mai de se retrouver pour manifester ensemble ! Beaucoup d’organisations locales ont appelé à manifester sur balcon ou aux fenêtres et sur les réseaux sociaux.

Notre comité du parti a envoyé courrier et messages à tous nos amis pour les appeler à SORTIR les revendications là où c’était possible.Les affichettes du parti pour le 1er mai ont eu un écho très positif ; elles expriment les revendications de la période actuelle et concrétisent le ressenti depuis deux mois de confinement.

Se retrouver ensemble dans la rue était donc limité, car éparpillés dans des quartiers différents, dans les communes à la périphérie de Strasbourg, ou dans des villages plus éloignées. Limité mais possible, et dans certains endroits nos militants et amis ont entrepris de sortir les exigences dans la rue.

Quartier de Hautepierre

Diverses initiatives ont eu lieu sur le quartier de Hautepierre.

Plusieurs guirlandes d’affichettes du Parti ont été mises à différents endroits dans le quartier par camarades et amis : au terminus du tram, devant le théâtre de Hautepierre, sur la place du marché, près de la Maison de quartier. D’autres ont été scotchées dans les entrées d’immeubles.

Le comité Louise Michel d’Egalité a apposé des affichettes d’Egalité sur les vitres de l’arrêt de Tram de l’hôpital de Hautepierre, où il y a beaucoup de passage. Dans plusieurs mailles les adhérentes ont scotché des affichettes dans les entrées d’immeubles. Des affichages de l’amicale CNL ont également eu lieu dans différentes entrées, avec des revendications sur le logement social.

Bischheim est une commune de la « banlieue » strasbourgeoise. Les camarades ont pu imprimer une bonne soixantaine d’affiches et d’affichettes en couleurs et des tracts. Ils se sont concertés avec des amis et ont convenu ensemble du lieu d’intervention : le carrefour central de la ville, près de la Mairie. Un endroit fréquenté qui relie le nord et le sud de l’agglomération et l’est et ouest de la commune. Un endroit où se trouvent de nombreux commerces et services (Pharmacie, Boucherie, Poste, Supérette, etc.). Entre 14 h et 15h, deux guirlandes revendicatives et des affiches sur carton ont été accrochées au carrefour et sur une partie de l’axe principal de la ville. Les occupants des voitures, arrêtées au feu rouge, lisaient, des passants répliquaient « Ah oui c’est le 1er mai, on n’y avait pas pensé ». Puis camarades et amis ont poursuivi vers les ateliers SNCF pour faire un collage « multicolore » et ont donné plusieurs tracts aux passants curieux qui s’approchaient, respectant les distances, mais échangeant rapidement avec nous. Plus d’une centaine de tracts a été mis dans les boîtes aux lettres non loin de là.

Lors de ce collage, nous avons rencontré un militant CGT qui « faisait sa manif » à lui tout seul à travers les rues de la ville, avec un gilet fluo CGT. Nous ne savions pas qu’il habitait dans la même commune ;nous nous rencontrions lors des manifs à Strasbourg. Il était très content de voir qu’il n’était pas le seul à sortir dans la rue, et nous étions tous très heureux de pouvoir échanger ensemble à l’occasion du 1er mai.

DIDF Ailleurs à Strasbourg, les amis du DIDF ont fait une intervention avec pancartes et drapeaux sur les balcons en famille. La manif sur le balcon a également fait la joie des enfants qui ont fait flotter les drapeaux.

Dans différents villages

A 25 km de Strasbourg, une affiche manuscrite a été posée dans un endroit très passant pour les promeneurs et de manière très visible : « Merci aux soignants et à tous les indispensables de notre survie. De l’argent pour l’hôpital et le social, pas pour le capital. 1er mai journée internationale des travailleurs » ; De la fenêtre ouverte d’un camarade, les notes de l’internationale se diffusent dans l’espace voisin.

Dans un autre village, plus près de Strasbourg, des amis syndicalistes se sont « promenés » avec des gilets CGT.

A la CGT l’imagination et l’esprit de riposte étaient au rendez-vous, même s’ils se sont principalement exprimés sur les réseaux sociaux, par des selfis, des banderoles et des affiches aux fenêtres ou sur les façades d’immeubles… Les militants des syndicats mobilisés dans les dernières luttes et dans la lutte actuelle pour des moyens de protection, le maintien des salaires, étaient particulièrement actifs (Punch, Supra, Santé et services sociaux, enseignants, …). Ils ont fait le lien entre la mobilisation actuelle et celle du « jour d’après ».


1er mai dans le département des Vosges.

Une mobilisation par affichages des panneaux du Parti a eu lieu à différents endroits, devant une mairie, sur des grillages de jardin. Les camarades ont aussi mobilisé le réseau syndical. Les revendications se sont exprimées largement sur les réseaux sociaux, des banderoles et pancartes aux fenêtres : Retraites, salaires, protection des travailleurs, … le mot d’ordre « De l’argent pour l’hôpital pas pour le capital » a été repris à maintes reprises.

Être seul ou confiné n’est pas synonyme de ne rien faire. Chacune et chacun était actif sur son lieu d’habitation, mais ensemble pour la même lutte. La colère vis-à-vis de la responsabilité du gouvernement dans cette crise a pu s’exprimer.

Avignon

Pas d’initiatives syndicales collectives sur Avignon, mais des syndicalistes, des militants du Café citoyens et du Collectif de l’eau qui ont voulu marquer le 1er mai malgré tout. Affichettes sur des panneaux et chez un commerçant, banderole devant le magasin Biocop… : des occasions de discuter !  Et un calicot en solidarité avec les 136 salariés de Gerzat (63), tous licenciés depuis le 13 février 2020, après la fermeture de l’usine de production de bouteilles d’oxygène médicale Luxfer.