9 Mai : les travailleurs de la fonction publique dans la rue

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A l’appel de l’ensemble des fédérations de fonctionnaires beaucoup de monde dans les rues de différentes villes ce 9 mai 2019 pour dire non au projet de loi de « transformation de la fonction publique » qui doit commencer à être discuté dès lundi à l’Assemblée nationale.

Cette nouvelle « réforme » vient coiffer et compléter en quelques sortes toutes celles en cours dans les différents secteurs liés à la fonction publique (Enseignement, santé, administration des impôts et autres services de l’Etat…). Elle va encore aggraver les conditions de travail de tous ces salariés et contribuer à laminer toujours plus les services publics (E. Macron n’a pas renoncé à la suppression des 120 000 postes de fonctionnaires prévus).

Paris

A Paris, de Denfert-Rochereau jusqu’aux Invalides, l’unité syndicale s’affichait en grand avec les premiers secrétaires des différentes confédérations et une foule de drapeaux rouges, oranges, bleus, violets… quelques fois mêlés.

Une manifestation qui s’est déroulée dans une ambiance aux antipodes de celle du 1er mai où les forces de l’ordre n’ont fini par se montrer qu’en toute fin du parcours.

Beaucoup de personnel de la santé et d’enseignants. La FSU, fait peu fréquent qui mérite d’être souligné, avait mobilisé très largement. De jeunes enseignants visiblement du 1er degré, très remontés contre la « réforme Blanquer ». Quelques lycées étaient aussi présents avec leur banderole spécifique propre à leur bahut.

La CFDT en nombre tout comme l’UNSA. Solidaires, à différents endroits du cortège, en particulier derrière les banderoles des services des urgences de différents hôpitaux. Tout comme la CGT, très mobilisée et en nombre aussi derrière les ballons des différentes unions départementales de la région parisienne.

Pour certains secteurs (ville de Paris par exemple) les cortèges s’affichaient en intersyndicale avec banderole et drapeaux.

Les militants du parti ont pu diffuser le tract mensuel de mai dans tous les cortèges de la manifestation.

Galerie de photos de la manifestation du 9 mai à Paris

Massy

Le matin dans certaines villes de banlieue comme à Massy par exemple, les organisations syndicales locales ont organisé des rassemblements et manifestations avec la présence notamment de parents préoccupés par les conséquences de la réforme Blanquer.

Pau

2000  personnes se sont mobilisées à Pau à l’occasion de cette journée fonction publique. Gros cortège CGT. Présence importante de FO et de la FSU. Faiblesse de la CFDT. UNSA était assez présent mais a défilé avec la CFDT.  Grosse présence enseignante (Mourenx, Orthez Pau).

A Mont de Marsan, 550 à 800 personnes. Faible mobilisation au final. Grosse mobilisation enseignante et des hospitaliers. Discours devant l’hôpital, l’inspection académique et les impôts.

Diffusion de 300 tracts du PCOF.

Photos du rassemblement et de la manifestation de Pau

Strasbourg

Ensemble contre la réforme de la fonction publique et de l’éducation nationale

C’est quelques 2000 personnes qui ont manifesté sous une pluie battante à l’appel de 9 syndicats CGT, SUD, Solidaires, SNES, FSU, FO, UNSA, CFTC, CFDT.  Il y avait la présence de bon nombre de syndicats CGT du service public : Education Nationale, Equipement, Territoriaux, Hôpitaux Universitaires, Ehpad, Université, Poste, Télécom, Finances, etc. Quelques militants d’entreprises privées étaient présents et également bon nombre de retraités.

Ce fut une protestation importante contre les réformes touchant l’ensemble du service public.

Les agents territoriaux dénonçaient la réforme qui supprime les acquis et bloque l’avancement des carrières, donnant davantage de pouvoir à la hiérarchie.

Les soignants réclamaient plus de personnel et se dressaient contre les conditions de travail dégradées et leur salaires dépréciés. Une protestation qui atteint l’ensemble de la fonction publique jusqu’aux agents des finances qui dénonçaient la grande surcharge de travail entraînant des heures supplémentaires non payées (64% d’emplois supprimés)

Dans l’éducation nationale du 1er et second degré, le taux de grévistes variait entre 14% et 18% (chiffres du rectorat de Strasbourg, publiés dans les DNA). La grogne est importante contre les EPSF (Etablissements publics de savoirs fondamentaux, suite au regroupement projeté des écoles, collèges et lycées) qui « nuisent à la qualité des rapports de proximité entre parents et école » déclare une syndicaliste de l’UNSA au journaliste DNA, et de dénoncer le devoir de réserve qui est « une façon de nous museler »  et principalement l’éducation nationale.

Les camarades présents dans le cortège apportaient leur soutien et avaient des discussions denses. La rencontre d’un ami, ancien enseignant aujourd’hui à la retraite, a montré l’écœurement et la colère devant la situation qui défavorise les jeunes des milieux populaires. Il dénonçait Parcoursup mais aussi la tendance à la privatisation de l’éducation et la sélection à la sortie des collèges. Tous les collégiens n’auront pas la même chance ; si le collège est bien noté, tout va bien. Mais sinon, le jeune n’aura presque pas son mot à dire quant à l’orientation. « Tout cela est une question de finance. La poignée de milliardaires qui possèdent plus que la moitié des revenus de la planète n’a pas ces problèmes-là ».

Une enseignante d’un lycée technique portant une pancarte « fonctionnaire pas actionnaire » a débattu avec un camarade sur la nouvelle réforme de l’éducation qui allait enlever une grosse partie d’enseignement général aux élèves préparant un CAP (entre autres), ne leur enseignant plus les matières pour développer leur culture et niveau ce réflexion, pour en faire ainsi des « robots » pour la production. Et de conclure avec elle « c’est le capitalisme, et il faut changer ce système ».

Toulouse

8000 personnes environ présentes pour contester les attaques contre les services public à Toulouse.

Tous les syndicats représentés, CGT, Solidaire, FSU, FO, UNSA, CFDT, CFTC, chaque syndicat composant un véritable cortège significatif d’une réelle mobilisation. Parmi les manifestants une écrasante majorité d’enseignants des différents niveaux. Les jeunes instituteurs et institutrices des écoles primaires étaient en grand nombre notamment ceux qui exercent dans les quartiers populaires comme le Mirail mais aussi les enseignants de collèges de la ville comme de la périphérie qui témoignaient de leur présence avec une banderole et des enseignants de Lycée pro.

Parmi les mots d’ordre :

« L’école n’est pas une entreprise, l’éducation n’est pas une marchandise ! »          

Les jeunes instits s’inspirant parfois des rythmes de mots d’ordre trouvés par les gilets jaunes pour y calquer leurs propres revendications :

« on est là … même si Blanquer ne veut pas, on est là ! »

ou

« C’est qui les casseurs, c’est la rectrice … »

ce qui donnait un pôle combatif dans la manifestation.

L’hôpital Marchand (hôpital psychiatrique), des services de la ville de Toulouse dénonçant les manques d’effectifs, des personnels de la fac ou des musées et des territoriaux, douanes, aviation civile étaient aussi présents ainsi que la poste et les télécoms.

Une réussite numérique et des pôles de combativité avec mots d’ordre chez les enseignants qui témoignaient de leur mobilisation et de leur détermination.

Photos de la manifestation de Toulouse

Tours

La manifestation du 9 mai à Tours contre le démantèlement de la Fonction publique à l’appel des organisations syndicales a rassemblé 1500 à 2000 participants. Outre les annonces du gouvernement concernant la Fonction publique, les raisons étaient nombreuses pour battre le pavé, tant les attaques déjà en cours contre le service public sont multiples et violentes.

Sur Tours et la région, plusieurs secteurs sont en lutte : l’aide à l’enfance mise à mal par les appels d’offre était devant ; une banderole intersyndicale du CHU suivait les hospitaliers des urgences et de la réanimation pédiatrique en grève contre leurs mauvaises conditions de travail, les nombreux arrêts maternité, maladie ou pour burn-out non remplacés ; ils étaient suivis par la psychiatrie de Chateau-Renault, l’enfant pauvre de la santé avec les EHPAD.

Tous les secteurs de l’éducation participaient avec les enseignants du primaire toujours sur le qui-vive du fait de la loi Blanquer, les collèges et lycées et même l’enseignement supérieur. Néanmoins, les enseignants du primaire étaient moins nombreux que le 19 mars, dans l’expectative sans doute par rapport aux annonces d’E. Macron, mais sans trop y croire… la colère toujours très présente. Les enseignants des lycées agricoles appelaient même à passer la nuit dans leurs établissements pour dénoncer les dégradations des conditions d’accueil et d’apprentissages. Et on voit des banderoles devant de nombreuses écoles, dénonçant la loi Blanquer.

Dans les rangs des manifestants, on peut citer aussi les municipaux, les agents territoriaux, les agents des impôts, de l’énergie… tous voient déjà leurs conditions de travail se dégrader, se précariser et les embauches de travailleurs contractuels toujours de plus en plus nombreuses.

L’organisation local du parti dans la perspective de ce 9 mai, avait diffusé un tract spécifique se faisant écho des luttes local en cours notamment à l’hôpital.