Allemagne : mobilisations massives contre l’AfD

Depuis les révélations d’un site d’information, le 10 janvier, sur la tenue d’une réunion de représentants d’extrême droite à Potsdam, dont des membres de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), et de leur discussion autour d’un plan d’expulsion massive d’étrangers, des dizaines de milliers de personnes manifestent dans les grandes villes et les villes moyennes, quasi quotidiennement. Les manifestations atteignent des chiffres record : 350 000 à Berlin, 250 000 à Münich, 1,4 million pendant le week-end du 20 et 21 janvier.

La cible des manifestants est clairement le parti d’extrême droit, l’AfD, qui renforce son audience électorale. Pour beaucoup de manifestants, cette réunion et le thème – l’expulsion des étrangers – qu’ils soient immigrés, étrangers, demandeurs d’asile, ou citoyens allemands « insuffisamment intégrés » – rappellent les thèses et la politique nazie. Pour beaucoup, l’AfD est un parti néo nazi qu’il faudrait interdire. Ils s’inquiètent également de ce qui se passe dans les partis de la droite conservatrice, dont certains responsables ont également participé à cette réunion. L’aile la plus droitière de la CSU (la CDU de Bavière) est en train de quitter ce parti, pour en créer un « nouveau parti » qui est prêt à passer des alliances avec l’AfD.

Le chef de la coalition qui gouverne le pays (SPD, Verts, Libéraux), Scholz, a participé à une de ces manifestations, appelant les autres responsables de partis « à prendre fermement position contre l’extrémisme »… Mais il n’envisage pas de changer la politique de la coalition, qui provoque de nombreux et profonds mécontentements, une aggravation brutale des conditions de vie des larges masses, de la paupérisation des travailleurs, sur fond de crise économique, d’inflation très élevée, d’envolée du coût du logement, de dégradation du système de santé…

Une situation qui présente de nombreux points communs avec celle de notre pays et qui montre l’importance des positions et des combats de classe à mener contre le système capitaliste impérialiste, qui fait payer sa crise, ses guerres aux travailleurs et aux masses populaires et qui devient toujours plus réactionnaire.