Alors que le Gouvernement en était encore à justifier l’absence de masques et de matériel de protection, y compris pour les « premiers de corvée », Anthony Smith, inspecteur du travail, avait été mis à pied pour avoir tenté d’accomplir sa mission de protection de la santé des salariées d’une association d’aide à domicile.
Cette mise au pas d’un inspecteur, alors que la pandémie du coronavirus était au plus haut, a suscité un vaste mouvement de colère et de soutien. Le 21 juillet jour de sa convocation devant la commission disciplinaire, l’intersyndicale a organisé un rassemblement qui a réuni des centaines de personnes pour exiger l’arrêt des procédures à son encontre. Les interventions se sont succédé toute l’après-midi: dirigeants syndicaux (CGT, Solidaires, FO, FSU, CNT Syndicat de la magistrature..) forces politiques, associations.
La commission de discipline a proposé trois mois d’exclusion ou une mutation d’office. C’est E. Borne, la nouvelle ministre du Travail, qui tranchera. Elle n’a certainement pas l’intention de désavouer sa prédécesseure, alors que les impératifs de relance des profits aiguisent l’agressivité du capital. La mobilisation va se poursuivre !
Le communiqué de l’intersyndicale :
Mardi 21 juillet à 12h30, l’intersyndicale CGT, CNT, FO, FSU et SUD appelait à la grève les agents du ministère du travail et à un rassemblement à 12h30 à PARIS devant la DRH en soutien à Anthony convoqué devant la commission administrative paritaire réunie en formation disciplinaire.
Dès la fin de matinée 500 manifestants venus de nombreuses régions : Centre, Occitanie, Aquitaine, Pays de Loire, Nord, Grand Est et région parisienne notamment se sont réunis devant la DRH du ministère du travail pour exiger la réintégration d’Anthony au sein des services. Ils étaient soutenus par des représentants syndicaux de l’Aradopa, l’association employeur des aides à domicile au soutien desquelles est intervenu Anthony. Une trentaine d’intérimaires de RANDSTDAT étaient également présent dans le rassemblement.
Les organisations interprofessionnelles de la CGT, l’URIF et l’UD 93 notamment étaient représentées et Philippe MARTTINEZ est intervenu devant les manifestants pour dénoncer la doctrine du gouvernement sur l’absence de masques et d’équipements de sécurité nécessaires à la poursuite des activités vitales telles que l’aide à domicile.
Bernard THIBAULT est lui intervenu en tant que membre du BIT pour lire le texte qu’il présentait devant la CAP. […]
Cette manifestation reflétait l’étendue du soutien à Anthony (plus de 145000 signatures de la pétition lancée il y a trois mois). De nombreuses travailleuses et travailleurs de toutes professions ont tenu à être présents et un représentant du Syndicat de la Magistrature a pris la parole pour soutenir l’inspection du travail et dénoncer l’action du ministère qui a consciencieusement agi pour empêcher la saisine de la justice dans cette affaire.
La présence de travailleurs premiers et premières de corvée a été particulièrement applaudie et saluée par les différents intervenants et a donné son caractère de lutte et de classe à se rassemblement.
Un concert d’applaudissements et de klaxons a marqué le départ
pour la commission paritaire d’Anthony accompagné de l’intersyndicale, […]
Sourds à la mobilisation des premiers et premières de corvée, des agents du ministère du travail et au soutien immense que cette procédure honteuse a suscité, l’administration a voté en faveur de deux sanctions alternatives : soit une mesure d’exclusion temporaire sans traitement de trois mois, soit une mutation d’office.
La volonté de l’administration est claire : tuer professionnellement notre camarade et mettre au pas l’ensemble de l’inspection du travail. La volonté et la revendication des manifestants est intacte : La réintégration d’Anthony SMITH et l’abandon de toute poursuite disciplinaire jusqu’à la décision de la ministre et au-delà s’il le faut.