Vendredi 7 avril, en début d’après-midi, après trois semaines d’occupation de la tour Semmaris, le centre névralgique du MIN de Rungis, les discussions entre la préfecture du 94, la Semmaris représentée par son directeur, le secrétaire général du MIN, d’une part et d’autre part la CGT se sont conclus par un accord :
– établissement par la préfecture de récépissés avec autorisation de travail pour les 128 grévistes.
– remise de tous les récépissés par la préfecture jeudi 13 avril aux représentants de la CGT.
– dépôt de l’ensemble des dossiers en préfecture.
– accord validé par les autorités, contresigné par la Semmaris au bas du listing des grévistes avec leur « nom de passeport » et leur « nom de travail » (allias).
– levée du piquet de grève dimanche 9 avril.
Cette dernière semaine, après le barbecue de la solidarité de dimanche, en présence notamment de P. Martinez, secrétaire général de la CGT, aura été décisive.
La détermination des grévistes ne fléchissant pas, une solidarité active et militante impulsée notamment par la CGT 94 très présente et efficace, et par-delà toutes les contradictions bien réelles en cette période électorale au sein de l’administration, le ministère de l’intérieur a fini par donner son feu vert à la régularisation de ces travailleurs sans papiers « qui bossent ici, qui vivent ici ».
La pression des militants de la CGT sur les employeurs pour les obliger à signer les CERFAs (document employeur permettant la régularisation) n’a jamais cessé. Ainsi le lundi 3 avril, c’est l’agence d’interim Triangle de Créteil (94) qui était envahie pour récupérer les documents employeurs pour 5 des grévistes. Quelques jours avant, c’était l’entreprise Global-service à Paris qui avait été « visitée ».
Le vendredi 7 avril, l’accord avec les autorités signé, la CGT, qui avait réussi depuis quelques jours à caler une rencontre avec la société Derichebourg repartait avec 8 autres CERFAs qui venaient s’ajouter aux 13 déjà signés.
Comme l’on dit et répété les militants CGT en charge du piquet de grève, y compris avec les récépissés dans la poche, la CGT n’en a pas fini avec les employeurs.
Ce vendredi à l’annonce de l’accord, la joie a explosé dans ce hall de la tour Semmaris. A peine P. Jaloustre responsable du collectif « travailleurs migrants » de l’Ud 94 et un des principaux animateurs de la grève, venait de terminer son intervention annonçant la victoire que les téléphones sonnaient au pays pour annoncer la bonne nouvelle. De nombreuses familles « là-bas » sont maintenant soulagées, sachant leurs enfants libérés du poids de la « clandestinité », pouvant mener une existence normale et de ne plus être obligés d’aller au travail en rasant les murs.
La fête s’est poursuivie tard dans la soirée avec la venue de membres du groupe HK où très vite tout le monde et toutes les musiques se sont mêlées.
Les 128 grévistes sans papiers ont tous adhéré à la CGT.