Encore des dizaines de milliers de manifestants contre la loi « immigration »

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L’opposition à la loi « immigration » a mis des dizaines de milliers de personnes (150 000) dans les rues, dans quelque 160 villes, à l’occasion des manifestations du « 21 janvier ».

Plusieurs appels ont été lancés pour cette journée et de nombreuses organisations qui avaient déjà manifesté le 14 se sont à nouveau mobilisées.

« C’est dangereux » : c’est un constat largement partagé, vis-à-vis de cette loi qui vient s’ajouter au climat général de la « montée de la réaction », dont font partie Macron et son gouvernement. C’est ce que cette loi a cristallisé, aussi bien du point de vue de son contenu que dans la façon dont elle a été élaborée et comment elle a été « votée ».

D’où la joie de voir « qu’il y avait du monde », de la combativité dans les cortèges des organisations qui se battent et continueront à se battre contre cette loi.

D’où le sentiment qu’il faudra continuer plus fort, plus nombreux, et pour toutes les organisations qui se battent déjà sur le terrain, la compréhension qu’il faudra se battre encore plus contre les conséquences concrètes de cette loi. Les déclarations de certains responsables politiques de collectivités territoriales (mairie, département…) sur leur volonté de « ne pas appliquer la loi », devront se concrétiser.

Cette fois, artistes, intellectuels, dirigeants des partis politiques, organisations démocratiques, organisations de défense des droits des immigrés, avec ou sans papiers, confédérations syndicales,  et de très nombreuses personnes venues à titre individuel… ont manifesté leur refus de cette loi réactionnaire de plus, ont dénoncé la reprise par le gouvernement et sa majorité des thèmes de l’extrême droite. La remise en cause du « droit du sol », et le conditionnement de prestations sociale, qui touchent les plus pauvres, les plus précaires, notamment les femmes élevant seules des enfants, les « 110 000 étrangers concernés par cette mesure, ont fait sortir dans la rue les militants des associations qui agissent sur le terrain, les travailleurs et travailleuses sociales, les enseignants qui constatent quotidiennement les dégâts de cette politique sont venus à titre individuel, ou comme militant des RESF, ou comme militants syndicaux.

Beaucoup sont aussi venus pour dénoncer le refus de régulariser les travailleurs et travailleuses sans-papiers, celles de l’aide à la personne, celles et ceux de l’hôtellerie… toutes celles et ceux qui ont été les « premiers de cordée », du temps de l’épidémie, ceux du nettoyage et de la collecte des ordures, des abattoirs… qui sont sortis, notamment lors du mouvement contre la réforme des retraites. C’est pourquoi, les cortèges de travailleurs sans-papiers, ont été fortement applaudis, ceux là même qui étaient déjà très mobilisés pour le 14, et qui ont contribué à son succès. Les collectes organisées par la CGT, de solidarité avec les grévistes du mois d’octobre, toujours en attente de régularisations, continuent, y compris en province.

Les étudiants étaient également mobilisés, souvent en solidarité avec leurs camarades étrangers qui sont menacés de devoir payer des sommes hallucinantes pour pouvoir étudier.

Le caractère raciste de cette loi a également été dénoncé, qui touche en fait tous les étrangers, femmes et hommes, qui vivent ici.

Si le Conseil constitutionnel va certainement retoquer plusieurs dispositions de la loi – Macron et Darmanin eux-mêmes ont reconnu qu’elle contenait des dispositions « anticonstitutionnelles ! il n’y avait pas beaucoup de manifestants qui pensaient que le Conseil constitutionnel allait rejeter cette loi. Les expériences passées, notamment celle de la réforme des retraites, y contribuent. Des appels à la mobilisation le 25 janvier, avec des appels à la grève ont été lancés par des syndicats d’enseignants et d’étudiants.

Correspondances des camarades de Toulouse, Carcassonne, Grenoble, Tours, Paris, Pau, Bourges, Blois, Strasbourg (actualisé le 23 janvier)

Manifestation contre la loi Darmanin à Toulouse, le samedi 20

C’est une belle manifestation qui s’est déroulée ce samedi 20 janvier à Toulouse, près de 5000 personnes ont répondu à l’appel d’une multitude d’organisations politiques, associations, syndicats.

Les syndicalistes notamment CGT étaient présents en nombre conséquent dans le cortège, ce qui témoigne de l’ancrage de la défense des travailleurs-ses immigres comme collègues de travail et de lutte : Ils bossent ici, ils vivent ici, ils restent ici, ils se battent ici à nos côtés. Bien sûr présents aussi en nombre les militants de RESF, du DAL, de la CIMADE, de la LDH toutes celles et ceux qui quotidiennement répondent aux défis posés par la difficulté de vivre ou survivre pour les immigrés, avec ou sans papiers,  et leurs familles.

Un cortège important de solidarité avec le peuple palestinien avait pris place dans cette manifestation, avec les exigences de solidarité avec le peuple palestinien, comme il le fait chaque samedi et la dénonciation des guerres impérialistes qui obligent tant d’hommes, de femmes, d’enfants à fuir leur pays.

Beaucoup de personnes étaient venues aussi en famille, d’autres arboraient des pancartes artisanales, les mots d’ordre étaient repris massivement. Cette manifestation dynamique, animée et offensive est une première riposte solidaire contre cette loi raciste et à la montée de la réaction et une réponse aux idées racistes de l’extrême droite .

Carcassonne

Environ 250 personnes ont manifesté ce dimanche contre la loi immigration. De nombreuses organisations, dont certaines ne se manifestent pas habituellement, étaient représentées à travers leurs militants militants : syndicaux, associatifs, politiques. La prise de parole commune était pertinente, concise. Le tract mensuel du parti a été diffusé, avec au verso l’appel à la solidarité de la CGT IdF pour le mouvement des travailleurs sans-papiers en cours.

Grenoble

Une semaine après la 1ère et combative manifestation du 14 janvier, et avec la même détermination à faire tomber la loi « asile et immigration », nous nous sommes retrouvés à plus de 3000. Le mouvement syndical des salariés CGT, CFDT, FSU, Solidaires, CNT avec leurs drapeaux et gilets respectifs, celui des étudiants, UEG (Union des étudiants de Grenoble), UNEF… Les organisations politiques dites « d’extrême-gauche », celles de la gauche parlementaire. Importante participation du mouvement associatif, Amnesty International, Apardap, Attac, Carm (Collectif d’Accueil des Réfugiés en Matheysine], Cimade, Femmes Egalité, Migrants en Isère, Secours Catholique…

La manifestation s’est terminée devant la préfecture ; nombreuses interventions allant toutes dans le même sens, retrait de cette loi de la honte ; pami les plus applaudies, notamment celle, à 2 voix, du syndicat Cgt des livreurs, celle de l’UEG, celle de la Cimade…

A l’exigence du retrait de la loi, s’ajoutait la volonté de se dresser, comme on dresse une barricade, contre la montée de la réaction.

La place a mis longtemps à se vider tant la joie de se retrouver ensemble dans la lutte fait chaud au cœur, tant la nécessité de continuer dans cette voie de l’unité est impérative !

Tours

Belle manifestation très dynamique ce dimanche contre la loi Immigration, avec entre 2500 et 3000 personnes (soit plus du double de la semaine dernière). Le trajet prévu initialement a dû être rallongé car au vu du nombre de participants, il est  apparu beaucoup trop court. Les différentes associations d’aide aux migrants étaient en tête de manif : Entraides et Solidarités, Utopia 56, RESF, Skola 37 (aide à la scolarisation des migrants), AMMI d’Amboise (accueil de mineurs isolés), NAYA, Table de Jeanne-Marie… toutes avaient mobilisé les professionnel.les et de nombreux migrants.es venus défendre leurs droits.

A l’arrivée, de nombreuses prises de paroles ont permis d’aborder les différents aspects de la loi, et en quoi elle allait aggraver les conditions de vie des migrants: éducation, accès aux soins, aux prestations sociales, à l’hébergement d’urgence… Il a été rappelé ce qui s’est passé à Grenoble en décembre avec la rafle des livreurs à vélo. Le Collectif Santé 37 est intervenu sur la situation des médecins à diplôme hors Union Européenne, dont 2000 d’entre eux risquent d’être expulsés après avoir été exploités depuis des années dans nos hôpitaux, et qui se sont mobilisés le 18 janvier. Sud éducation a dénoncé l’expulsion d’un enfant de 12 ans à Contres dans le Loir et Cher le 21 novembre. Les gendarmes se sont présentés au collège pour venir le chercher dans sa classe pour élèves allophones arrivants avec une OQTF. Il a été renvoyé en Inde.

L’appel à poursuivre le mouvement pour que cette loi soit retirée a été lancé, car évidemment, il ne faut pas compter sur le Conseil Constitutionnel pour l’invalider dans sa globalité, la date du samedi 3 février serait envisagée. 

Paris

Plus de 20 000 manifestants qui ont défilé du Trocadéro jusqu’à la place de la Concorde.

Les personnalités, artistes, responsables d’associations, des confédérations syndicales et d’organisations politiques ont ouvert la marche.

 « Il y a beaucoup de monde » constataient avec joie de nombreux militantes et militants des organisations et associations qui travaillent sur le terrain depuis des années. Plusieurs étaient en tête de la manifestation, dans la partie constituée par les associations (DAL, Attac, Cimade, Gisti, LDH…). Le cortège de « femmes égalité », en bonne place dans ce bloc, manifestait avec sa banderole, ses drapeaux, ses pancartes et ses mots d’ordre de lutte. Il a animé cette partie du cortège, recueillant beaucoup d’applaudissements et d’encouragements.

Le cortège des syndicats était en queue de manifestation. L’Union Régionale de la CGT (URIF) est venue avec les travailleurs sans-papiers qu’elle organise. Il y avait aussi Solidaires, la FSU. Pour la CFDT, il y avait des militants

Pau

A l’appel du collectif regroupant des partis politiques (PCF, PCOF, NPA, EELV, …etc ) , des syndicats (CGT, SOLIDAIRES, FSU, …etc ) des associations (AFPS, Mouvement de la Paix),des associations de soutien aux travailleurs immigrés, aux jeunes mineurs sans papiers, et sur la base de l’appel national des « 201 contre la loi immigration »; près de 1500 personnes ont défilé dans les rues de la capitale béarnaise pour exprimer leur rejet de la loi immigration et leur solidarité envers les migrants, réfugiés et étrangers qui sont visés par cette loi infâme. C’est une mobilisation très importante et déterminée qui souligne l’opposition de la population à ces mesures réactionnaires et xénophobes, au contraire de ce qui est raconté dans les médias, sur la prétendue adhésion d’une majorité de la population à cette réforme.

Parmi les mots d’ordres scandés par la foule revenaient souvent ceux-ci :

« solidarité avec les travailleurs du monde entier » solidarité avec les réfugiés du monde entier » ;

« première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d’immigrés » ;

« c’est pas les sans-papiers qu’il faut expulser, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer » ;

« retrait de la loi immigration ».

Toutes les organisations qui manifestaient pour l’arrêt des massacres en Palestine, avaient souhaité ,pour cette semaine-là, rejoindre la manifestation contre la loi Darmanin et donc nombreux étaient les drapeaux Palestiniens qui flottaient sur le cortège.

La manifestation s’est déroulée dans le calme mais avec détermination. Les participants son prêts pour d’autres rendez-vous et pour d’autres batailles.

Bourges

La manifestation du 21 contre la loi immigration à l’appel de l’UD CGT rejointe par un appel de la LDH, Cimade et Comité de Vigilance, a réuni 300 personnes, parties en cortège qui s’est rendu devant la préfecture. La manifestation, avec l’intersyndicale, CGT, CFDT, UNSA, FSU, les banderoles des UL CGT de Vierzon, Saint Florent, Saint Amand, a entrainé des jeunes et des familles, des militants de l’ensemble des partis de gauche et des associations, comme ATTAC, le Mouvement de la Paix, les associations de défense des migrants. Elle s’est terminée devant les grilles de la préfecture où une délégation a été reçue. Les prises de paroles se sont succédé, la LDH, l’UD CGT, le député Nicolas Sansu, LO, l’association MEDINA, le PCOF 18, le Mouvement de la Paix et le Comité de Vigilance. Tous dénoncent cette loi de la honte.

Blois

A l’appel de nombreuses associations, syndicats et partis politiques, plus de 700 manifestants se sont retrouvés devant la préfecture de BLOIS pour dire Non à la loi Asile Immigration dimanche à 11 heures.

A Blois et dans le Loir et Cher, déjà avant cette loi, les personnes étrangères et sans papiers étaient visées par la répression de la préfecture : familles menacées d’expulsion des logements d’urgence, des enfants dorment dans la rue avec leur famille, un jeune Guinéen s’est retrouvé entre la vie et la mort après avoir sauté du 3ème étage pour fuir la police lors d’une interpellation pour exécuter une OQTF, intervention de la gendarmerie dans une école pour récupérer l’enfant d’une famille expulsée vers l’Inde, des OQTF qui se multiplient.     

Derrière la banderole « NON à la Loi de la Honte !» et devant le camion de la CGT, des syndicalistes, des travailleuses et des travailleurs étrangers avec et sans papiers, des associations d’aide aux étrangers et demandeurs d’asile ont ensemble dénoncé une loi hostile aux étrangers qui consacre la préférence nationale.

Les jeunes lycéens et étudiants ainsi que les étrangers travailleurs sans papiers, déboutés du droit d’asile ont demandé à tenir des drapeaux CGT pour signifier leur opposition à la loi mais également leur engagement dans la lutte pour leurs droits et combattre aux côtés des ouvriers français.

Ils ont pu témoigner devant la presse de leurs craintes de ne pas être en mesure de survivre face aux conditions pour accéder à leurs droits et à un titre de travail.

La manifestation a multiplié les slogans appelant à la solidarité avec tous les étrangers avec ou sans papiers, sur les lieux de travail pour des revendications communes telles que les salaires.

Le parti a diffusé le tract du mois de janvier dénonçant la « loi Darmanin ».

Strasbourg, près de 3000 personnes ont manifesté le dimanche

« Non à la loi Asile-Immigration », la banderole de tête, tenue par des élus et des militants syndicaux et associatifs, ouvrait la marche

De nombreuses banderoles de différents partis de gauche, du «Collectif inter organisations Contre la loi Darmanin », dont nous faisons partie, et de syndicats CGT, de la Cimade, du MRAP, des militants de Solidaire, FSU, SUD, CFDT, CFTC, avec leurs drapeaux ou leurs chasubles ; les camarades du DIDF présents en nombre avec leurs drapeaux, …

Les jeunes, nombreux, ont animé leur cortège tout le long de la manif en lançant des slogans : « la Méditerranée est un cimetière, ouvrez les frontières » « des papiers pour tous maintenant » et encore bien d’autres encore. Cette manifestation a réuni des manifestants venant de nombreuses organisations, jeunes, moins jeunes, des anciens.

A travers les discussions que nous avons partagées, l’aspect réactionnaire de cette loi est souvent revenu.

Vu la gravité, la dangerosité de la loi Darmanin le collectif « Contre la loi Darmanin » ayant déjà organisé la manifestation du 14 a également appelé ce dimanche 21 janvier 2024.

Censure du Conseil constitutionnel ou non, cette loi demeure profondément raciste, islamophobe et xénophobe. Le collectif appelle tous et toutes à continuer à construire la mobilisation dans la rue et partout ailleurs, « contre les lois racistes et les impérialismes, action antifasciste ! ».

Nos camarades étaient actifs dans la manifestation avec drapeaux, et ont fait connaitre la position du parti en distribuant le tract national de janvier, avec des panneaux, et en proposant La Forge.