Hommage à Rino Della Negra, à Argenteuil

Ce dimanche 25 février, l’hommage à Rino Della Negra revêtait un caractère particulier, avec la panthéonisation des 23 du groupe FTP MOI auquel il appartenait. Cette cérémonie, organisée chaque année à Argenteuil par le comité de soutien de Chateaubriand-Voves-Rouillet-Aincourt, devant la stèle dédiée à Rino, avait le soutien de l’association Rino au Panthéon. La famille de Rino était présente ainsi que des membres du collectif Red Star Bauer, qui se mobilisent depuis des années pour qu’une tribune du stade de St Ouen soit officiellement nommée « Rino Della Negra ».

Rino était passé par le Red Star de St Ouen entre 1943 et 1944, tout en étant réfractaire au STO (service du travail obligatoire, en Allemagne) et membre clandestin d’un groupe FPT sur Argenteuil, puis du groupe italien FTP-MOI.

Pratiquement toutes les forces politiques d’Argenteuil, tous les groupes municipaux, l’UD et l’UL CGT… étaient présents. Seuls des élus ont été invités à prendre la parole, par le responsable du comité ChateauBriand, qui a animé l’hommage. Tous les partis ont déposé leur gerbe, ce que les camarades et amis de la cellule Rino de notre parti ont fait également, comme ils le font chaque année.

C’est la secrétaire de la fédération du PCF du Val d’Oise qui s’est exprimée en premier, en centrant son intervention sur l’importance de la panthéonisation des militants communistes, anti fascistes, internationalistes, de la FTP MOI. Elle a aussi dénoncé la loi « immigration » voulue par Macron, pour souligner que le PCF n’était pas naïf ; elle a reproché à la droite municipale, représentée à cet hommage, de n’avoir pris aucune initiative « d’éducation populaire » pour faire connaître la contribution de Rino et des résistants étrangers dans la lutte contre le nazisme. Dans les interventions suivantes, il a beaucoup été question de l’héroïsme des combattants FTP MOI et de la nécessité de combattre l’extrême droite aujourd’hui.

Des paroles « fortes », qui faisaient parfois écho au discours macronien, avec beaucoup de référence à la France, à la nation française, pour lesquelles ces jeunes étrangers, juifs, communistes auraient sacrifié leur vie, alors que leurs idéaux étaient faits d’internationalisme, d’engagement communiste.

Cela montre l’importance de faire connaître tous les enjeux du combat des FTP MOI, des communistes, des antifascistes et de ne pas laisser ce passé glorieux aux mains des manipulateurs de l’histoire.

Plusieurs ouvrages portent sur le groupe des FTP MOI dirigé par Manouchian et sur certains de ses membres. Nous conseillons celui de Dimitri Manessis et Jean Vigreux « Rino Delle Negra, footballeur et partisan », paru aux éditions Libertalia.