Il y a dix ans, la centrale nucléaire de Fukushima explosait, suite à un tsunami géant

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Des initiatives vont se prendre autour de cette date anniversaire, pour rappeler que les cœurs de trois réacteurs nucléaires de la centrale de Tepco, ont fondu, provoquant une contamination massive de l’air, de l’eau, des sols, des hommes et des animaux. Cet accident a eu un très gros écho en France, pays qui a un des parcs nucléaires les plus importants au monde, que les dirigeants ne cessent de promouvoir, aujourd’hui, au nom de l’énergie « décarbonée ».

Nous reproduisons ci dessous l’article que nous avons écrit une année après l’explosion de la centrale de Fukushima. S’il s’inscrit dans le contexte politique de l’époque, il intervient déjà sur toutes les problématiques qui nous faisaient déjà dire à l’époque : il faut sortir du nucléaire, civil et militaire.

11 mars 2012, de Lyon à Avignon

Une chaîne humaine pour sortir du nucléaire

Le 11 mars 2011, débutait une des plus terribles catastrophes nucléaires de l’Histoire. Les réacteurs éventrés de Fukushima rappelaient qu’aucun pays n’est à l’abri de l’accident nucléaire, fût-il parmi les plus avancés du point de vue technologique. Le drame terrifiant vécu par la population japonaise, qui avait déjà connu les horreurs de la bombe atomique, a mis au grand jour une seconde évidence : le libéralisme, les privatisations, la recherche du low cost à tout prix et des profits à tous crins, rendent encore plus dangereux le mélange mortel du capitalisme et du nucléaire.

Le 11 mars 2012, une grande chaîne humaine relie Lyon à Avignon, tout au long d’une vallée qui compte parmi les plus nucléarisées d’Europe (14 réacteurs). Ce grand rendez-vous a été préparé depuis plusieurs mois par des dizaines de chaînes locales.

L’exigence d’une sortie du nucléaire n’est pas une revendication comme une autre. Ce n’est pas un point parmi d’autres, sur une pétition. L’imbrication entre le militaire et le civil est trop grande. Les liens entre l’industrie nucléaire et l’appareil d’État sont trop étroits. La question des déchets légués aux générations futures est trop importante. Les conséquences des accidents couvrent des périodes trop longues. Le pillage du Niger est trop insupportable. Poser la question du nucléaire, c’est donc poser la question de la société dans laquelle nous voulons vivre : quelles finalités pour les progrès scientifiques et techniques ? Quelles raisons d’être à la production ? Qui contrôle l’État ? Comment se prennent les décisions ? Au profit de qui ? Quels rapports avec les pays producteurs de minerai ? Que voulons-nous faire de la planète ?

Poser la question de sortir du nucléaire, c’est donc poser la question de la rupture avec les choix économiques, politiques et militaires qui ont présidé au développement du “tout nucléaire”.

Poser la question de la sortie du nucléaire, c’est au final poser la question de la rupture avec le système capitalisme, qui s’avère aujourd’hui la pire des catastrophes écologiques, sociales et humaines !

Le PCOF, milite depuis sa création en 1979 contre l’arme atomique, “force de frappe” de l’impérialisme français, et pour une sortie rapide du nucléaire civil. C’est un axe de son programme “Pour un front populaire révolutionnaire maintenant”. C’est le point de vue qu’il défend, en tant que membre du Front de Gauche, où existent des différences sur ces questions.

Depuis que la France a fait le choix du tout nucléaire au début des années 70, les liens entre les monopoles de la filière nucléaire et l’appareil d’État sont si étroits qu’ils ont imprégnés toutes les décisions politiques de Giscard à Sarkozy, au profit exclusif de quelques grands groupes qui s’opposent à tout changement politique (Framatome autrefois, Areva, EDF, Alstom, Bouygues, Total, Schneider Electric aujourd’hui). C’est cette oligarchie que nous avons en face de nous. Seul un gouvernement progressiste, engagé dans une politique de rupture avec la logique libérale et la logique capitaliste, bénéficiant d’un solide appui populaire pourra la faire céder !

C’est pourquoi nous devons dès aujourd’hui développer la mobilisation en démontant point par point les mensonges développés pour justifier le nucléaire :

Non, il n’y a pas de frontière étanche entre nucléaire civil et militaire

La prolifération du nucléaire “civil” veut dire prolifération du nucléaire “militaire”.

Non, l’énergie nucléaire n’est pas une énergie propre

C’est une énergie éminemment polluante de la première étape (celle de l’exploitation des mines d’uranium) jusqu’à la dernière (celle de la gestion non maîtrisée des déchets). Son “bilan carbone” est élevé si l’on prend en compte l’extraction du minerai, son transport, etc.

Non, le nucléaire n’est pas un “atout économique”

Être parmi les pays qui comptent le plus de réacteurs sur leur sol, convertir Sarkozy en VRP spécialisé dans la vente de centrales nucléaires, n’a pas préservé la France de la crise économique et de la récession.

Non, le nucléaire n’est pas une énergie économique

C’est une énergie qui induit le gaspillage, la surconsommation, et dont les coûts de production sont exorbitants si on y inclut l’entretien des centrales vieillissantes, les travaux de sécurité pharaoniques qu’il faudrait engendrer pour les sécuriser et la facture de leur démantèlement, qui servent d’ailleurs de prétexte à EDF pour justifier ses tarifs.

Non, le nucléaire n’est pas une “manne sociale”

Les réductions d’effectifs, les économies sur le personnel et la formation, le recours massif à la sous-traitance qui exposent sans garantie et sans suivi des travailleurs temporaires, les privatisations et la soumission de ce secteur, comme tous les autres, aux normes du néolibéralisme et aux exigences du profit maximum, en font un secteur où l’exploitation et les conditions de travail sont particulièrement dures.

Non le nucléaire ne garantit pas “l’indépendance énergétique”

Depuis plus de 30 ans, il n’y a plus aucune mine d’uranium en France. La filière nucléaire française est assise sur le pillage du Niger, la spoliation des terres, la destruction de la faune et de la flore, la contamination radioactive de l’air et de l’eau, la mise en danger des travailleurs de la mine et de la population nigérienne… !

Alors oui, nous disons :

Non à la société nucléaire, policière et antidémocratique,

Halte à la “Francafrique nucléaire” et au pillage du Niger,

Non à la guerre pour l’uranium,

Arrêt immédiat des anciennes centrales,

Stop à la construction de nouvelles centrales,

Développement de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables,

Oui à une sortie aussi rapide que possible de l’électronucléaire !

La Forge Mars 2012