Janvier 2013-janvier 2023 : « 10 ans de guerre au Sahel, ça suffit ! »

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C’est sous cet intitulé qu’un rassemblement a été organisé le 2 février sur une place centrale de Grenoble.

Le tract d’appel signé de 14 organisations a été lu par un militant d’Action Antifasciste Grenoble.

Signataires de l’appel la Coordination iséroise de soutien aux étrangers migrants, le PCOF, Survie, le NPA et le Dal ont successivement développé les divers points de cet appel. Le Dal a notamment évoqué la situation des migrants que le pillage et les guerres poussent à l’exil, surexploités ici et souvent en grandes difficultés pour se loger. Une réalité qui a été confirmée par le témoignage d’un livreur a vélo qui a été chaleureusement applaudi quand il a indiqué que c’est dans la lutte et la solidarité qu’on avance.

L’intervention du PCOF

« Au nom du Parti Communiste des Ouvriers de France, je voudrais tout d’abord saluer la tenue de ce rassemblement organisé ce soir pour dire : « 10 ans de guerre au Sahel, ça suffit ! »

Il n’est pas anodin d’avoir pu rassembler la signature de 14 organisations sur un texte qui dénonce les guerres que mène la France en Afrique et qui les qualifient, à juste titre, de guerres impérialistes ! Et c’est important d’avoir pu en faire une large diffusion !

Nous nous en réjouissons d’autant plus qu’en 2013, nous n’étions pas nombreux à nous élever contre l’intervention française au Mali. Notre parti, le PCOF, et son journal La Forge avaient alors travaillé à en mettre à jour les vrais motifs : la préservation des intérêts économiques des monopoles français, l’occupation du terrain pour ne pas le laisser à d’autres, le soutien au régimes réactionnaires complices de cette domination… Ce que la suite a confirmé !

L’échec de cette intervention française est total : militaire, politique et diplomatique. Le terrorisme, qu’elle était censée combattre, n’a cessé de se développer et s’est répandu dans toute la région. Les piliers de la Francafrique comme Compaoré au Burkina-Faso, Ibrahim Boubacar Keïta au Mali, Idriss Déby au Tchad, ont été renversés par des insurrections populaires ou par des putschs et des règlements de comptes entre militaires… et leur successeurs se tournent vers d’autres « partenaires » que la France.

C’est dans ce contexte que l’armée française a dû quitter le Mali et qu’elle doit également se retirer du Burkina-Faso. Macron a été obligé d’annoncer la fin de Barkhane et le redéploiement des forces françaises – ce qui ne veut pas dire, loin de là, la fin des soldats français et des bases militaires en Afrique.

Nos dirigeants et certains media nous disent que c’est la faute des Russes, de leur propagande et de leur sinistre milice Wagner. Nos ministres s’indignent de la soi-disant ingratitude des dirigeants africains pustchistes dont ils dénoncent le manque de reconnaissance envers la France… C’est oublier qu’à la base, il y a un fort mouvement populaire de contestation de la présence militaire française, qui dit : « France dégage ! », ce qui, soulignons-le, n’a rien à voir avec un sentiment contre le peuple français.

Cette revendication des peuples d’Afrique est légitime et nous devons la soutenir.

Notre soutien ne s’adresse pas aux militaires putschistes qui essaient de récupérer cette exigence populaire pour consolider leurs pouvoir. Il va aux forces démocratiques et révolutionnaires africaines, qui affirment, à juste titre, qu’aucune solution aux problèmes cruciaux que vivent les peuples africains : famines et pauvreté endémique, carences sanitaires, et éducatives, insécurité grandissante, déplacement de populations, guerres civiles réactionnaires… ne peuvent trouver de solution dans le cadre du pillage des richesses de leur pays et de la domination par des puissances impérialistes, quelles qu’elles soient.  

L’intérêt de ces peuples et le nôtre ici sont les mêmes. Pendant qu’on nous refuse des augmentations de salaires pour faire face à l’inflation, pendant qu’on veut nous faire travailler plus longtemps en repoussant l’âge de la retraire, des milliards coulent à flot pour le secteur militaire (413 Mds annoncés par Macron pour la prochaine loi de programmation militaire).

Comme nous le disons dans les mobilisations contre la réforme des retraites, :

« De l’argent pour les salaires et les retraites, pour la santé et l’éducation, les services publics… pas pour la guerre, ni au Sahel, ni en Ukraine, ni ailleurs !

« Avec les peuples d’Afrique, solidarité ! »