Jeunesse révoltée, classe ouvrière organisée

Soutien internationaliste au mouvement ouvrier et populaire en France
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Place Kléber, à Strasbourg, le 20 mars

Tous les jours une manif, contre le 49.3 puis contre le rejet de la motion de censure, contre le mépris du gouvernement pour la rue, contre la répression de la police, toujours contre cette réforme de l’âge de la retraite, ces 64 ans qui écrasent le monde du travail et bouchent l’avenir.

Privée d’un futur en lequel croire, en lequel avoir confiance, consciente que les lois et les règles de cette société ne sont pas faites ni pour elle, ni pour les travailleurs, ni pour le peuple puis finalement malmenée par la police, la révolte profonde de la jeunesse a éclaté en tous sens dans les rues de la ville. Une fureur qui se comprend. Une fureur partagée par de nombreux militants et travailleurs venus dans les manifs, même spontanées.

Dans la lutte il leur faut faire leur apprentissage, accumuler une expérience. Peu de jeunes sont encore organisés, dans les syndicats étudiants, ou les organisations politiques. Leur force c’est leur dynamisme, leur sincérité, leur volonté d’y aller envers et contre tout. Un élément manque cependant, c’est l’organisation.

La classe ouvrière est forte de cette expérience et elle démontre sa force dans l’organisation. Qui ne se rappelle pas du cortège des dockers dans les rues de Paris au moment du mouvement contre la loi El Khomri ! Une grande force s’en dégageait. Et aujourd’hui, qui n’a pas vu les ouvriers des raffineries de Marseille s’avancer, déterminés, contre les CRS venus casser leur blocus, CRS qui ont reculé devant eux ! Le monde du travail a aussi ses actions propres : grèves et blocages d’entreprise, de ronds-points, de péages d’autoroute, de diffusion massive car leur volonté est de rallier d’autres.

Révolte et dynamisme et force organisée ! Ces prémisses étaient présentes dans les manifestations : Jeunesse et travailleurs organisés.

STRASBOURG

Les manifestations s’enchaînent

Les camarades étaient présents dans l’ensemble des manifestations de cette semaine. Elles avaient les mêmes composantes, une très grande majorité de jeunes, révoltés par le « déni de démocratie » du gouvernement, et des militants de la CGT, de FSU, Solidaires, du monde associatif et politique. L’atmosphère n’était pas propice aux diffusions de La Forge. Cependant, au moment des rassemblements, la discussion était intéressante ; l’un ou l’autre jeune demandait notre tract. Ils étaient ravis des autocollants. Les manifestations partaient alors en cortèges énergiques et rapides dans les rues. Les slogans étaient les bienvenus et les camarades ont pu lancer des mots d’ordre, dont certains étaient repris. Un militant a même proposé son méga.

Le jour où l’annonce du rejet de la motion de censure a eu lieu, ce lundi 20 mars, la manifestation était la plus dense de la semaine. Près de 3000 personnes étaient au centre-ville pour crier leur vindicte, leur dénonciation d’un gouvernement qui passe outre les revendications massives de la rue. Huées, feux de Bengale dans la nuit et détermination à poursuivre. La police freinait déjà l’arrivée des gens à l’entrée de la place Kléber, les forces de l’ordre capitaliste fouillaient les sacs à dos. Mais les manifestants continuaient d’affluer. Et ils ont forcé le passage pour pouvoir déambuler dans les rues de Strasbourg. Arrivés sur les quais, les CRS ont essayé de prendre les gens en tenaille sur les quais de l’Ill. Ils n’ont réussi qu’en partie et ont acculé un groupe de jeunes dans une petite rue, où ils ont lancé des lacrymogènes. Une « ligne supplémentaire » a alors été rajoutée au « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, les femmes dans le précaire, et les manifestants gazés, de cette société-là, on n’en veut pas, on la combat ». C’est sorti spontanément.

Les actions s’enchaînent aussi

Tous les jours, sans relâche, le monde du travail organise une action.

C’est le blocage des ronds-points, c’est des diffusions massives sur les places publiques passantes.

Ce sont les actions de mobilisation dans les entreprises.

Et c’est le blocage de péage d’autoroute. Au péage de Schwindratzheim, gendarmes et syndicats se sont retrouvés face à face.

C’est la montée vers Nancy en cortège de voitures, drapeaux au vent. La CGT métallurgie est ainsi allée à l’UIMM en délégation pour dire leur refus de cette réforme.

Ce sont les rencontres de solidarité. Le mercredi 22 mars, les cheminots en grève organisent un barbecue de lutte et de soutien devant la Gare de Strasbourg.

Tous préparent la journée du jeudi 23 mars appelée par l’intersyndicale, un rendez- vous très attendu. Toujours pour dire :

REFUS de considérer que cette réforme a été votée

NON aux 64 ans et RETRAIT de la réforme !

Le 18 mars, notre rendez-vous politique de La Forge

Notre parti a décidé de maintenir ce rendez-vous « anniversaire ». Une manifestation avait lieu au même moment. Car il est important de pouvoir se retrouver, de prendre du recul et d’analyser ensemble la situation pour continuer le combat.

Nous avons introduit le débat par des diapos. Elles expliquaient la Commune de Paris, la création du Parti Communiste en 1920 et la constitution de notre Parti le 18 mars 1979. Retrouver les racines politiques et de lutte, discuter de notre orientation et de la lutte actuelle.

Dans la discussion les aller-retour entre passé et présent ont permis de montrer les lignes rouges qui ont traversé les années, la lutte contre le même ennemi, le capitalisme-impérialisme, l’importance de l’organisation politique de la classe ouvrière, la nécessité d’une orientation de rupture avec le capitalisme.

La situation de lutte actuelle met en avant ces aspects. Un gouvernement à la solde des puissants et des exploiteurs, une constitution qui autorise le gouvernement à passer outre les revendications populaires massives et leur expression dans la rue, à passer outre un parlementarisme inopérant qui jette la poudre aux yeux des gens. La conscience grandit que ce système n’est pas démocratique et n’est pas fait pour le peuple, mais contre le peuple, pour le dominer.

Nous avons parlé aussi de l’internationalisme. Un parti communiste se bat contre la colonisation et l’exploitation des peuples, est solidaire de la lutte des peuples et se bat contre la guerre impérialiste. L’aspect concret aujourd’hui a été le soutien aux victimes du séisme en Turquie. Une collecte avait été faite lors du précédent rendez-vous politique de fin février.

Rendez-vous a été donné pour le jeudi 23 mars.