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Edito

Cette fois, c’est clair et c’est dit au plus haut niveau. Les milliards d’économie vont se faire sur les budgets sociaux, ceux de l’éducation, de la santé, du social, du logement, sur les allocations chômage. C’est dit sans fard, par le Premier ministre qui copie jusqu’à la caricature ses « modèles » : Macron, bien sûr, mais aussi Sarkozy. Il intervient sur tout et sature les médias ; chaque jour une nouvelle annonce, sous forme de slogan que les médias vont répéter en boucles. Et maintenant, il veut être le seul à répondre aux questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale.

Il y a aussi Le Maire, qui ne connaît toujours pas de « profiteurs de crise » ou de « profiteurs de guerre », qui ne comprend toujours pas ce que sont des « super profits », mais qui annonce chaque jour de nouvelles « économies », sur plusieurs années, et qui essaie de nous rendre responsables de la dette, tout en continuant à vouloir « alléger les charges des entreprises ». Il passe son temps à expliquer qu’il n’y a pas de politique d’austérité, car il y a toujours encore des mesures en faveur du « pouvoir d’achat », mais elles doivent rester « individuelles ».

Ces attaques, les articles de ce journal les analysent, en montrant à chaque fois les résistances qu’elles suscitent. Elles sont nombreuses et participent depuis des semaines à ce que nous avons appelé, dans le journal de mars, de « climat de mobilisation sociale ».

Nous mettons cette fois en avant les mobilisations dans l’enseignement public, celle des enseignants, parents d’élèves, et même des élèves, contre le tri social aggravé, avec l’objectif de la mise en place des « classes de niveau ». Leur intitulé change, au gré des annonces de la ministre Belloubet, qu’Attal n’hésite pas à recadrer en affirmant que « le choc des savoirs » et ses classes de niveau seront bien appliqués en septembre 2024. Si nous avons mis en « une » une photo de la mobilisation des enseignants du 93 (Seine-Saint-Denis), le département le plus jeune et le plus pauvre de la métropole, c’est parce qu’elle y est forte et qu’elle dure depuis des semaines. Parce que les enseignants et les parents d’élèves refusent une nouvelle dégradation de l’enseignement public, tous niveaux confondus, dans un département où le tri social se fait entre les pauvres et les plus pauvres.

Les annonces d’Attal concernant une nouvelle contre-réforme de l’assurance chômage ont surpris par leur timing et leur brutalité, dans un contexte de licenciements en hausse. Le gouvernement sait qu’il est difficile d’organiser une riposte d’ampleur qui vienne des chômeurs. Mais il va se heurter aux travailleurs de France Travail, qui n’acceptent pas de se transformer en chasseurs de « faux chômeurs ».

La fin de la trêve hivernale et l’échéance des JO signifient plus d’expulsions, plus de familles et d’enfants à la rue, des mal-logés chassés de Paris, moins de logements sociaux accessibles et des loyers qui flambent. La mobilisation du 1er avril avait une dimension européenne, car la bombe du mal-logement existe dans toutes les grandes villes.

Où vont tous ces milliards pris sur les budgets sociaux ?

Une partie de la réponse se trouve dans l’insistance avec laquelle Macron, Attal, Lecornu… parlent de la nécessité d’augmenter le budget de guerre, de fabriquer rapidement plus d’armes, pour l’Ukraine, pour les armées françaises, pour le marché européen et mondial en pleine expansion. Depuis des mois, Macron répète que « c’est le prix à payer pour notre liberté » : aujourd’hui, il ajoute qu’il faut se préparer à la guerre « qui est à notre porte », et que cette porte est en Ukraine.

Comme nous le disons dans le premier article politique de ce journal, il y a une volonté de faire peur, pour neutraliser la contestation sociale et politique. Il faut en être conscient et combattre fermement cette propagande. Pour cela, il faut comprendre et faire comprendre les causes et les enjeux des questions de la militarisation de la société, de l’économie et des esprits. Il faut arriver à apprécier le niveau des contradictions entre les puissances impérialistes, qui se cristallisent notamment en Ukraine. Il faut en fait que ces questions ne soient pas utilisées pour diviser les peuples, contre les luttes sociales et politiques, mais au contraire, faire en sorte d’élever la conscience sur le fait qu’elles sont inhérentes au système capitaliste impérialiste et que c’est ce système qu’il faut combattre et renverser de fond en comble. C’est le message de notre autocollant reproduit en première page.

Nous abordons bien évidemment la situation en Palestine, avec la poursuite du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, qui continue à exiger le cessez-le-feu immédiat, l’arrêt du génocide en cours et l’application de véritables sanctions. C’est ce que nous avons défendu dans les manifestations et lors du rassemblement en soutien avec le secrétaire de l’UD CGT du Nord, poursuivi pour délit de solidarité avec le peuple palestinien.

Nous faisons aussi le point sur la situation en Kanaky, suite au coup de force de l’Etat français pour essayer de tourner la page de 30 ans de lutte du peuple kanak, pour l’indépendance. Les forces indépendantistes ne se laissent pas intimider, sans tomber dans les provocations des forces de droite et d’extrême droite : elles ont besoin de la solidarité la plus large possible.

Nous concluons sur les élections au Sénégal qui constituent un nouveau revers politique pour l’impérialisme français.