Le premier tour des élections présidentielles se tiendra le 10 avril prochain, dans un contexte de colères et d’inquiétudes grandissantes.
Elles s’expriment depuis des mois, à travers les grèves pour l’augmentation des salaires, les mobilisations pour la défense des services publics, les « marches » et autres mobilisations contre les violences et l’impunité policières…
Le déferlement des propos et des thèses réactionnaires, racistes, islamophobes a pris de l’ampleur. Ces idées se sont banalisées dans cette campagne électorale où les candidats d’extrême droite, de droite ou celui du « en même temps », n’ont cessé de faire de la surenchère sur les mêmes thèmes.
La contestation de la société se radicalise
Cette contestation prend pour cible la hausse des prix des produits de base de l’alimentation, du carburant, de l’électricité… et l’enrichissement ahurissant des gros actionnaires et de la minorité des possédants, profiteurs de la crise économique et de la guerre. 100 milliards de bénéfices, pour les sociétés du CAC 40 ! Pendant ce temps, la grande masse d’entre nous peine à joindre les deux bouts. Les salaires des ouvrier-e-s, des employé-e-s, de la masse des travailleurs sont insuffisants. Les retraites et les minima sociaux sont mangés par l’inflation. Les jeunes des milieux populaires sont frappées par la pauvreté et la précarité. Ceux qui poursuivent des études viennent de vivre deux années chaotiques durant lesquelles les réformes se sont poursuivies pour détruire le système éducatif. Les jeunes sans qualification n’ont pour avenir qu’un emploi chez Uber ou autre Deliveroo. Les apprentis sont préparés à être de la chair à profit pour les patrons. Quant au système de santé, il ne « tient » que grâce aux personnels. La fermeture de services, d’hôpitaux se poursuit et les « désert médicaux » s’étendent dans les banlieues, les villes et les villages.
La réponse à la crise environnementale, ce sont plus de centrales nucléaires, pour plus de voitures électriques et plus de marchés pour les géants du numérique et de l’informatique… et encore plus de profits !
A cela, il faut ajouter la montée des tensions, avec la guerre en Ukraine, qui met face à face les puissances impérialistes : la Russie et les USA et leurs alliés de l’Otan, dont l’impérialisme français est l’un des membres. Tous font déjà payer cette guerre aux peuples ; ceux d’Ukraine, mais aussi de Russie, des pays d’Europe et même d’au-delà, à travers la hausse des prix du gaz, du pétrole, de la farine… Les famines sont déjà annoncées dans plusieurs pays d’Afrique.
Ce système est à bout de souffle
Notre parti pose la question de la nécessité d’une rupture révolutionnaire avec ce système capitaliste impérialiste, dont l’impérialisme français est un maillon. Certes, ce n’est pas le plus « puissant », comparativement aux grandes puissances impérialistes (USA, Chine, Russie…), mais il tient à conserver coûte que coûte sa zone d’influence, notamment en Afrique, au prix de guerres locales et régionales, qui sèment misère et chaos pour des dizaines de millions de personnes. Les peuples d’Afrique se dressent de plus en plus contre sa domination néocoloniale.
Les monopoles français et l’Etat à leur service exclusif renforcent l’exploitation des travailleurs pour rester dans la concurrence internationale, avec leurs rivaux. Cela s’est accompagné du renforcement de l’Etat policier, chargé de réprimer toute forme de contestation sociale.
Cette contestation n’a pas faibli, bien au contraire. Elle ne cesse de s’élargir. Les appels à l’unité nationale « contre le terrorisme » ou « contre la pandémie » ne marchent pas. La crise des institutions est profonde et s’exprime de diverses façons. Le niveau important d’abstention aux différentes élections en est une traduction.
Cette contestation s’étend à tout le système, y compris les institutions et les élections présidentielles n’y échappent pas.
Nous l’exprimons dans les luttes, dans la rue, dans les mobilisations, aux côtés de celles et ceux qui se battent, pour un changement de fond, radical de société. Ce combat vise tout le système, y compris les institutions.
C’est pourquoi, notre position et proposition de travailler à la rupture révolutionnaire s’exprimera, à l’occasion du premier tour des présidentielles, dans l’abstention.
Paris 25 mars 2022
Parti Communiste des Ouvriers de France