Le 6 juin, les manifestants ont encore dit, « les 64 ans, c’est toujours non »

Le journal de juin est en vente et en téléchargement
6 juin 2023
Déclaration commune d’organisations membres des Collectifs «Non au SNU» et «Jeunesses Citoyenneté Émancipation»
10 juin 2023

Le principal message des manifestations du 6 juin, c’est que la réforme des retraites, le rallongement à 64 ans, ne passent toujours pas. Ils et elles étaient certes moins nombreux dans les cortèges, moins à faire grève, comparativement aux treize journées de mobilisations précédentes, mais la détermination à continuer à se battre contre la politique de régression sociale, la répression anti syndicale et la satisfaction d’avoir réussi des manifestations importantes, intersyndicales, marquaient donnaient le ton à ces cortèges. Le fait que deux décrets d’application, dont celui qui porte à 64 ans l’âge de départ à la retraite, aient été promulgués le jour de la manifestation et la poursuite des manœuvres pour empêcher un vote à l’Assemblée nationale, sont venus alimenter la colère et le rejet de cette loi.

Cette lutte menée des semaines durant, de façon unitaire, constitue aussi, sous cet angle, un changement dans les rapports entre militants des différentes organisations syndicales. Cela ne gomme évidemment pas les clivages, les divergences, mais ça peut changer le climat dans les entreprises, les services… entre militants, et ça a donné une image positive au mouvement syndical. Les milliers de nouveaux adhérent (e)s, que pratiquement toutes les centrales syndicales ont enregistrés en sont une traduction. Ces adhésions, notamment à la CGT, apportent un potentiel aux UL, notamment celles qui ont assuré une continuité dans la mobilisation, entre les grands rendez-vous.

Plusieurs terrains de mobilisation se sont exprimés dans ces manifestations : les professionnelles de la petite enfance, avec le collectif « pas de bébés à la consigne », ont été nombreux –ses dans les manifestations, avec leurs banderoles, et leur colère devant l’indigence des mesures annoncées par Borne. Les travailleurs de la poste, des télécom (Orange et autres) étaient nombreux dans les cortèges : en toile de fond, la question de la retraite rallongée de deux ans, mais aussi les restructurations en cours ou annoncées, chez Orange, SFR, avec des centaines de suppressions d’emplois ; la dégradation des conditions de travail dans les centres de tri, chez les postiers de la distribution, et dans les bureaux de poste…

Les enseignants de la filière professionnelle se sont également saisis du 6 juin, pour alerter sur les graves conséquences de la réforme de cette filière.

Les jeunes ont également « repris la rue », pour dénoncer le capitalisme, les groupes d’extrême droite, de plus en plus violents… la politique réactionnaire de Darmanin, qui fait de l’immigration le terrain de tractation avec la droite, sur le dos des migrants, des travailleurs et travailleuses sans-papiers de plus en plus criminalisés. L’appel aux manifestations du 17 juin a beaucoup circulé.

Les jeunes continuent aussi à dénoncer la répression policière, la multiplication des arrestations de militants,  comme ceux qui ont mené une action contre un site du cimentier pollueur Lafarge, ou ceux qui continuent à être poursuivis pour avoir « casserolé »… Le fait que dans plusieurs villes, la police a eu le feu vert pour déployer des drones de surveillance, a également été dénoncé. Dans de nombreuses villes, on a vu fleurir des « parapluies » anti-drones…

Notre parti était présent dans ces manifestations, avec notamment notre nouvel autocollant, qui a beaucoup de succès. Le journal de juin n’a pu être diffusé qu’à Paris (il est sorti le jour même de l’imprimerie).

Grenoble

10 000 personnes à Grenoble selon l’intersyndicale et toujours des manifestants dans différentes villes du département (plus d’un millier à Bourgoin Jallieu…). En format certes plus restreint, cette 14ème manifestation a gardé des caractéristiques des précédentes éditions : de la détermination, beaucoup de jeunes travailleurs dans les rangs syndicaux, beaucoup de jeunes lycéens -et étudiants- côte à côte avec les travailleurs… Le nouvel autocollant du parti a eu beaucoup de succès puisqu’il ne nous en reste plus un seul ! Nos camarades ont diffusé le tract qui présentait le journal de juin, malheureusement pas encore arrivé et épuisé celui de mai.

Cher

Les 5 manifestations du département, à l’appel de l’intersyndicale ont vu une baisse de participants avec moins de grévistes, ce qui n’a pas entamé la détermination des manifestants à poursuivre la lutte. L’intersyndicale appelle à un rassemblement à Bourges le jeudi 8 juin à 18h pour porter l’exigence du débat à l’Assemblée Nationale sur le projet d’abrogation des 64 ans.

A Bourges, 2000 manifestants avec plus de slogans anti Macron. Les contingents de cheminots, d’électriciens, de métallurgistes de MBDA et d’enseignants étaient importants. La manifestation s’est terminée par l’Internationale avec tous ses couplets. 

A Vierzon, 1000 manifestants avec un parcours passant par les lycées professionnels Henri Brisson et Edouard Vaillant où un lycéen a pris la parole pour dénoncer la réforme des lycées professionnels.

A Saint-Amand-Mortrond 200 manifestants, une étape devant l’hôpital toujours plus menacé dans ses moyens

A Saint Florent 100 manifestants mobilisés contre la répression antisyndicale avec 5 cégétistes de l’UL CGT traduits devant le tribunal correctionnel le 21 décembre (voir La Forge de juin)

A La Guerche-sur-l’Aubois 40 manifestants dans ce Val d’Aubois marqué par la métallurgie rurale qui a connu les premières grèves de l’histoire du mouvement ouvrier en France.

Bordeaux : « nous ne tournerons pas la page ! »

C’est ainsi que l’UD CGT33 a conclu la mobilisation intersyndicale du 6 juin à Bordeaux, qui, selon la CGT a rassemblé plus de 20.000 manifestants.

Une chose est certaine : l’apaisement n’est pas à l’ordre du jour et ne le sera pas de sitôt avec les arrestations et décisions judiciaires prises et prévisibles contre le mouvement syndical et social !

Ce qui peut caractériser la manifestation d’hier est la colère contre le gouvernement Macron-Borne, avec une mention spéciale contre Darmanin qui fait feu de tout bois depuis le 25 mars à Sainte-Soline. Une banderole l’a rappelé hier encore en bord de cortège (photo ci-jointe) et déjà des mobilisations de soutien s’organisent localement pour les « Soulèvements de la terre » victimes d’une vague d’arrestations à l’heure du laitier dans toute la France, le 5 juin. Plusieurs manifestants portaient, accrochée sur leur poitrine, une feuille A4 avec leur prénom, la date et durée d’une interpellation judiciaire.

Le parti y a diffusé massivement son dernier autocollant et son tract par centaines. La teneur de notre tract appelant à la réflexion et au bilan de ce formidable mouvement social de lutte de 5 mois a reçu un bon accueil.

Correspondance Bordeaux

Mouvement du 6 juin en Alsace : on continue la lutte !

Strasbourg

Plus de 6000 manifestants dynamiques, déterminés se sont faits entendre à travers les rues de Strasbourg. Les jeunes étaient à nouveau très nombreux.

Des passants étaient étonnés « mais la réforme est passée » pourquoi êtes-vous là ? Les manifestants ont voulu montrer leur détermination à continuer à porter de l’avant la lutte de classe même contre une loi qui s’applique. Pour beaucoup, il était impensable de ne pas être là et de montrer qu’ils n’abandonnent pas et qu’ils sont toujours contre la retraite à 64 ans. Et les différents cortèges ont montré que les terrains de lutte, ces « pages de lutte de classe » comme le dit notre Parti dans son journal, étaient bien présents ce 6 juin.

Pour les salaires et les avancées sociales (Punch, Cheminots et d’autres), pour l’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance de la pénibilité du travail (Archéologues), contre la militarisation et la guerre, contre l’Otan, pour l’écologie et contre le gâchis des mégas bassines (« No passaran »), contre la répression et le flicage (des parapluies contre les drones de surveillance des manifestations avec caméra qui ont été autorisés le matin même par le tribunal administratif de Strasbourg), contre la réforme des lycées pro, contre la politique d’expulsion, pour ne pas payer la « facture de la crise » (car les moyens ont été baissé pour la culture et les maisons de la culture), etc. Les revendications étaient multiples et témoignent des luttes en cours et présagent celles à venir.

La responsable de la CGT Cheminots déclare à RUE89 Strasbourg « Nous sommes prêts à nous remobiliser sur des thématiques qui touchent tout le monde comme les salaires ou les prochaines réformes que prévoit le gouvernement. Ce mouvement contre la réforme des retraites reste positif car il a mobilisé de nouvelles personnes qui se remobiliseront à l’avenir »

Ni dépit, ni fatalisme. La colère est loin d’être retombée, et la conscience est renforcée que ce système n’a rien à nous offrir et qu’il faut continuer à se battre pour un avenir meilleur !

Notre parti a refait deux points fixes, a diffusé tracts, autocollants et La Forge. Il a été salué par de nombreux militants.

Mulhouse

Des milliers des manifestants ont défilé aujourd’hui dans les rues de Mulhouse pour la 14ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Des syndicats, partis politiques, jeunes étudiants et moins jeunes ont pu exprimer leur ras de bol et leur détermination à combattre les politiques et les réformes imposées par Macron et son gouvernement. Une ambiance combative, festive et fraternelle qui témoigne sur le fait que la page est loin d’être encore tournée. Notre parti était présent avec ses tracts, pancartes et autocollants. 

Colmar et Sélestat

Deux autres manifestations ont également eu lieu avec succès, plus de 400 à Colmar et plus de 200 à Sélestat.

Toulouse

Encore du monde pour cette 14eme journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

Si la mobilisation est numériquement moins importante, les militants ont fait le boulot de mobilisation et le cortège était encore massif avec plusieurs dizaines de milliers de personnes, beaucoup rejoignant la manif en cours de route.

Les secteurs organisés syndicalement et fidèles au rendez-vous étaient présents par leurs banderoles. Airbus, Safran, La Poste, les télécoms, Education Nationale, AESH, EDF, cheminots, CEREMA, Archéologues, chercheurs, les personnels des crèches. Autre mobilisation notable les traminots de TISSEO (bus et métro) qui s’affrontent avec leur direction depuis plusieurs semaines dans un bras de fer sur la question des salaires.

Des tensions se sont traduites par des échauffourées en marge du cortège en cours de route, cependant la manifestation a pu aller à son terme, avant d’être brutalement réprimée et dispersée dès la fin de la manifestation avec des tirs de gaz lacrymogène et des arrestations de  manifestants dont certains sont encore en garde à vue plus de 24 h après la manif !

Nous étions présents au début de la manif avec journal et autocollant.

Tours : on est toujours là!

Pour la 14 ème journée de lutte contre la réforme des retraites, 3000 manifestant.es s’étaient donnés rendez-vous dans les rues de Tours avec CGT, FO, CFDT, FSU et Solidaires. Bien sûr c’était moins facile de mobiliser les collègues, sans illusion sur la capacité de faire plier Macron qui plus est par la voie législative proposée du 8 juin. Mais il y avait la volonté de dire: « on est toujours là » et pour la plupart depuis le 19 janvier. On reste ensemble, jeunes, actifs et retraités. Les jeunes, étudiant.es et lycéen.nes, formaient un cortège dynamique avec notamment la JC et Solidaires. Le tract du PCOF trouvait de l’écho chez les manifestants: « La page de la lutte de classe n’est pas tournée, mais d’autres pages viennent s’y rajouter ». Un syndicaliste cheminot rajoutait: « en face, la lutte de classe ne s’arrête pas et de notre côté non plus. On continue ! » Un autre parlait du fret ferroviaire et des 500 postes qui devaient disparaître à terme avec la remise à la concurrence de 30 % du réseau par la SNCF. Avec ce mouvement, l’idée qu’il suffirait d’un changement de locataire à l’Elysée pour inverser la vapeur, a reculé dans la tête de beaucoup.

Pendant la manifestation l’information a été donnée que le local de « la Table de Jeanne-Marie » avec été attaqué. La Table de Jeanne Marie est une association qui sert depuis 7 ans environ 150 repas chaque jour aux sans domiciles fixes et les migrants. L’attaque du local a occasionné des dégradations sur la façade et des dégâts sur le réseau électrique. Cet épisode fait suite aux attaques récurrentes contre le local LGBT de Tours depuis février avec notamment un engin explosif lancé dans le local le 22 mai alors qu’il y avait 3 personnes à l’intérieur. Un rassemblement a eu lieu pour soutenir la communauté LGBT et dénoncer les idées de l’extrême- droite support à ces attaques et agressions.

Pau : « Ils ne lâcheront pas »

Ils étaient 5000 à manifester, autour de l’intersyndicale. Ce sont ces milliers de manifestants (es) qui, pour la 14ème fois ont continué à dire NON à la réforme des retraites.

Ces milliers font parti du noyau dur de la contestation, déterminés à se battre contre ce qu’ils nomment clairement les capitalistes. Pour beaucoup, le combat pour les salaires, contre la dégradation des conditions de travail, la défense des services publics, des acquis sociaux en général… n’est pas fini, et de loin s’en faut. Pas de résignation mais de la volonté de continuer à lutter.

Au stand du Parti, beaucoup de passages et de discussions portant sur les suites de ce mouvement. Vente de revues et du journal La Forge et distribution de l’invitation à la soirée du Parti pour le 16 juin prochain, pour continuer la discussion sur les premières leçons à tirer de ce mouvement.

Paris

Est-ce pour essayer de minimiser l’ampleur de la mobilisation, que la préfecture de police de Paris a demandé de scinder le cortège en deux, avec un « itinéraire de délestage » qui n’a pas été annoncé publiquement ? De cette façon, les médias peuvent non seulement montrer des images de cortège moins fournis que les précédents, ce qui était évidemment le cas, et d’occulter le cortège de la CGT, Solidaires, FO…

Le cortège qui a emprunté l’itinéraire annoncé était précédé d’un grand nombre de manifestants, dont beaucoup de jeunes, avec ou sans banderoles, lançant des mots d’ordre contre l’extrême droite (« Siamo tutti antifascisti »), et certains des mots d’ordre des manifestations précédentes.

Derrière le carré de tête, la FSU alignait des cortèges d’enseignants avec les banderoles des établissements, avec également plusieurs cortèges de travailleurs des musées, de la BNF. Les travailleurs et travailleuses de la petite enfance manifestaient derrière la banderole « Pas de bébés à la consigne », et celles des travailleurs sociaux de la ville de Paris.

La CFDT formait le gros du cortège syndical : transport, logistique, agriculture, santé… formaient des blocs animés, certes avec moins de monde que lors des manifestations précédentes, mais tout de même significatifs. Nous avons diffusé beaucoup de tracts dans ces cortèges à des militants qui ont certainement fait toutes les manifs précédentes.

Les « autres » fronts de lutte » étaient également présents, notamment à travers des points de diffusion, comme celui la LDH, ou du collectif « oui aux terres de Gonesse » qui poursuit le combat contre l’artificialisation des terres agricoles, qui avait notamment lutté et gagné contre le projet inutile et coûteux d’Auchan. Présente aussi, à travers des panneaux, la lutte contre la militarisation.

Le parti avait installé son barnum de propagande le long de ce trajet et les camarades y ont diffusé le tract et l’autocollant. Les trois mots d’ordre scandés à la sono (les jeunes dans la galère, les femmes dans le préciare, les vieux dans la misère, de cette société-là, on n’en veut pas, on la combat ; de l’argent pour l’école et la santé, pour les salaires et les retraites, et pas pour faire la guerre ; capitalisme broyeur de vis, ce système, on n’en veut pa, on le combat) ont été souvent repris pas des cortèges à leur passage devant le stand.

Des camarades sont allés diffusés le tract dans le deuxième cortège (Solidaires, FO et CGT), où tract et surtout autocollant ont eu le même succès.

Carcassonne

Encore 1 000 manifestant.es à Carcassonne pour cette 14ème journée, correspondant essentiellement aux « forces vives » des organisations présentes et de leurs sympathisants. En début de manif un appel a été lancé pour se retrouver le lendemain devant la caravane SNU, faisant sa dernière étape à Carcassonne. La manifestation s’est terminée à l’entrée de la Cité avec une banderole géante pour marquer le coup.

En relation avec le contexte de montée de l’extrême droite locale, suite à des provocations pendant la marches des fiertés le week-end d’avant, et suite à l’arrestation de militant.es des SdlT (affaire « Lafarge »), des jeunes avaient réalisé une banderole « Tous-tes anti-fascistes, queers et éco-terroristes ».