« Le chant des oubliés » : un film sur l’usine Semeprit d’Argenteuil

Le 11 février : succès des manifestations à dominante populaire, très importantes dans les villes de province
12 février 2023
Pourquoi le Syndicat de la Médecine Générale n’a pas appelé à la grève du 14 février
15 février 2023

Le cinéaste Luc Decaster a présenté son film « le chant des oubliés » le dimanche 12, au cinéma Le figuier Blanc, à Argenteuil. Ce film porte sur les derniers jours de l’usine Semperit, qui fabriquait des bandes transporteuses en caoutchouc, jusqu’en 2017, date à laquelle la direction du groupe a décidé de la fermer. La monteuse Claire Atherton, le compositeur Marius Atherton, la responsable de l’association pour la défense du cinéma indépendant (ADCI) et l’animateur du cinéma, ont animé un débat avec le public venu nombreux. C’était la première fois depuis la fermeture de l’usine – en septembre 2017 – que des anciens ouvriers, contremaîtres, administratifs… de Semperit, des responsables du syndicat CGT de l’entreprise, des militants et des habitants qui, pour la plupart, ont soutenu le combat des 90 salariés et intérimaires, se retrouvaient avec des adhérents de l’ADCI et des amis de celles et ceux qui ont travaillé à ce film. Beaucoup ont participé aux « jeudis de la colère » devant l’usine, qui ont rythmé la mobilisation qui a été soutenue par l’UL CGT d’Argenteuil, l’UD CGT 95, la Fédération de la Chimie et plusieurs associations, partis politiques, dont notre parti. Plusieurs articles dans La Forge et sur notre site, ont été consacrés à cette lutte.

Le film de Luc Decaster est un hommage rendu à ces ouvriers, à leur travail. C’est une œuvre artistique, avec des plans saisissants sur la matière travaillée par les ouvriers, les immenses machines et sur les vastes halls qui se vident des hommes et des machines. Ce n’est pas un film sur la lutte elle-même, ce qui « déroute » ceux qui l’ont menée, comme le dira notre camarade Daniel Issaadi, militant CGT de l’usine, et d’autres intervenants, qui ont apprécié que cette dimension soit donnée en direct par plusieurs autres personnes. « C’est le bonus à ajouter au film » a suggéré le responsable de cette salle qui diffuse des films d’auteurs, des films témoignages de la vie et des combats des peuples… bref, un cinéma militant. Luc est un militant qui a fait beaucoup de films sur les luttes et milite aussi dans le domaine de l’art cinématographique. Il a entraîné dans cette aventure collective des jeunes passionnés par le son et la musique. Ensemble, avec la monteuse, ont su les faire fusionner avec les images.

Le moment de discussion, autour d’un verre, après la projection et le débat a permis à chacune et à chacun de « faire son film » et de partager les dernières nouvelles sur les mobilisations contre la réforme des retraites.