Le village SNU de Strasbourg « relocalisé » à Haguenau : un nouveau « flop » !

Mobilisation pour défendre la Bourse du travail de Massy (91)
15 mai 2023
Equateur : ¡FUERA LASSO, YA! – Lasso, dehors, maintenant !
18 mai 2023

Le "comité d'accueil" des opposants au SNU, à Haguenau

Un village SNU devait s’installer à Strasbourg pour le samedi 13 mai 2023 dans le cadre de la tournée « expérience » organisée dans 25 villes métropolitaines par le gouvernement pour faire la promotion du Service National Universel. Rappelons qu’un des objectifs du SNU est aussi d’intéresser les jeunes ados entre 15 et 17 ans à l’armée « républicaine ».

Un collectif NON-SNU s’est mis en place sur Strasbourg pour dire « NON à l’embrigadement de la jeunesse » et NON à la généralisation du SNU.

Le lieu de la mise en place du « village SNU » a été tenu « secret » jusqu’à la veille du jour J.

Le samedi matin dès 9h, bien avant la mise en place des tentes SNU dont l’ouverture était prévue à 11 h, des militants se sont retrouvés Place Dauphine – Rive Etoile à Strasbourg, pour organiser la riposte. 200 personnes sont venues avec pancartes, slogans et chansons, casseroles, tracts pour informer la population et les jeunes qui passaient. Des militants associatifs, de syndicats étudiants, de jeunes militants de la CGT, de partis politiques. La plupart avaient participé aux manifestations contre la réforme des retraites.

Quelle ne fut pas notre surprise de voir que rien ne se passait : ni camion, ni tentes, ni personne en vue, si ce n’est les policiers en train de surveiller les manifestants. Des militants ont vérifié les alentours pour savoir si le village s’était retranché dans la galerie marchande ou dans la médiathèque, ou à un autre endroit à Strasbourg. Rien.

Finalement les manifestants ont appris que le village se tenait 30 km plus loin dans la ville de Haguenau, devant la médiathèque. Une partie des militants se sont rendus rapidement sur place pour retrouver une petite installation de tentes bleues quasi désertes et les propagandistes du SNU qui s’ennuyaient. Il n’y a pas eu grand ’monde pendant toute la durée du village,

En face, la bonne trentaine de manifestants faisait foule. Il y avait une ambiance très combative, festive et militante avec la présence des jeunes qui cherchent à comprendre et à exprimer leurs colères et leur mécontentement. Des slogans, dont « Ni chair à patrons, Ni chair à canon », des chansons antimilitaristes et anti-guerre ont résonné sur la place.

Il y a eu beaucoup de discussions avec des jeunes déters, révoltés contre la politique de Macron et de son gouvernement, contre l’embrigadement de la jeunesse par le SNU. Ils exprimaient le refus général de rendre le SNU obligatoire et qu’il soit en grande partie financé par le budget de l’éducation nationale. Un jeune militant s’exprime : « l’école et le lycée sont faits pour apprendre et pour se construire et non pas pour nous préparer à aller faire la guerre ». Comme à Strasbourg, des syndicalistes étaient présents (CGT, Solidaires, FO et FSU)

Un ancien militaire d’une cinquantaine d’années a exprimé son désaccord avec le SNU, car il « connaissait l’armée de l’intérieur ».

Des militants de l’UJR étaient présents sur les deux sites avec le Fil Rouge, des tracts et des pancartes pour dire « non au SNU, nous ne voulons pas être de la chair à patron » et nous ne voulons pas être non plus de la chair à canon !

Des camarades du Parti étaient présents également ; ils ont fait connaître La Forge et ont distribué le tract mensuel. Les discussions étaient animées et nombreuses.

La morale de l’histoire.

L’accueil réservé dans les villes précédentes au service de propagande SNU y est pour beaucoup : dans plusieurs villes la mobilisation express des organisations a fait échouer la mise en place du « village » de propagande, ou l’entraver sérieusement. C’est ce qui s’est passé à Strasbourg, avec l’appel du collectif strasbourgeois.

La mobilisation pour contester le SNU, sa généralisation et le projet de le rendre obligatoire, fait suite à la contestation sociale plus générale, que le mouvement contre la réforme des retraites a largement développée. La jeunesse y a pris toute sa place. Elle était dans les manifestations contre le 49.3 et les répressions policières et elle est prête à se dresser contre les entreprises d’embrigadement de la jeunesse, symbolisées par le village SNU dans la ville de Haguenau.