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Les actionnaires à la fête

Selon les chiffres portant sur 2016, les entreprises du CAC 40 ont consacré 55,7 milliards au versement de dividendes aux actionnaires (46,2 milliards, soit +13% par rapport à l’année dernière) et 9,5 milliards au rachat d’actions (par rapport aux 5,2 milliards en 2015).

En 2007, à la veille de la crise financière, le montant des dividendes versés aux actionnaires a été de 57,1 milliards. Ils ont baissé par la suite, pour remonter à 56 milliards en 2014 et 43 milliards en 2015.

Et 2017 s’annonce bien pour les gros actionnaires, car, comme le souligne un économiste de HEC, les « dividendes distribués au titre de 2016 pourraient encore progresser, vu la hausse de 11% des profits au premier trimestre ». Mais ne pensez pas que cela soit « pour acheter des cigares » plaisante t’il. Et de citer la famille Bettencourt, figure connue de l’oligarchie qui a créé un fonds de 500 millions d’Euros, pour réinvestir une partie de dividendes encaissés par la famille dans des PME : « c’est l’illustration du fonctionnement normal du capitalisme, où l’argent tourne, ce qui est sain » (P Quiry, pour les Echos). Veut-il prouver par là que les grands capitalistes qui contrôlent les monopoles feraient le bonheur des PME, des sous-traitants et, par là, celui de leurs salariés ? Cette image d’Epinal n’a rien à voir avec la réalité du système capitaliste, dans lequel les monopoles dominent l’économie et toute la société et dans lequel l’Etat est à leur service exclusif et où l’exploitation est poussée toujours plus loin.

 

Trois groupes sont en tête en matière de versements de dividendes ;

Sanofi, avec 6,66 milliards, Total, avec 5,9 et Vivendi, avec 5,57.

BNP –Paribas ne verse « que » 2,87 milliards. Les analystes ajoutent : « les banques se redressent », se félicitant des plans de restructuration et de suppressions d’emplois, qui continuent. Les salariés sont les premiers concernés, mais les clients également, qui ont de plus en plus de difficultés à trouver un conseiller qui a le temps de répondre à leurs questions. Chacun de nous, pour peu qu’il ait un compte bancaire, peut le constater.

Sanofi poursuite son plan de restructuration qui se solde par des centaines de licenciements.

Quand à Vivendi, dirigé par Bolloré, il poursuit ses rachats d’entreprises de communication et de production. On se rappelle de sa « gestion » de la grève des journalistes d’I télé.

Le rachat de leurs propres actions est « généralement une opération gagnant – gagnant pour l’entreprise et pour les actionnaires », comme l’explique une économiste du Figaro. On peut la croire ! Le rachat des actions, avec une « prime » est le moyen de faire augmenter le cours des actions et de verser des stocks – options aux dirigeants « méritants », qui auront sabré dans les effectifs.

 

Quoi qu’il en soit, ces chiffres illustrent qu’en temps de crise, les grandes entreprises et leurs gros actionnaires continuent à s’enrichir, alors que la masse de la population s’appauvrit.

 

Priorité aux marchands de canons modernes

Une autre annonce est passée relativement inaperçue : elle concerne l’annonce faite par La Drian, le « ministre de la guerre », grand ami de la haute hiérarchie militaire et des dirigeants des entreprise d’armement, d’acheter entre 160 et 190 hélicoptères légers à Airbus Helicopters, pour renouvelles la flotte des hélicoptères de l’armée de terre, de la marine, de la gendarmerie.

Cette annonce soulève plusieurs questions :

Comment une telle décision qui engage l’Etat sur des années, peut elle être prise par un ministre d’un gouvernement qui ne sera plus en fonction dans quelques mois.

Quel va en être le montant final, alors que le prix unitaire de 15 millions avancé lors de la présentation de cet hélicoptère en 2015, ne tient pas compte des aménagements qui seront fait pour le « militariser ». En effet, cet hélicoptère est, au départ, conçu pour le marché « civil ».

Cette commande ne peut que satisfaire les dirigeants d’Airbus Helicopters, qui n’arrivaient pas à vendre cet appareil « très sophistiqué ». Elle a pour conséquence de porter à 57% la part du « militaire ».

C’est une illustration de la « militarisation » de l’économie.

Lors de sa visite au siège de l’entreprise à Marignane, le Drian s’est également félicité des avancées du programme de drone co développé par Airbus et la DCNS (VSR700), qui doit équiper les navires.