Les manifestations des personnels soignants, des EHPAD, des services d’aide, d’accompagnement et de soins à domicile pour les personnes âgées

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Les hospitaliers du département des Vosges, à la manifestation du 15 à Paris

Le 15 octobre, dans de nombreuses villes, des appels à manifester ont été lancés par les syndicats des personnels soignants, des hôpitaux publics, les personnels des EHPAD, des personnels des services d’aide, d’accompagnement et de soins à domicile.

Ces professionnels, qui sont majoritairement des femmes, ont des statuts différents, des employeurs différents, font partie des « premiers de corvées », mais beaucoup ne sont pas pris en compte par les mesures annoncées dans le cadre (déjà très insatisfaisant) du Ségur. Leur charge de travail n’a pas diminué, bien au contraire, les tâches se multiplient, sans être reconnues au plan financier et les équipes de direction se comportent très souvent de façon très autoritaire.

En région parisienne, des délégations de plusieurs régions ont rejoint celles de la l’APHP, pour un rassemblement suivi d’une manifestation jusqu’aux abords du ministère. Ils sont venus de Nice, des Vosges, des Côtes d’Armor ( Plougervenel), de l’Oise (Clermont), du Nord (Lille), du Puy de Dôme (Clermont-Ferrand, Riom), de Bordeaux, du Cher (Bourges, Dun sur Auron) d’Indre et Loire (Tours, Chinon, Loches), de Haute Vienne (Esquirol, St Junien)… et des départements de la région parisienne.

« On fait tout, des soins à la réception des paquets de couches, au nettoyage, sans avoir plus de personnel. La situation dans l’hôpital est dramatique ». Ces paroles, ce sont celles des infirmières et de tous les personnels des services hospitaliers que nous avons interrogés. Les personnels des établissements de psychiatrie, nombreux, dans la plupart des cortèges, dénoncent les fermetures de lits qui continuent. « Ils vont envoyer les patients vers des structures d’accueil qui ne sont pas adaptés ». « Il est dangereux de tomber malade en France » dira un manifestant au micro de la camionnette de la CGT qui lance les mots d’ordre et décortique le discours de Macron de la veille : « On sait se protéger : ce qu’on veut, ce sont des moyens, des embauches, les 300 euros d’augmentation de salaires ». « La prime de 186 euros ne suffit pas à nous faire taire ».

Les assignations sont tombées en nombre dans les hôpitaux, pour éviter que les personnels se mettent en grève. « La situation est d’autant plus tendue qu’on sait que cela va durer longtemps. »

Les inégalités de salaires, pour le même travail, les catégories exclues des primes, ou les augmentations promises qui sont en deçà des exigences légitimes, ne sont pas acceptables. La colère est grande devant le mépris des autorités politiques et sanitaires pour les exigences connues des personnels, inquiets des conséquences d’une nouvelle vague d’épidémie qui vient s’ajouter aux soins « normaux » qui commencent déjà à « être déprogrammés ». Spéculer sur la fatigue et sur le dévouement des personnels est criminel.

Des infirmières et des agents hospitaliers de l’hôpital de Clermont, dans l’Oise au moment du rassemblement à Paris.
Les camarades du Parti ont diffusé le tract national et La Forge. ils ont manifesté avec les hospitaliers, les personnels des EHPAD et des autre agents hospitaliers du public et du privé.


La manif des personnels soignants à Toulouse

Un peu plus d’un millier de manifestants ont défilé dans les rues de Toulouse à l’appel de plusieurs syndicats : CGT, Solidaires des hôpitaux de Toulouse, CNT, et d’organisations politiques. Parmi les manifestants, beaucoup de personnels soignants, pour celles et ceux qui ont pu participer car pour d’autres ils ont été assignés au travail pour cause de pénurie de personnel et crise sanitaire ! Des personnels de différentes professions de la santé, sage-femmes (oubliées du Ségur) des technicien-e-s de laboratoire, mais aussi des AESH (qui gèrent pour un maigre salaire les enfants en grande difficulté physique ou psychologique dans le cadre scolaire), des personnels des secteurs sociaux. Les jeunes travailleur-ses- d’ONET entreprise de nettoyage sous-traitante d’AIRBUS étaient venus en nombre et ont animé la manifestation de façon combative. Des militants d’autres secteurs sont venus marquer leur soutien : secteur aéronautique, éducation, retraités, de simples usagers des services de santé. Nul doute que les actions de solidarité sont aujourd’hui quotidiennes car il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait un appel à soutien de tel ou tel secteur ou entreprise. Le 14 octobre un rassemblement a été organisé devant l’hôpital Purpan pour soutenir Sylvie Tallet, contractuelle rattachée au service du transport des prélèvements, militante CGT menacée de licenciement suite à sa participation au mouvement de grève. Même dans le secteur de la santé où personne ne peut nier la pénurie d’effectifs la répression s’abat sur des militants !

 Les annonces restrictives du gouvernement concernant les libertés et les discours alarmistes n’empêchent pas la solidarité de s’exprimer dans la rue et autour des secteurs qui se battent.

Dans la manifestation nous avons retrouvé des camarades de lutte, nous avons diffusé le tract mensuel d’octobre très explicite sur la situation actuelle et le journal. Nous avions sur nous des affichettes : de l’argent pour l’hôpital pas pour le capital et la santé n’est pas une marchandise, l’hôpital et les EHPAD ne sont pas des entreprises.