Les métallos d’Alsace en force devant l’UIMM régionale pour défendre leurs acquis conventionnels

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Rassemblement intersyndical des métallos, devant l'UIMM Alsace

Les négociations entre syndicats et patronat de la métallurgie pour mettre en place un accord territorial d’ici le 15 juin, accord territorial prévu par la nouvelle convention collective nationale, sont au point mort et mènent au bras de fer.

A l’appel de la CGT, de la CFDT, de la CFTC et de l’UNSA (et la présence d’une délégation CFE-CGC) plus de 400 travailleurs de la métallurgie se sont réunis devant le siège de l’UIMM dans le Bas-Rhin. Ils venaient de toute l’Alsace : 40 ouvriers de Peugeot Mulhouse, venus en bus, Alsacienne d’Aluminium de Sélestat, Endel Fessenheim (groupe Altrad – maintenance industrielle comprenant le nucléaire), Safran Molsheim, Gaggenau Lipsheim, Schaeffler Haguenau, 50 salariés de Punch du Port du Rhin, Supra Obernai, Stocko d’Andlau, Ricoh industries de Wettelsheim, Clestra Illkirch, Alpaci Bouxwiller, etc. Les uns avec panneaux et banderole, les travailleurs portant les gilets fluo CGT de leur entreprise. Les métallos ont eu le soutien d’organisations syndicales CGT, comme l’UL de Haguenau, l’UD 67, les retraités de l’USR 67, et également une délégation de 4 représentants du syndicat CGT des étudiant-e-s, Lycéen-e-s, apprenti-e-s. Des camarades de notre Parti étaient également présents, avec l’article du journal de juin sur les acquis conventionnels et la lutte pour les salaires.

La mobilisation pour ce rassemblement avait été prise en mains dans de nombreux secteurs : Un rappel téléphonique de la CGT à toutes les sections CGT ou syndicats dans le 67, la CGT Punch est intervenue la veille avec méga devant l’entreprise pour appeler à la grève, Peugeot Mulhouse en force aussi, etc. Le succès vient aussi du fait que l’appel était unitaire, car une intersyndicale dans la métallurgie en Alsace, c’est une première. Le recul que veut imposer l’UIMM au niveau territorial a provoqué cette unité et ce bras de fer. Une unité que le patronat espère diviser car les acquis diffèrent selon le département. Dans le Haut-Rhin, le patronat veut supprimer le 13ème mois et dans le Bas-Rhin, il veut supprimer la prime de vacances (450€), ainsi que d’autres petites primes et acquis sociaux dans les deux départements. Le patronat veut jouer la territorialité pour affaiblir. Mais le rassemblement de ce vendredi montre bien que les syndicats et les travailleurs ont compris que l’UIMM s’attaquait à tous les acquis conventionnels qui entrent dans la rémunération et que c’est cet aspect collectif qu’il faut défendre.

Pendant qu’une délégation intersyndicale s’entretenait avec des représentants des patrons de l’UIMM Alsace, les discussions des grévistes allaient bon train autour du stand restauration. A la sortie de la délégation, un représentant de chaque organisation a pris la parole pour expliquer le refus catégorique de l’UIMM d’entendre les travailleurs. Dans la négociation, les patrons voudraient transformer le treizième mois en une prime de vacances. C’est la huée des grévistes. Les négociations sont bloquées pour le moment et l’UIMM peut dénoncer à tout moment les deux conventions départementales. Un militant de la CGT a expliqué que le projet d’accord de l’UIMM revenait en arrière de plus d’un siècle, lorsque chaque patron d’entreprise mettait en place « son propre droit ». Le secrétaire régional de la CFDT dénonce le fait que l’UIMM divise les entreprises selon leurs moyens financiers. Et qu’actuellement, de façon générale, le combat qui est mené rejoint le combat général pour le pouvoir d’achat de l’ensemble des salariés, quel que soit le secteur (infirmières, etc.). Les organisations ont appelé à l’unité syndicale et à développer la mobilisation. Le délégué de Peugeot Mulhouse a mentionné le rapport salaire/profits. Cela s’est terminé sur le fait que l’intersyndicale tiendra les salariés informés.

La volonté exprimée par tous de garder l’unité dans ce combat est très positive et essentielle pour que les travailleurs puissent avancer dans leurs revendications. La présence de travailleurs et militants hors « métallurgistes » montre que le soutien peut encore s’étendre, car comme le disait un délégué « TOUS les travailleurs, quel que soit leur secteur, public ou privé, ont intérêt à se serrer les coudes pour la lutte de ce qui permet de vivre : la lutte pour les salaires et leurs acquis ! »

Correspondance

Le 11/06/2022