Les mobilisations du 7 juin ont rassemblé là où des luttes se mènent déjà, pour défendre un hôpital ou un service menacé de fermeture, un Ephad où il manque du personnel… Le personnel est à bout. Les usagers jouent un rôle important dans les mobilisations.
Grenoble
« Travailler dans des conditions qui permettent de soigner »
A l’hôpital de Grenoble, comme partout la situation est dramatique. Particulièrement aux urgences, d’autant plus sollicitées que celles de l’Hôpital local de Voiron sont régulièrement fermées : des pics 55 patients, or à ce jour, on se retrouve avec une moyenne de 70-80 patients accueillis avec des pics à 110-120 alors que la capacité d’accueil n’est que de 55. Mais ce n’est que la « partie cachée de l’iceber » :123 lits fermés dans les services : des patients qui restent donc des heures « voire des jours » sur les brancards des urgences où il manque près d’un poste sur deux (29 temps pleins pour 52 postes nécessaires). Les soignants sont épuisés : 33% d’entre eux ont démissionné ces derniers mois, une « hémorragie » qui fait que l’hôpital public ne peut plus fonctionner avec un personnel qui a été sur la brèche pendant des années : « jusqu’à maintenant, on a vraiment essayé de tenir le plus possible. Mais maintenant, on ne peut plus ». Alors oui, la colère est grande. La mission Flash de Macron : « une bonne blague » alors que les problèmes sont connus et dénoncés depuis longtemps ; le tri des patients : « le risque de passer à côté d’une urgence vitale » ; la territorialisation : « encore plus d’inégalités selon les départements » ! Les exigences appuyés par les usagers de l’hôpital public venus en soutien : « Rouvrir des lits, embaucher, payer les agents ! »