L’intervention politique du parti à notre stand à la fête de l’Humanité

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Nous reproduisons l’intervention centrale du parti faite le samedi 16 septembre, à notre stand de la fête de l’Humanité.

Sur la photo, les trois camarades qui ont animé le débat qui a suivi : de gauche à droite, le camarade Raymond, qui est notamment intervenu sur les ordonnances Macron et sur l’importance de travailler au succès des mobilisations. A ses côtés, notre porte parole qui a fait l’intervention centrale et le camarade Alain, qui est intervenu sur le lien entre le combat des peuples contre la domination de l’impérialisme français, notamment le peuple du Burkina et notre combat pour une rupture révolutionnaire.

Dans le débat, sont également intervenus la présidente de Femmes Egalité, Ana Azaria, qui est revenue sur les mobilisations des femmes travailleuses, les femmes des milieux populaires, pour insister sur la nécessité de rompre avec ce système. Le responsable de l’UJR est intervenu sur l’importance de développer, parmi les jeunes, la solidarité avec les luttes des peuples des néocolonies d’Afrique et de dénoncer la politique d’intervention militaire de l’impérialisme français.

Dans le débat, les camarades sont revenus sur la nécessité de développer les grèves, en tant que moyen de bloquer l’économie et faire grandir le rapport de force et aussi pour impliquer le plus grand nombre dans l’action collective.

 

Chers camarades, chers amis

Cela fait deux ans, depuis le début de l’année 2016, que notre parti met en avant, dans son travail, son journal, ses tracts, la nécessité d’une rupture révolutionnaire avec le système, comme une question à discuter avec tous ceux et celles qui se battent, qui luttent et veulent un changement de société.

C’est ce que la banderole à notre stand proclamait l’année dernière déjà : « Pour un front populaire révolutionnaire » et cette année le message est encore plus fortement affiché avec le mot d’ordre : « Contre la réaction et la guerre, pour une rupture révolutionnaire », et l’appel  à venir le 11 novembre prochain fêter le centième anniversaire de la révolution d’octobre 1917 à la Bellevilloise ; un meeting, fête internationaliste qui parlera bien sûr de la signification historique de la révolution socialiste de 1917, et sur ce qu’elle nous apprend sur les conditions d’une rupture révolutionnaire et quelles sont les leçons à en tirer pour aujourd’hui.

Se mettre d’accord sur la nécessité d’une rupture révolutionnaire, pour un vrai changement de société n’est pas le plus difficile. Cette nécessité s’appuie notamment sur l’échec des politiques réformistes.

Après les années Mitterrand et Hollande, la prétention à pouvoir démocratiser la société capitaliste, à pouvoir résoudre sa crise, à travers des réformes se disant gagnant-gagnant, et qui ont toujours été perdant-perdant pour les travailleurs et les masses populaires, a fini, avec Hollande, par l’acceptation pure et simple de la politique néolibérale.

Et quand le mouvement ouvrier et populaire s’est dressé avec force pour dire STOP, ça a été la matraque, la répression, comme on l’a vu au moment des manifestations pour le retrait de la loi El Khomri.

La grande question est bien sûr celle de la possibilité d’une rupture révolutionnaire, des conditions pour qu’elle ait lieu. Et cela renvoie à la question de l’appréciation du mouvement ouvrier et populaire, de l’appréciation du degré d’aiguisement de la lutte de classe, au niveau national et international.

C’est cela que nous voulons aborder plus particulièrement aujourd’hui, pour en discuter avec vous. Quelles sont les grandes tendances qui se sont développées depuis le mouvement contre la loi El Khomri jusqu’à aujourd’hui, avec Macron président des patrons, à la tête de l’Etat pour gérer les intérêts de l’oligarchie.

Macron, c’est la réponse et l’instrument de l’oligarchie pour essayer de contenir la montée de la lutte de classe, de la contestation ouvrière et populaire. C’est aussi la carte de l’oligarchie dans la concurrence entre puissances impérialistes, un aspect que nous n’allons pas développer aujourd’hui, mais qui, bien évidemment, est un aspect important du choix de Macron, par l’oligarchie, pour défendre ses intérêts face aux rivaux impérialistes et aux peuples qui contestent la domination de l’impérialisme français.

Nous l’avons dit et écrit, la bourgeoisie a eu peur du mouvement contre la loi El Khomri, de la radicalisation de la lutte de classe qu’il a entraînée, de la force de ce mouvement, de sa détermination, du rôle que la classe ouvrière a joué à travers le mouvement syndical qui a été la colonne vertébrale de ce vaste mouvement. Un mouvement qui a entraîné l’adhésion et le soutien de larges secteurs des masses populaires et qui a commencé à gagner d’importants secteurs de la jeunesse. Cette radicalisation de la lutte de classe s’est plus particulièrement traduite par la violence de classe de la bourgeoisie – à travers la répression systématique du mouvement, des manifestants, mais aussi, et c’est là-dessus que nous voulons insister, à travers la résistance massive des manifestants à cette répression policière, et une résistance qui s’est de plus en plus organisée, et qui est apparue de plus en plus légitime. Nous avons insisté sur ce verrou qui avait commencé à sauter, dans la conscience, le verrou du respect de la légalité bourgeoise.

Il y a un des verrous qui n’a pas sauté à l’époque, celui qui aurait créé un autre rapport de force face à l’Etat et au patronat. Ce verrou c’est celui du blocage de la production, du blocage de l’économie. C’est une question qui, dans le contexte d’aujourd’hui, de l’affrontement avec l’Etat et le patronat, autour notamment des ordonnances, ne manquera pas de se poser.

Si nous revenons sur ce mouvement de 2016, c’est parce qu’il a été porteur de questions fondamentales qui allaient au-delà de la question du retrait de la loi El Khomri. Des questions qu’il fallait discuter avec les amis, les syndicalistes, les femmes travailleuses, les jeunes… les plus engagés dans le combat. C’est pourquoi nous avons mis en avant la nécessité de tirer les leçons du mouvement contre la loi El Khomri et que pour cela, nous avons organisé des réunions, nous avons publié un supplément spécial, et surtout nous avons mené la lutte pour que ces leçons soient tirées dans le mouvement syndical, en priorité, et plus largement.

Nous avons très vite vu que les forces politiques qui concentrent leur action sur le terrain électoral, ne voulaient pas et ne pouvaient pas mener cette réflexion, et qu’elles avaient déjà la tête dans la préparation des présidentielles.

Notre décision prise très tôt de ne pas nous investir dans la campagne présidentielle était motivée par deux raisons :

d’une part celle que je viens de signaler : l’attitude des forces politiques qui voulaient « tourner la page »,

d’autre part et surtout, et c’est d’ailleurs la raison principale, le développement des résistances ouvrières et populaires sur différents terrains, en réponse à l’offensive de l’Etat et du patronat, qui eux aussi, voulaient tourner la page. Cette offensive continue aujourd’hui avec Macron.

Quels sont les terrains de résistance et de lutte qui se sont développées avant, pendant et après la longue séquence des présidentielles ?

Mobilisation contre les violences et l’impunité policière : rappelons l’importance de la marche « justice pour Adama » du 19 mars, marche qui a dénoncé massivement les violences et l’impunité policières.

Les mobilisations contre la répression anti syndicale : avec le mouvement de solidarité avec les Air France, poursuivis notamment pour « la chemise arrachée », solidarité avec les Goodyear, traînés en justice pour avoir « retenu » un cadre, alors qu’ils se battaient pour leurs emplois.

Mobilisation des femmes travailleuses, le 8 mars, avec la première fois, un appel à la grève – du jamais vu – et des manifestation pour l’exigence d’égalité salariale, pour la revalorisation des bas salaires dans les métiers féminisés-, les luttes contre la précarité. Dans ces mobilisations, à Paris et dans de nombreuses villes, nous nous sommes retrouvés avec les militantes de « femmes Egalité », qui a joué un rôle déterminant dans la réalisation de cette grande action unitaire, Une action menée par les syndicats, les organisations de femmes et des associations, avec le soutien des partis politiques,

Les nombreuses mobilisations ouvrières, de salariés, contre les fermetures et les licenciements, luttes qui n’ont pas cessé et qui se poursuivent aujourd’hui, avec la lutte des ouvriers de GM&S, de Semperit… des PME qui appartiennent à des groupes ou dépendent d’eux,

N’oublions pas la lutte des travailleurs sans papiers, leurs grèves pour leur régularisation. Le pouvoir, les patrons ont cru que ce mouvement était terminé : et bien non, les grèves ont continué, avec la CGT, avec le soutien d’autres syndicats, d’associations, de partis politique. C’est la grève de plus d’une centaine de travailleurs sans-papiers, essentiellement des intérimaires, qui se sont mis en grève et ont occupé pendant plusieurs semaines, le bâtiment central du MIN, à Rungis et qui ont obtenu des titres de séjour, Dans cette grève, nos camarades ont été fortement impliqués.

Il faut aussi parler des mobilisations continues contre l’état d’urgence et sa transcription dans la loi. Des collectifs regroupant des dizaines d’organisations n’ont pas cessé de dénoncer l’état d’urgence et jusqu’aujourd’hui, elles sont mobilisées pour dénoncer son inscription dans la loi ordinaire.

En lien avec cette question, il y a aussi le terrain de la dénonciation de la politique de guerre, en Syrie, Irak, au Sahel. Des guerres dont les premières et principales victimes sont les populations civiles, qui meurent sous les bombes, notamment celles larguées par les avions français. Ces guerres qui, en retour, produisent des candidats aux attentats suicides, comme celui qui vient de se passer à Londres.

On a également vu se développer la dénonciation de la militarisation de l’économie et de la société, qui se manifestent notamment par la frénésie des ventes d’armes, partout dans le monde, des monopoles français dont Le Drian est le commis voyageur le plus zélé et le plus loué pour ses succès. Cette prise de conscience de la nécessité de combattre la politique de guerre touche notamment la question de l’armement nucléaire qui est relancé et la dénonciation qui commence à grandir, de la politique d’embrigadement de la jeunesse.

A cela il faut ajouter une mobilisation qui marque des points dans la dénonciation de l’OTAN et l’appartenance de la France à cette alliance, une mobilisation qui s’est notamment traduite par la marche et le contre sommet de l’Otan, à Bruxelles, auxquelles notre parti a participé, dans le cadre d’un collectif qui regroupe un vaste champ d’organisations.

N’oublions pas la solidarité avec les luttes des peuples, notamment le peuple palestinien, les peuples de Turquie, et pour nous, avec la lutte révolutionnaire du peuple du Burkina Faso, La grève de la faim des prisonniers politiques palestiniens a suscité un vaste mouvement de solidarité qui a remis la question du sort du peuple palestinien, de son combat légitime pour ses droits nationaux et la dénonciation de la politique réactionnaire de l’Etat israélien sur la table.

On a également vu se développer toutes sortes de formes de solidarité avec les migrants, allant du soutien matériel à la désobéissance vis à vis des lois d’un Etat qui s’acharne contre quelques milliers de réfugiés, chassés de chez eux par les guerres et la misère, dont l’impérialisme français porte une grande part de responsabilité.

Je terminerai par la solidarité avec les peuples des colonies : hier c’était le peuple de Guyane qui se mobilisait en masse, pour dénoncer les conditions dans lesquelles le colonialisme français le maintient. Sans électricité, sans eau, sans moyens de se déplacer, dignes de ce nom, alors que chaque tir de fusée de la plate forme de Kourou représente des millions d’euros. Aujourd’hui les peuples des Antilles subissent les ravages des ouragans et c’est encore une fois la situation d’abandon des populations de ces pays, je ne parle évidemment pas des riches, qui saute aux yeux et qui nous révolte.

La liste n’est pas close. Mais plus qu’une liste, ces différents fronts de résistance et de lutte, constituent une vague de fond, celle de la contestation ouvrière et populaire, de la jeunesse, une vague qui continue à gonfler et qui va immanquablement se manifester et grossir contre la politique de Macron, l’homme de l’oligarchie, le président des patrons. C’est dans cette vague de fond que nous allons travailler à faire grandir la conscience de la nécessité et de la possibilité de la rupture révolutionnaire.

Avec Macron c’est une politique ultra libérale qui se développe sur tous les fronts.

Une contre réforme pour détruire le code du travail, pour renforcer le diktat patronal dans toutes les entreprises, petites et grandes. Ce sont notamment les ordonnances.

Une offensive redoublée pour mettre à bas la protection sociale, santé, chômage.

Une remise en cause de l’accès à l’enseignement supérieur à travers la sélection accrue par l’argent.

Un Etat policier qui ne cesse de se renforcer.

Une politique de guerre réaffirmée.

Une mainmise sur les néo colonies d’Afrique renforcée.

Il a déclaré la guerre de classe contre ceux qu’il appelle les fainéants, les extrémistes et les cyniques.

Nous sommes bien évidemment engagés dans la résistance à cette politique et nous travaillons, avec toutes les forces qui se battent, pour défendre les intérêts ouvriers et populaires, des jeunes, des peuples. Mais nous travaillons aussi à faire grandir dans ces combats la conscience de la nécessité et de la possibilité de la rupture révolutionnaire avec ce système. Et nous vous appelons à mener ce travail avec nous.

Vive la lutte de classe

Vive la révolution