Justice pour Théo : Non à l’Etat policier
Théo, jeune de 22 ans sans aucun antécédent judiciaire, habite le quartier des 3 000 à Aulnay-Sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Théo n’avait rien à se reprocher mais des policiers ont, une fois de plus, abusé de leurs droits. L’un d’entre eux l’a violé avec sa matraque télescopique et les autres l’ont tabassé et injurié. Théo est à présent à l’hôpital. Nous condamnons le racisme que subissent les jeunes des quartiers populaires par les agents de police. Les insultes raciales à leur égard tout comme à l’égard des migrants, « sale négro », « bamboula », « rentre chez toi » … font partie du vocabulaire utilisé par la police.
Dans un contexte d’impunité de certains personnages politiques, de hauts-fonctionnaires, les injustices vis à vis des jeunes des quartiers populaires sont grandissantes. En décembre 2015, une famille est passée à tabac à Pantin par la BST (Brigade spécialisée de terrain) : deux enfants de 15 et 18 ans et leur mère. La scène est filmée par une voisine. Zahra Kraiker, la mère de famille, est furieuse : « Regardez comment ils frappent. Je sépare mon fils parce qu’ils sont en train de le massacrer. On m’a gazée. On m’a mis au sol. »
Face à ces violences, des jeunes s’organisent. Assa, la sœur d’Adama Traore mort en juillet 2016 dans lors d’une interpellation, a créé un comité nommé « JUSTICE POUR ADAMA » dans lequel plusieurs rappeurs sont exprimés en solidarité.
Depuis le viol de Théo, la ville d’Aulnay-sous-Bois, et plus particulièrement la cité des 3 000, subit une pression policière sans précédent. Tous les soirs, survol d’hélicoptères, interpellations nombreuses de jeunes qui sont dans les rues, et imposition d’un « couvre-feu » sur le secteur, interdiction à certains bus de circuler, tirs à balles réelles pour « disperser » les gens dehors, extinction des lampadaires dans les rues afin d’éviter toute propagation des faits, sur les réseaux sociaux notamment.
Nous dénonçons la volonté d’intimidation de la population qui réclame JUSTICE pour Théo.
Des mamans du quartier ont organisé le lundi 5 février une « marche blanche » à laquelle des milliers de personnes ont participé en demandant justice et que ces policiers soient jugés pour leurs actes ignobles.
L’UJR dénonce cette violence policière, toujours ciblée et toujours injustement jugée. Nous dénonçons l’état d’urgence installé par le gouvernement Hollande Valls puis Cazeneuve, ainsi que les lois qui entretiennent, chez les policiers, le sentiment de pouvoir agir en toute impunité, avec l’assurance de ne pas être inculpé.
Dans les quartiers, dans les ZAD, dans les manifs, dans les camps de rétention, partout la police réprime !
Police partout, justice nulle part : de cette société-là, on n’en veut pas, on la combat !
Le comité de direction de l’UJR
Paris, le 8 février 2017
http://ujr-fr.org/