Notre position sur les élections régionales et départementales

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Les 21 et 27 juin prochains auront lieu les élections régionales et départementales. Sont concernées les 12 grandes régions, auxquelles il faut ajouter les 5 « régions d’outre mer » et la « collectivité territoriale de Corse ».

Quels sont les enjeux de ces élections ?

Comme toutes les élections dans le cadre des institutions de la Ve République, les enjeux sont à la fois « locaux » et nationaux.

Avec les lois de « décentralisation » des années 70 et les réformes territoriales successives, les régions n’ont cessé d’étendre leurs compétences, en empiétant notamment sur celles des départements. La dernière fusion des régions, en 2015, a donné naissance à de « grandes régions » calquées sur le modèle européen. Ce sont des mastodontes dont les exécutifs gèrent un budget de 43 milliards d’euros (chiffres des budgets votés par les 18 régions, avant la pandémie).

Mais les mécanismes de transferts financiers de l’Etat censés compenser le coût des compétences dévolues aux collectivités locales, régions comprises, sont notoirement insuffisants, notamment dans le domaine social.

Ces grandes régions ont permis le développement des grands pôles économiques, elles ont créé une bureaucratie supplémentaire, ont favorisé le développement de « pouvoirs régionaux », véritables potentats locaux, adeptes de politiques clientélistes. Elles ont surtout creusé les inégalités de développement entre les régions et au sein même des régions. L’idéologie régionaliste réactionnaire divise et oppose les populations.

Les régions sont sous le contrôle des préfets de région, eux-mêmes sous la coupe directe du ministère de l’intérieur ; ces « super préfets » ont vu leurs prérogatives étendues, avec la mission de veiller à la mise en œuvre de toutes les orientations gouvernementales, comme on le voit avec l’état d’urgence sanitaire.

Tout cela fait que les exécutifs régionaux sont amenés à sous-traiter la politique nationale.

L’idée selon laquelle les régions gérées par la gauche pourraient être des « boucliers sociaux » est battue en brèche depuis des années : les exécutifs finissent par appliquer les politiques antipopulaires impulsées par l’Etat, « parce qu’il n’y a pas moyen de faire autrement ». Prôner la « désobéissance régionale » est illusoire, vu l’éloignement des centres de discussions et de décisions des masses populaires.

Ces élections de 2021 sont particulièrement « squeezées » par les présidentielles. Les régionales mais aussi les départementales sont surplombées par les présidentielles et le « duel » annoncé depuis des mois Macron – Le Pen. Macron l’orchestre et ne cache pas son intention de poursuivre dans cette voie, en débauchant, déstabilisant… pour mener une politique anti-ouvrière et antipopulaire, au service exclusif des monopoles.

Les listes qui se disent de gauche et écologistes sont à géométrie variable : les listes « unitaires » ne comportent pas les mêmes composantes partout, sans parler des recompositions qui vont s’opérer au deuxième tour.

Notre parti a participé en 2010, avec des candidats, aux listes « Ensemble pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes ». En 2015, nous avons encore participé aux listes présentées par le Front de gauche. Mais aujourd’hui, le contexte a profondément changé, avec une aggravation de la crise économique que la crise sanitaire a exacerbée ; avec des attaques d’une grande violence contre les intérêts des travailleurs, des couches populaires, des jeunes… dans un contexte d’aiguisement des tensions entre les puissances impérialistes, de guerres, comme celle au Mali et au Sahel, et de renforcement du diktat des monopoles. Le caractère présidentialiste du régime s’est renforcé, de pair avec celui du renforcement de l’Etat policier. La crise des mécanismes de la démocratie bourgeoise continue à se creuser, avec comme corollaire une abstention forte dans les milieux ouvriers et populaires. C’est pourquoi notre parti met en avant la nécessité d’une rupture révolutionnaire avec le système capitaliste impérialiste.

Pour toutes ces raisons, la position que nous défendons est celle de l’abstention au premier tour, partout.

Mais il faudra analyser la situation qui se présentera au deuxième tour et nous prendrons position au cas par cas, en tenant compte des enjeux politiques. Par exemple, en Ile-de-France ; la candidate de droite sortante, Pécresse, veut accélérer le démantèlement de la RATP, la privatisation du réseau de bus et supprimer le statut des salariés de la régie, ce qui va aggraver les conditions de transport et de vie des usagers notamment ceux des milieux populaires. Si Pécresse est au deuxième tour, et en fonction de qui sera en face d’elle, nous appellerons à la battre.

Dans les Hauts-de-France, où le RN risque d’être au second tour, nous n’appellerons pas à voter pour le candidat LR, Bertrand, qui avait été élu aux dernières régionales avec les voix du PS, PCF….

Nous analyserons donc les différentes configurations pour déterminer notre position.

Les élections départementales se tiennent le même jour. Aux dernières élections départementales, en 2015, nous avions appelé à voter pour les candidats « Front de gauche » La situation est totalement différente, avec des divisions multiples.

C’est pourquoi, nous avons la même position que celle pour les régionales.

Paris, 2 juin 2021

Parti Communiste des Ouvriers de France