Notre position sur les municipales de mars 2020

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Ces élections municipales vont se tenir dans un contexte de fortes contestations sociales.

On est loin du contexte où les élections municipales étaient perçues comme un moment de mobilisation politique, de débats, autour de projets concrets, pour essayer d’améliorer la vie quotidienne des populations, notamment celles des villes moyennes et petites et des communes rurales.

On est dans un contexte de mobilisations et de contestations de la politique du gouvernement, au service des riches et des patrons, au service des marchands de canons, au détriment de la santé, de l’éducation, de la protection sociale. Une politique réactionnaire qui détruit les services publics, accroît les inégalités et prône l’individualisme ; une politique qui pousse à la désertification des campagnes et des petites villes, à la concentration capitaliste dans l’agriculture, dans l’élevage, dans l’agrobusiness et dans la grande distribution ; concentrations synonymes de liquidation de l’agriculture paysanne, de mal-bouffe et prix toujours plus élevés pour les consommateurs. Une politique qui se dit « écologique » mais donne la priorité au nucléaire et qui place la rentabilité des entreprises à hauts risques au-dessus de la sécurité des travailleurs et des riverains. Tous ces aspects de la politique de Macron et de son gouvernement ont des conséquences directes sur les communes, petites et grandes, et c’est pour cela qu’il est impossible de dissocier l’opposition à la politique nationale du positionnement lors des municipales.

La crise de la « démocratie communale »

Les concentrations des petites communes, leur disparition au profit de regroupements technocratiques, des niveaux de décision toujours plus éloignés des habitants, ont participé à l’assèchement de la « démocratie communale », à tel point qu’il est de plus en plus difficile de trouver un candidat au poste de maire dans les petites communes. Et beaucoup de ceux qui ont assumé cette responsabilité jettent l’éponge, car ils ne veulent plus assumer des responsabilités juridiques pour des questions ou des dossiers sur lesquels ils n’ont aucune prise.

A cela est venue s’ajouter la dernière initiative du ministre de l’intérieur, Castaner, de gommer la couleur politique des listes gagnantes des communes de moins de 9 000 habitants (soit 96 % des communes et 50 % du corps électoral), ramenée depuis à 3 500 habitants, et d’inventer une nouvelle catégorie – divers centres- pour permettre au parti macronien de revendiquer des listes qu’il a juste soutenues.

Cette grossière manœuvre n’a qu’un objectif : essayer de limiter le désaveu électoral du parti macronien lors des municipales. Mais elle ne l’empêchera pas de s’exprimer, notamment là où il présente une liste. Et il faut que ce désaveu soit massif.

C’est pourquoi, notre première consigne est :

Pas une voix aux candidats macroniens, aux listes de la LRM ou à celles qu’elle « soutient ».

Nous y ajoutons immédiatement une autre :

Pas une voix à la droite, pas une voix à l’extrême droite.

La question qui se pose est de voir comment exprimer l’opposition à la politique de Macron et de son gouvernement dans le cadre du premier tour de ces élections.

Les situations sont multiples et les configurations des listes qui se présentent contre les listes macroniennes, varient d’une commune à l’autre.

De plus, la tendance à gommer les sigles des partis politiques, s’est renforcée, ce qui contribue à la confusion sur la nature des listes.

Pour le premier tour, nous partons de trois critères :

  • Nous n’appelons pas à l’abstention, même s’il est possible que celle-ci soit plus élevée qu’aux municipales précédentes.
  • Nous soutenons les listes qui défendent des positions progressistes, qui se démarquent de la politique de Macron et qui rassemblent différents courants, forces, personnalités.
  • Mais dans le cas où plusieurs listes de ce type se présentent, nous refusons de participer à la division en appelant à voter l’une plutôt que l’autre. Cela est vrai en particulier dans des cas, certes limités, où ces élections servent à « régler des comptes » entre des forces qui se disent de gauche et qui, il n’y a pas si longtemps, travaillaient encore ensemble.