C’est ce qu’écrit la CGT Educ’ Action du 93 dans sa Lettre d’informations syndicales du 10 juillet 2023. Tous les personnels de l’Education nationale (1,2 millions) pourraient le dire en cette fin d’année scolaire qui conclue une années d’attaques et de provocations du Gouvernement, mais aussi de luttes et de mobilisations des personnels.
Ce « naufrage », c’est celui des lycées pro, au motif que les entreprises formeraient mieux que l’Education nationale ! (Voir à ce propos les articles de notre journal La Forge et les n° 1 et 3 de notre revue Rupture).
Ce « naufrage », c’est celui de tout un secteur dont les métiers sont aujourd’hui devenus des repoussoirs : « les démissions ont été multipliées par 3 dans le second degré et par 5 dans le 1er degré. Il y a 15 ans, 3000 candidat-es se présentaient au concours de professeur-e des écoles, cette année il y en a eu moins de 800 candidats pour un nombre de postes à pourvoir bien supérieur. »
Le « sauvetage » ne viendra pas du « pacte enseignant » : le « travailler plus si vous voulez gagnez plus » lancé à la figure d’enseignants qui n’en peuvent déjà plus ! (voir notre article dans La Forge de juillet-août 2023 « Non au Pacte enseignant, oui à une revalorisation immédiate de salaires sans contrepartie »)
Pendant que Macron lance une nouvelle provocation au sujet des vacances scolaires d’été, qu’il faudrait réduire pour soi-disant pallier les inégalités sociales, le sabordage continue : « La dernière semaine nous avons appris l’explosion des effectifs des secondes de lycée pro tertiaire passant de 24 à 30 élèves dès la rentrée 2023. En dehors de l’impréparation totale que cela dénote, de la violence et du mépris pour les élèves et les personnels, la CGT Educ’Action 93 s’est indignée de voir ainsi balayés les acquis du plan d’urgence de 1998. Plusieurs établissements se sont mobilisés ces derniers jours avec succès, obtenant le maintien des classes de 24 élèves. »
Il faut dire que cette fin d’année scolaire arrive après des mois de mobilisations contre la réforme des retraites dans laquelle les personnels, mais aussi les lycéens et lycéennes se sot engagées en nombre aux côtés d’une classe ouvrière et d’un monde du travail qui ont retrouvé le chemin de l’action collective. Elle arrive à l’issue d’une année qui aura aussi été marquée par la poursuite de la lutte des AESH dont notre journal La Forge a régulièrement rendu compte.
Ces derniers jours avant les vacances d’été auront également été ceux des émeutes des quartiers populaires et des mobilisations qui ont suivi le meurtre de Nahel. Pour ceux qui enseignent dans les quartiers populaires, ce sont celles de « nombre de [leurs] élèves ». Une grande partie d’entre eux ne partira pas en vacances: « cette année encore, moins de 40% de nos élèves partiront en vacances, contre 95% des enfants de cadres ».
Alors, si comme le note la CGT Educ’ Action du 93, « jusqu’au bout, le gouvernement n’en n’a pas fini » avec les attaques et les mauvais coups, il n’en a pas non plus fini avec la combativité et les luttes des personnels qui ne peuvent que se développer à la rentrée !