Pendant les manœuvres au parlement, les mobilisations pour les salaires continuent

Rassemblement le 22 juin, pour dénoncer les conditions d’accueil inacceptables des étrangers à la sous-préfecture de Palaiseau (91)
25 juin 2022
Manifestations pour la défense du droit à l’avortement, le 2 juillet
4 juillet 2022

Le désaveu de Macron et de la politique qu’il a menée ces cinq dernières années, qui s’est exprimé encore une fois aux législatives, est incontestable. L’abstention est très forte, ce qui relativise tous les résultats. L’éviction de ministres et de plusieurs piliers de la Macronie (sans parler de ceux qui n’ont été élus que de justesse) et les scores réalisés par la coalition autour de Macron (Ensemble) traduisent le rejet qu’il provoque dans de larges couches de la population.

Comme nous le disons dans notre communiqué au lendemain du deuxième tour, le résultat des listes Nupes sont éloignés des objectifs affichés, tout en étant importants. Quant au RN, qui entre enforce à l’assemblée nationale, il a bénéficié, en plus de celles de sa base électorale, des voix d’électeurs de droite et de ceux d’Ensemble, qui ont compris la consigne macronienne de « faire barrage à la Nupes ». Nous reviendrons plus en détail sur ces différents aspects dans le journal de juillet août.

C’est à l’intervention de Macron, le 22 juin, que nous voulons réagir.

Il énonce un certain nombre de postulats :

Celui de sa « légitimité ». Il aurait été élu sur un programme clair ! sur son programme. C’est la négation totale de la réalité de son élection minoritaire, du fait qu’il a été élu en grande partie « pour faire barrage à Le Pen », sans oublier toutes ses manœuvres pour éviter de rendre compte de son mandat, pour éviter de se confronter aux autres candidats… Pour lui, le seul programme, c’est celui qu’il va définir, sans remettre en cause les orientations néolibérales.

A partir de là, il demande aux partis politiques d’opposition de se « définir » vis à vis de son programme, de dire ce à quoi ils s’engagent. C’est une manœuvre grossière qui vise d’abord à essayer de diviser les partis, y compris « de l’intérieur ». Il essaie de les mettre en difficultés, de montrer leur incapacité à faire des compromis… tout en fixant le cadre, à savoir son « programme » ! Il espère trouver des « majorités » à la carte, comme cela s’est déjà passé sous la 5ème République.

Même sa tournée internationale, engagée dans la foulée, pour 8 jours, est une façon d’essayer de se mettre au-dessus de la mêlée, pour gagner du temps, attiser les ambitions et les divisions au sein des groupes parlementaires.

Dans un des éditos du Monde, très long, son auteur faisait une critique de la méthode Macron, de décider de tout, sans tenir compte de l’opposition. Il concluait, sous forme de conseil : 

« Au cours de la si brève campagne écoulée, M. Macron avait théorisé, maladroitement, une « refondation » de la vie démocratique à l’écart de la représentation nationale. La majorité relative donne l’occasion de s’y atteler sans délai, à l’intérieur de l’Hémicycle. » L’hémicycle, et surtout pas la rue !

Toute cette longue séquence électorale, qui débouche sur les manœuvres pour dégager des « majorités » de circonstance à l’Assemblée nationale, fait abstraction de la lutte de classe qui se traduit notamment par l’important mouvement gréviste qui touche de plus en plus de secteurs. Au cœur de ces mouvements de grève, encore et toujours plus, la question de l’augmentation des salaires. Des PME aux grandes entreprises, de la métallurgie, des transports, du commerce, à la chimie… le bras de fer est engagé entre les ouvriers, les salariés et les patrons, qui essaient de refuser une augmentation des salaires, des primes …, mais qui sont obligés de céder en partie. Avec une inflation évaluée à 6,8%, ces augmentations sont « vitales » maintenant. On est très loin des tractations au Parlement.