le régime s’ingère dans les partis d’opposition (communiqué du Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire)

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Déclaration du Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire à propos des arrestations des dirigeants du Front populaire Ivoirien (FPI)

 

Nous avons appris par voie de presse l’arrestation et l’emprisonnement par le pouvoir Ouattara, de Messieurs Koua Justin, Hubert Oulaye et Danon Djédjé, trois dirigeants du FPI. Les chefs d’accusation selon la défense (cf. le quotidien l’Inter n° 5070 du mercredi 6 mai 2015) sont : trouble à l’ordre public, discrédit sur une décision de justice, violences et voie de fait, rébellion….Le  même quotidien indique que Monsieur Hubert Oulaye est en plus accusé de complicité d’assassinat contre des soldats de l’ONUCI en 2012.

Notre observation des contradictions qui se déroulent au sein du FPI nous emmène à dire que cette répression est la suite logique de l’intrusion du pouvoir Ouattara dans les affaires internes à ce parti d’opposition dans le but savamment orchestré de saper un des camps au profit de l’autre. Nous savons qu’il ya des contradictions internes au FPI qui opposent deux groupes, celui de Pascal Affi N’guessan, président du parti, candidat à sa propre succession et celui de Abdouramane Sangaré, qui veut porter Gbagbo Laurent à la tête dudit parti. Nous observons que le pouvoir Ouattara s’est invité dans cette bataille interne, à travers des décisions de justice et des interventions des forces de l’ordre en faveur de Monsieur Affi, soit disant pour protéger la légalité. Plusieurs arrestations dans le camp de Abdouramane Sangaré sur des chefs d’accusation fantaisistes d’atteinte à la sureté de l’Etat, de trouble à l’ordre public ont eu lieu. Plusieurs réunions et manifestations de ce camp ont été interdites et dispersées manu militari en violation flagrante des droits élémentaires des citoyens. Cette répression est la suite logique de ce qui est manigancé depuis plus d’un an par le pouvoir Ouattara contre ce camp au sein du FPI.

A propos de la défense de la légalité, le pouvoir Ouattara se moque des ivoiriens en se faisant passer pour un défenseur de cette légalité. En réalité le pouvoir Ouattara attaque avec les moyens de l’Etat, justice, police, etc. tout ce qui peut nuire à sa réélection en octobre 2015. Au sein du parti Mouvement des Forces d’Avenir (MFA), dont les dirigeants officiels veulent avoir leur candidat aux présidentielles de 2015, le pouvoir Ouattara ne soutient pas cette direction légale, mais la direction issue d’un congrès organisé par une dissidence qui a organisé un putsch contre Monsieur Anaky, président statutaire. Le meneur de cette dissidence apporte son soutien à la candidature unique de Monsieur Alassane Ouattara. Au sein du PIT, le pouvoir Ouattara traite avec la dissidence qui soutient également sa candidature.

Pareils agissements du pouvoir Ouattara nous avait amené à faire une déclaration le 11 décembre 2014 à propos de la décision de justice qui a interdit le congrès du FPI ; dans cette déclaration, nous indiquions « le constat est que le pouvoir Ouattara très intéressé par l’affaiblissement de l’opposition, a trouvé l’occasion rêvée pour porter un coup à la liberté d’expression et d’organisation…Tous les opportunistes et espions au sein des partis politiques pourront désormais se prévaloir de cette décision de justice pour nuire aux partis auxquels ils adhèrent ». Aujourd’hui tout parti d’opposition est menacé. Tous les groupuscules qui soutiendront la candidature d’Alassane Ouattara seront aidés par la justice et les forces de l’ordre pour déstabiliser leurs partis respectifs. La volonté de la majorité des militants ne peut plus s’exprimer librement pour choisir la voie à suivre.

Ouattara et le RHDP rêvent de l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020, sans envisager la nécessité pour les peuples de faire librement des choix politiques économiques et culturels. Le plus important pour eux ce sont les ponts et les routes dans une ambiance de corruption généralisée. Le Parti Communiste Révolutionnaire veut une Côte d’Ivoire émancipée, c’est-à-dire une Côte d’Ivoire de liberté et de démocratie, conditions premières pour un développement économique durable et moderne au service des peuples.

C’est pourquoi, le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire dénonce l’immixtion du pouvoir Ouattara dans la gestion des partis politiques, immixtion qui porte gravement atteinte à la liberté de manifestation des partis d’opposition, et à la démocratie.

Le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire, condamne cette énième  répression sur les dirigeants du FPI et exige la libération immédiate et sans condition de ces dirigeants,

Le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire appelle le peuple de Côte d’Ivoire à s’opposer énergiquement à ce type d’actes, aux antipodes d’un état de droit et de liberté.

 

Abidjan, le 6 mai 2015

Le Secrétaire Général

Ekissi Achy