Solidarité avec la lutte des ouvriers et ouvrières de l’usine textile Ozak de la région d’Urfa

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Les grévistes manifestent avec leur syndicat, à Urfa

700 ouvriers et ouvrières travaillent dans l’usine textile de la firme Ozak, située dans la zone industrielle d’Urfa, dans le sud est de la Turquie. Cette entreprise produit des toiles pour les grandes marques, notamment le groupe Levi’s, Nike, Boss… Une grève a éclaté dans cette usine fin novembre, contre les mauvaises conditions de travail, les mauvais traitements que subissent les ouvrières et le licenciement d’une ouvrière. Cette grève a éclaté dans un contexte de forte tension de la part de la direction et des responsables du syndicat jaune, Oz Iplik-Is qui collabore ouvertement avec la direction, contre la décision de nombreux ouvriers de quitter ce syndicat, pour s’organiser dans le syndicat Birtek-Sen.

La direction a multiplié les pressions sur les ouvriers et les ouvrières pour qu’ils quittent ce syndicat Birtek-Sen. L’élément déclencheur du mouvement de grève a été précisément le licenciement d’une ouvrière qui a refusé ce chantage. Des centaines d’ouvriers se sont mis en grève et ont mis en place un piquet de grève devant l’usine.

Quatre jours après le début de cette grève, la direction a fait appel aux autorités d’Urfa pour qu’elles envoient les gendarmes contre les grévistes. Ils se sont acharnés contre les ouvriers, à coups de matraques et de gaz au poivre. Plusieurs militants ont été arrêtés (au moins 20), dont le représentant du syndicat Birtek-Sen, les manifestations ont été interdites et la direction a fermé l’usine, interdisant son accès, avec l’aide de la gendarmerie. L

Cela n’a pas empêché les ouvriers à poursuivre la grève, autour de plusieurs exigences :

La réintégration de l’ouvrière licenciée ;

L’arrêt des menaces et des pressions sur les ouvriers syndiqués ;

La reconnaissance du syndicat Birtek-Sen, en tant que syndicat représentatif ;

L’amélioration des conditions de travail.

Cette grève a pris une ampleur nationale et internationale. Les ouvriers ont lancé un appel solidarité, nationale et internationale. Les syndicalistes combattifs de la région et plus largement apportent leur soutien. Le parti EMEP (parti du travail) soutient et popularise ce combat. Le journal Evrensel ( voir sur le site d’Evrensel [1]couvre quotidiennement la lutte. La députée du parti EMEP, de Ganzatep s’est rendue devant l’usine pour apporter son soutien, qu’elle relaie aussi au niveau national.

L’appel à la solidarité a également été lancé au niveau international, notamment en direction des syndicats et des fédérations des pays des grandes marques de vêtements qui utilisent les produits de l’usine Ozak. Le réseau Clean Cloths Campaign, qui dénonce la surexploitation des ouvriers et des ouvrières des entreprises textiles travaillant pour les grandes marques, a relayé l’appel du syndicat Birtek-Sen.

Nous exprimons notre solidarité avec les ouvriers et ouvrières d’Ozak Tekstil, d’Urfa.


[1] International call for solidarity with textile worker in Urfa, sacked for changing union – Evrensel