Succès des manifestations du 14 janvier, contre la loi ultra réactionnaire de Macron-Darmanin-Ciotti-Le Pen

Pour y voir clair dans la situation de chaos qui règne en Équateur : la position du PCMLE
14 janvier 2024
Tract national de janvier : retrait de la loi Darmanin
15 janvier 2024

Les manifestations du 14 janvier, contre la loi « immigration », ont mis dans les rues les organisations de soutien aux immigrés, aux étrangers, les militants et les structures syndicales engagés dans le combat pour la régularisation des travailleurs et travailleuses sans-papiers, les collectifs de sans-papiers, les enseignants engagés dans RESF qui accueillent les enfants des familles étrangères dont beaucoup sont à la rue, les médecins, infirmières…, les travailleurs sociaux, les militants anti racistes, les militants qui se battent aussi sur le terrain de la solidarité avec le peuple palestinien… et beaucoup de jeunes, beaucoup de jeunes femmes.

C’est la réponse de ceux et celles qui se battent contre cette loi et qui continueront à se mobiliser, quelle que soit la loi qui sortira des « aménagements » du conseil constitutionnel.

C’est une réponse de lutte à la réaction, de Macron à Le Pen, au gouvernement de droite-toute : une réponse de lutte et de solidarité avec les étrangers, les immigrés, avec ou sans-papiers.

Oui, il fallait maintenir tenir et organiser la mobilisation du 14 janvier, sur la base de l’appel signé par plus de 300 organisations, petites, locales ou grandes, sans céder à ceux qui disaient que « cela faisait trop », avec la manifestation du 13, en soutien au peuple palestinien, ceux qui disaient qu’il fallait tout miser sur celle du 21, car elle serait « plus large »…

Grenoble : On bosse ici, on lutte ici, on reste ici !

Plus de 1500 personnes, se sont rassemblées place Victor Hugo, là où avait eu lieu la rafle de livreurs du 27 décembre. La manifestation s’est ensuite déployée dans les rues du centre-ville contre la loi immigration et en soutien aux livreurs sur le dos desquels les autorités policières et judiciaires ont voulu monter qu’ils passaient aux actes !

Après une courte intervention de la Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants (CISEM), qui a été le cadre dans lequel été organisée cette journée, la parole a été donnée au représentant de l’Association pour les droits et l’accompagnement des livreurs indépendants et du syndicat  CGT des Livreurs, dont nous reproduisons ci-dessous l’intervention :  « on bosse ici, on lutte ici, on reste ici ! »

L’intervention des livreurs :

Au nom de l’Association pour les droits et l’accompagnement des livreurs indépendants et du syndicat CGT des livreurs de Grenoble, nous voulons vous remercier d’avoir choisi la Place Victor Hugo comme point de rassemblement et de départ de cette manifestation contre la loi Darmanin.

De nombreux livreurs se retrouvent ici tous les jours pour attendre les commandes des restaurants du coin.

Le 27 décembre, à 19 heures, il s’est passé ici quelque chose de très grave. 

La place a été entièrement bouclée par une dizaine de voitures de police

Tous les livreurs qui s’y trouvaient ont été contrôlés. Ceux qui n’avaient pas de papiers ont été arrêtés.

Nous avons été traités comme si nous étions de dangereux trafiquants de drogue !

Ceux qui ont été arrêtés ont été emmenés menottés, comme si nous étions des délinquants !

C’était quelque jours après l’adoption de la loi Immigration, écrite et votée par la droite et l’extrême-droite : le gouvernement voulait montrer qu’il passait aux actes.

Ce n’est pas un hasard si cette démonstration de force s’est faite sur le dos des livreurs. Car depuis longtemps, nous avons décidé de ne plus baisser la tête.

Nous sommes des travailleurs surexploités et mal payés, et comme tous les travailleurs nous nous battons pour nos droits.

C’est ce que nous avons dit durant les manifestions contre la réforme des retraites : « livreurs en colère, livreurs en grève ; pédaler, pédaler, nous ne voulons pas le faire jusqu’au cimetière ! »  

Comme tous les travailleurs, et avec tous les autres travailleurs, nous nous battons pour que notre travail, nous permette de vivre, de nous nourrir, d’avoir un logement, de nous soigner correctement.

C’est ce que nous avons encore démontré en nous associant à la grève nationale des livreurs, les 2 et 3 décembre.

L’opération de police du 27 décembre, et ses suites, c’est donc aussi pour essayer de nous intimider, de nous dissuader de lutter !

Le procureur a déclaré dans la presse, qu’il a découvert que ceux qui n’ont pas de papiers sont exploités par ceux qui leur sous-louent leur compte. A qui la faute ? 

Nos premiers exploiteurs, ce sont les plateformes Deliveroo et UberEats, qui nous font travailler à la tâche pour des rémunérations de misère, en profitant que beaucoup d’entre nous n’ont pas de papiers

Si certains sont obligés de sous-louer des comptes, c’est pour pouvoir survivre ?   Si ça se passe comme ça, c’est bien parce que l’Etat refuse de régulariser.

On ne protège pas en expulsant !

Notre travail est un travail utile, notre métier doit être reconnu et pouvoir donner droit à des régularisations.

Ceux qui qui n’ont pas de papiers doivent être régularisés !

C’est la seule façon de nous protéger contre l’exploitation et la précarité.

C’est pour toutes ces raisons que nous participons aujourd’hui avec vous à cette manifestation pour l’abrogation de la loi immigration.

Merci à toutes et à tous : associations, syndicats, partis politiques, personnes, qui nous ont manifesté leur soutien. 

Nous invitons celles et ceux qui le pourront à venir soutenir nos camarades frappés d’OQTF lors des audiences du tribunal administratif, le mercredi 24 janvier à10h (audience à 10h15) et le jeudi 25 janvier à 14h (audience à 14h30)

On bosse ici, on lutte ici, on reste ici !

Ensuite, a été lue la déclaration de soutien dont les premiers signataires sont déjà plus d’une trentaine : « Ils bossent ici, ils luttent ici, ils doivent rester ici ! » (Voir ci-dessous, le texte en téléchargement)

Ont également pris la parole le responsable du syndicat des travailleurs sans-papiers dont la banderole a ouvert la manifestation : « les travailleurs sans papiers ne veulent plus se cacher ». Le Réseau Universités sans frontières (RUSF) a évoqué « la  situation de plusieurs centaines d’étudiant.es, doctorant.es et chercheur.es étranger.es de l’Université Grenoble Alpes qui se retrouvent depuis des semaines en situation irrégulière car la Préfecture laisse les demandes d’autorisation de prolongation de titre de séjour sans réponse » et appelé à un rassemblement sur le campus le 18 janvier à 8h30 devant la galerie des amphis.

La Cimade a, pour sa part, exposé le contenu de cette loi en renforçant chez tous les participants et participantes la détermination à la combattre !

.

.

Lyon

3000 personnes environ ont manifesté à Lyon aux cris de « Retrait, retrait, de la loi immigration ! » Partie de la place Bellecour, le cortège a parcouru les rues de Lyon pour dénoncer cette loi réactionnaire et défendre la solidarité entre les travailleurs et les peuples. Une fanfare animait le cortège où étaient présentes les forces politiques de la FI, du NPA, d’Ensemble, d’EELV et de LO ainsi qu’un petit groupe de JC. Au niveau associatif, on notait la présence de RESF et de la LDH ainsi que celle de l’organisation de Femme Egalité. On notait également la présence de l’ONG Médecins du monde. Au niveau syndical, Solidaire et des militants de la CGT éduc’action ; les syndicats étudiants étaient également mobilisés (UNEF, Collectifs étudiants).

Urgence Palestine appelait également à la manifestation et les drapeaux palestiniens se mélangeaient aux drapeaux des différentes organisations.

Le collectif  « Contre la loi Darmanin » ouvrait la marche, derrière étaient regroupés, le CSP 69 et des militants qui dénonçaient sur une grande banderole les centres de rétention qui emprisonnent et tuent.

Un cortège, certes encore quantitativement modeste, mais cette première mobilisation, qui en appelle d’autres, était importante.

Tours

Plus d’un millier de personnes ont participé dimanche à la manifestation contre la loi Immigration à Tours. Elle avait été appelée par une cinquantaine d’associations, syndicats et organisations politiques locales, dont le PCOF. La manifestation était particulièrement dynamique, avec beaucoup de jeunes. Les prises de paroles ont dénoncé une loi raciste, qui va aggraver les conditions de vie des migrants, et qui est aussi un danger pour toute la population, en instaurant des ruptures d’égalité de droits. Rendez-vous a été pris pour poursuivre la mobilisation dimanche prochain.

Paris

Dimanche, dans un froid glacial des milliers de manifestants et de manifestantes étaient au rendez-vous Place de la République pour exiger l’abrogation de la loi « pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration », dite loi Darmanin, votée le 19 décembre avec les voix de la droite et de l’extrême droite.

Premiers visés par cette loi archi-réactionnaire, les travailleurs sans-papiers organisés dans les Collectifs de la région parisienne (CSP 75, CSP 17, Montreuil, Vitry…) étaient largement mobilisés et ont rythmé de bout en bout cette manifestation en exigeant la « régularisation de tous les sans-papiers ». Les organisations syndicales étaient présentes avec notamment Solidaires, ses militants-es regroupés en nombre autour de son ballon, et certaines structures de la CGT, avec un cortège plus ou moins étoffé comme l’UL du 18ème ou l’UL de Massy (91)…ou par des militants brandissant le drapeau de leur structure comme celui de la FERC, de la CGT spectacle, des ports et docks ou des chômeurs rebelles CGT… Les organisations étudiantes (la Fage, l’Unef…) dénonçaient les dispositions de la loi qui allaient pénaliser lourdement les étudiants étrangers, à l’unisson avec celles et de ceux de RESF mobilisés pour empêcher les jeunes mineurs scolarisés d’être expulsés.

Avec leurs drapeaux jaunes, les militants-es du DAL étaient aussi en force, remontés contre cette loi qui allait pousser toujours plus de monde à la rue.

Parmi ces milliers de manifestants, une grande majorité de jeunes et tout particulièrement de jeunes filles et de jeunes femmes qui dénonçaient cette loi archi-réactionnaire.

Le cortège emmené par « femmes égalité » a constitué un pôle très dynamique, qui a été souligné par plusieurs médias. Le mot d’ordre « Loi immigration, loi raciste, on n’en veut pas on la combat », lancé au mégaphone par une des responsables de l’organisation, a été largement repris.

Strasbourg : beaucoup de jeunes, déterminés, en colère contre la loi Darmanin

Dans un froid glacial environ 800 personnes se sont mobilisées contre cette loi ultra réactionnaire. Dans le cortège de tête, beaucoup d’étudiants et des jeunes antifascistes. Les slogans ont été largement repris par les participants. Il s’agissait d’une manifestation à caractère politique préparée par les organisations du collectif Strasbourg (Organisation solidarité trans, AFA, Jeune Garde, SESL, LFI, DNSI, NPA, ATTAC, PCOF, PCF, Alternative Étudiant Strasbourg, Jeunes Ecolo, Libre pensée, POI).

A noter la présence de plusieurs syndicalistes de Solidaires et de militantes du groupe femme égalité bien représenté. La présence des camarades du DIDF ainsi que d’autres travailleurs immigrés donnait un caractère internationaliste à cette manifestation.

La jeunesse en grand nombre très dynamique, très en colère, veut s’engager activement dans le combat contre la réaction et le manifeste en reprenant avec détermination les mots d’ordre. Cette manifestation était aussi dirigée contre l’Etat policier avec de nombreux slogans anti flics (présent sur le parcours du défilé).