Succès des rassemblements, manifestations « justice pour Nahel, justice pour Adama »

Samedi 8, 15h à la République
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Rassemblement du 8 juillet, à la République

En actualisation

Paris : succès du rassemblement et de la manifestation du 8 juillet à la République

Le rassemblement et la manifestation de soutien au comité « vérité et justice pour Adama » ont rassemblé quelque 2000 personnes.

Le préfet du 95 avait interdit la marche du comité qui a lieu tous les ans à Ermont Beaumont depuis l’assassinat d’Adama, une marche qui était suivie d’une fête à laquelle participaient les habitants du quartier. Dans sa communication, la préfecture du Val d’Oise, annonçait de nombreux contrôles routiers, la fermeture de la gare… bref un dispositif de bouclage policier pour empêcher tout rassemblement et isoler la ville.

La Marche a alors été appelée à la République. Le préfet de Paris a également interdit rassemblement et manifestation. Les recours déposés par plusieurs organisations, au nom de la liberté de manifester, devant le tribunal administratif, n’ont pas abouti.

Des centaines de personnes ont rejoint la République, pour défendre le droit de manifester et pour exprimer leur soutien au collectif « justice pour Adama », à son combat et au combat contre les violences policières, pour crier « justice pour Nahel, justice pour Adama » et toutes les victimes de balles policières.

Les manifestants ont écouté les prises de paroles, notamment celle de la sœur d’Adama et du député LFI, E. Coquerel et d’autres responsables d’organisations. Les policiers de la Brav-M et des gendarmes ont commencé à encercler les manifestants. Des arrestations ont eu lieu, dont plusieurs ont été filmées : la brutalité de la police s’est une fois encore exercée contre des manifestants. La façon dont les policiers de la Brave-M ont plaqué au sol le frère d’Adama, en utilisant la même technique de « plaquage dorsal » qui avait été utilisé contre Adama ! a été filmée et la vidéo circule largement. De même que circulent celles des violences contre des photographes présents sur les lieux.

Les interventions ont continué devant la statue de la République, puis le rassemblement est parti en manifestation sur le Boulevard Magenta et a grossi au fur et à mesure de la marche. Scandant des mots d’ordre contre les violences policières, pour la justice « Pas de justice, pas de paix »n « Zied, Bouna, Théo, on n’oublie pas, on ne pardonne pas ! ». Les manifestants se sont arrêtés pour écouter une fois encore la sœur d’Adama, juchée sur le toit d’un abri bus. Un barrage de policiers bloquant le boulevard, et faisant les sommations de dispersion avec gaz lacrymogène, les organisateurs ont appelé à la dispersion.

Ce rassemblement et cette manifestation sont un succès qui montre qu’il est possible de résister aux décisions anti démocratiques qui se prennent depuis l’assassinat de Nahel.

Le gouvernement a décidé de poursuivre Assa Traoré pour avoir appelé à un rassemblement interdit alors qu’il y a plus d’une centaine d’organisations ont relayé l’appel à ce rassemblement !

500 personnes pour Alhoussein à Angoulême

Ce samedi 8 juillet, les amis du jeune travailleur guinéen abattu par la police lors d’un banal contrôle de papiers ont organisé un rassemblement suivi d’une marche ni « blanche » ni silencieuse. Ce drame a eu lieu 13 jours avant celui de Nahel à Nanterre qui a déclenché les émeutes de la jeunesse populaire dans tout le pays, et pourtant silence radio pour Alhoussein !

Ce jeune garçon issu de l’immigration était très apprécié, parfaitement intégré socialement et par son travail à la base régionale Intermarché à quelques kilomètres de la ville, il pratiquait le football au CS Leroy d’Angoulême qui perd un super joueur et un camarade de club toujours proche de ses équipiers.* Il ne faisait que se rendre à son travail, tôt le matin ! Difficile même d’accepter le soi-disant « refus d’obtempérer » car Alhoussein s’est arrêté au feu rouge, suivi par la police. Ce qui pose la question du racisme et des contrôles policiers, la question de la loi de février 2017 à abroger rapidement, sans parler de la dissimulation du numéro RIO et de l’actionnement, en principe obligatoire, de la vidéo de toute force de police avant toute intervention.

Autant de questions qui ont été posées par les pancartes et bien d’autres comme l’argent public utilisé pour de nouveaux centres de rétention alors que les quartiers populaires manquent de plein de choses élémentaires à la vie sociale du plus grand nombre. Les cris de « police assassin ! », « pas de justice, pas de paix », « justice pour Nahel », « justice pour Alhoussein »… ont accompagné les marcheurs.

Le cortège était fait de familles populaires, de jeunes et moins jeunes, le tout sous la discrète surveillance policière dont l’activité principale a consisté à photographier les participants ! En fin de marche, lors de la prise de parole, le commissaire de gendarmerie a tenté de prendre la parole… mais peine perdue : les cris et refus l’en ont empêché ! Le tueur est aujourd’hui mis en examen pour homicide volontaire, mais la justice passera-t-elle ? Et quand ? Nous nous souvenons tous de « Vérité et justice pour Steeve » il y a 4 ans, toujours resté sans réponse judiciaire !

L’heure est à trouver des soutiens matériels concrets pour le retour du corps en Guinée *, et surtout à trouver LE bon avocat capable de faire valoir les droits de la victime et de sa famille, car dans cette affaire point de caméra, ni témoin : seuls les faits constatés servent de preuve. D’où l’exigence d’abrogation de la loi « sécurité globale » puis « sur le séparatisme » qui interdisent toute photo de policier en action (le fameux Article 24 passé d’une loi à l’autre suite à sa contestation populaire et massive en automne 2021).

Les organisations présentes étaient Lutte ouvrière, NPA, PCOF, LFI dont un député, UJR, des participants de la Marche des fiertés de juin, des associations de défense des jeunes mineurs isolés, Baobab et Aadmie, RESF… ainsi que de nombreuses personnes déjà présentes contre la dissolution des Soulèvements de la terre, il y a quelques jours. Une coordination est en cours de création.

Strasbourg, mobilisation du 8 juillet

Annoncée moins de 48h avant le samedi 8 juillet, la manifestation « EN DEUIL, EN COLERE », d’abord interdite pour des portions de parcours refusées par la préfecture, le collectif organisateur ne s’est pas laissé museler. La manifestation a bien eu lieu en empruntant un trajet alternatif. Rassemblant entre 700 à 800 personnes, toutes générations confondues, des retraités aux jeunes étudiants, le cortège a rejoint la Place de la Bourse en scandant les mots d’ordres « Police partout, justice nulle part », «Justice pour Nahel », «Police nationale, milice du capital»,. « En deuil et en colère».

Les personnes présentes étaient pour beaucoup des militants et ont formulé ce besoin de se rassembler contre l’ambiance délétère actuelle. Pour beaucoup le racisme systémique dans la police doit être combattu en faisant front contre les idées nauséabondes véhiculées de ceux qui, tel Macron mettent en avant un « front républicain »

Tous les participants ont salué la centaine et plus de partis politique, de syndicats et d’associations qui se sont rassemblés en signant ce texte en quelques jours.

Les chants anti fascistes ont retenti dans les rues de Strasbourg. No PASARAN.

En fin de parcours, le texte national a été lu suivi de plusieurs autres interventions, notamment celle d’un député LFI qui a dénoncé un tract raciste d’un groupe fasciste diffusé à Mulhouse comportait des croix gammées et des insignes du 3ème Reich.